Google vient de relancer la plateforme de virtualisation Cameyo, rachetée en juin 2024, sous le nom de "Cameyo by Google". Pour Google, il s'agit de convaincre les professionnels d'adopter ChromeOS, en leur permettant d'exécuter des applications Windows directement depuis leurs Chromebooks.

Les applications Windows sur ChromeOS, certains ont essayé, et puis rapidement abandonné. C'est par exemple le cas de Parallels Desktop. Mais alors que Google planche sur une fusion de ChromeOS et Android, l'entreprise semble s'y intéresser de plus près pour mieux rivaliser avec les PC Windows.
Les logiciels Windows se transforment en Web apps
Cameyo se distingue des autres solutions de virtualisation avec une approche plus minimaliste. Plutôt que de permettre l'installation d'un système d'exploitation Windows complet, la plateforme encapsule uniquement les logiciels dont l'utilisateur a besoin, ainsi que leurs dépendances (fichiers, bibliothèques système, configurations). Ces applications Windows ou Linux peuvent être exécutées de deux manières : directement dans le navigateur Chrome ou sous forme d'applications web progressives (PWA).
Les applications Windows peuvent donc trouver place aux côtés des applications ChromeOS et Android. Les utilisateurs bénéficient d'une intégration complète du système de fichiers local pour accéder à leurs dossiers et documents, d'une compatibilité étendue du presse-papiers et de la possibilité d'ouvrir automatiquement certains types de fichiers avec les applications virtuelles. Nul besoin, donc, d'une configuration complexe, d'autant que ces applications peuvent être hébergées sur le cloud public (Google Cloud ou Microsoft Azure) ou sur des infrastructures privées, qu'elles soient sur site ou hybrides.

Google le sait bien, l'absence des logiciels Windows est un frein majeur pour l'adoption massive des Chromebooks en entreprises. Avec Cameyo, la firme californienne entend bien faire changer les mentalités. En théorie, un logiciel de gestion spécialisé, AutoCAD ou une version d'Excel avec des macros complexes, peuvent désormais coexister avec Google Workspace sans friction pour l'utilisateur final.
Mais ce dispositif a d'autres atouts et pourrait même surpasser un parc de machines Windows. D'un côté, en publiant les applications Windows à l'intérieur du navigateur Chrome géré par un administrateur, les entreprises peuvent donc pour la première fois appliquer leurs politiques de prévention de perte de données (DLP) à ces logiciels qui fonctionnaient jusqu'ici en dehors de tout contrôle. Par ailleurs, puisque ces programmes sont encapsulés par le navigateur Chrome lui-même, ils pourront bénéficier de l'IA Gemini de manière exclusive.