La nouvelle version de WhatsApp pour Windows abandonne son application native au profit d'un simple habillage web. Bilan des courses : une consommation de mémoire vive qui explose et des performances en berne, le tout servi avec un aplomb qui force le respect.

C’est l’histoire d’une valse à mille temps. Après avoir flirté avec une application native performante, WhatsApp fait machine arrière toute et revient à ses premières amours : une technologie web gourmande et moins véloce. Une décision qui, derrière ses airs de simplification, cache mal des calculs d’apothicaire de la part de Meta.
Le poids des chiffres : une application qui prend ses aises
Soyons directs, le nouveau WhatsApp sur Windows est un ogre. Là où l'ancienne application se contentait de quelques centaines de mégaoctets de mémoire vive, sa remplaçante n'hésite pas à engloutir plus d'un gigaoctet, juste pour rester en arrière-plan. C'est un peu comme passer d'une citadine agile à un semi-remorque pour faire ses courses en centre-ville : c'est bruyant, encombrant et pas vraiment adapté. Les démarrages sont plus lents et l'ensemble manque de réactivité, un comble pour une application de messagerie instantanée.

- Chiffrement de bout en bout.
- Appels audio et vidéo gratuits.
- Compatibilité multiplateforme.
Ce choix technique a des conséquences très concrètes pour des millions d'utilisateurs dont les machines ne sont pas des foudres de guerre. Voir une simple fenêtre de discussion monopoliser autant de ressources a de quoi faire grincer des dents, surtout quand on sait que des solutions plus élégantes existaient jusqu'à présent.
Le plus piquant dans cette histoire ? C'est qu'au même moment, Meta déploie avec fierté une véritable application native pour l'Apple Watch. Les possesseurs de la montre connectée d'Apple peuvent désormais envoyer des messages vocaux et consulter leur historique directement depuis leur poignet, une expérience fluide et parfaitement intégrée. Il y aurait donc les utilisateurs « premium », qui méritent une application soignée sur leur montre, et les autres, la masse des utilisateurs sur Windows, qui devront se contenter d'une version au rabais.
Derrière le rideau : des économies de bouts de chandelle ?
Car derrière ce revirement se cache une logique implacable de réduction des coûts. Maintenir une seule base de code pour le web et pour l'application de bureau est infiniment moins cher que de financer une équipe de développement dédiée à Windows. Dans un contexte de vagues de licenciements, notamment au sein des équipes techniques de Meta, ce genre de rationalisation n'a rien d'étonnant.
C'est une tendance de fond qui voit de plus en plus d'éditeurs délaisser les applications natives, jugées trop coûteuses, pour des solutions web moins performantes mais plus rentables. L'utilisateur, lui, est invité à s'accommoder d'une expérience dégradée, au nom de la sacro-sainte optimisation budgétaire. Reste à savoir jusqu'où ira cette logique et si nos ordinateurs sont condamnés à n'être plus que de simples navigateurs déguisés.
Source : Windows Latest