Une jeune entreprise aixoise, Olythe, propose le tout premier détecteur de protoxyde d'azote sur l'air expiré. L'appareil, baptisé « OCIN2O », pourrait équiper les forces de l'ordre et renfocer la sécurité routière.

Le protoxyde d'azote, ce « gaz hilarant » en vente libre, prend pour le grand public la forme de petites ou grandes bombonnes que l'on retrouve vidées de leur substance un peu partout aujourd'hui. Dans les caniveaux, les poubelles, sur les parkings ou dans des garages d'immeuble, nous sommes tous tombés dessus une fois ces derniers mois, même sans le vouloir. Comment contrôler ceux qui en ont consommé, souvent des conducteurs ? Une entreprise provençale apporte sa réponse.
Un dispositif portable pour les contrôles routiers, contre le gaz hilarant
Olythe, une société spécialisée dans la détection de gaz expiré basée à Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône, présente son dispositif portable qui permet de détecter instantanément la présence de N₂O dans l'organisme, à l'image d'un éthylotest pour l'alcool. L'OCIN₂O utilise la technologie infrarouge non dispersive pour analyser l'air expiré et identifier la présence de protoxyde d'azote.
L'appareil possède une fenêtre de détection particulièrement étendue, puisqu'il peut identifier le gaz jusqu'à cinq heures après son inhalation. Voilà une réponse plus que convaincante, sur le papier, aux besoins des forces de l'ordre qui se verraient bien l'utiliser lors de contrôles routiers, où les signes visibles de consommation peuvent avoir disparu depuis longtemps.
Avec la multiplication des accidents liés au gaz hilarant, les autorités manquent d'outils fiables et mobiles pour tenter d'endiguer la consommation. L'OCIN₂O pourrait bien combler ce vide en offrant aux policiers et gendarmes un dispositif comparable aux éthylotests qu'ils utilisent chaque jour et chaque nuit pour l'alcool.
Une technologie française déjà validée à l'étranger
Le dispositif d'Olythe ne tombe pas du ciel. Des tests ont déjà été menés avec succès en Belgique et au Danemark, deux pays également confrontés à l'usage croissant du protoxyde d'azote. Ces expérimentations ont d'ailleurs permis de valider la fiabilité technique de l'appareil.
La start-up aixoise cible désormais le marché français. Guillaume Nesa, son fondateur, présente l'OCIN₂O comme un complément aux outils actuels des forces de l'ordre. Son objectif est de permettre des contrôles systématiques du protoxyde d'azote, au même titre que l'alcool ou le cannabis sur les routes.
Reste à voir si cette technologie sera adoptée par les autorités françaises. Le salon Milipol, rendez-vous international de la sûreté et de la sécurité intérieure qui a eu lieu du 18 au 21 novembre à Paris, sera une très belle vitrine pour Olythe.