Le jugement qui avait touché NSO Group, l'entreprise à l'origine du logiciel espion Pegasus, a été franchement adouci. Les dommages et intérêts à payer sont en effet nettement revus à la baisse.

Le dossier Pegasus, du nom de ce logiciel espion développé par l'entreprise alors israélienne NSO Group et utilisé pour espionner des militants, des journalistes ou des opposants politiques, arrive à son terme. Le groupe Meta, dont la messagerie WhatsApp avait été fortement visée, avait obtenu au printemps un jugement de la justice américaine lui offrant 168 millions de dollars de dommages et intérêts. Un montant qui a été revu substantiellement à la baisse.
Une amende finalement réduite à 4 millions de dollars
NSO Group va pouvoir pousser un ouf de soulagement. Le groupe, qui avait été condamné à verser quelque 168 millions de dollars de dommages et intérêts à Meta (alors que son chiffre d'affaires annuel est d'environ 230 millions de dollars) a vu sa sanction être totalement changée en appel.
Une magistrate de la cour d'appel de San Francisco vient en effet d'établir qu'en vertu de la loi, les dommages et intérêts devaient être limités à 4 millions de dollars.

Une injonction permanente à ne plus cibler WhatsApp est aussi décidée
Si l'argent à sortir pour solder cette affaire est finalement beaucoup moins important qu'attendu, il faut noter que la cour a tout de même suivi une demande de Meta. Elle a ainsi ordonné une injonction permanente imposée à NSO Group de ne plus cibler les utilisateurs de WhatsApp.
Pour rappel, Meta avait à l'époque réagi aux révélations des journalistes en dévoilant la surveillance qui était faite de 1 400 utilisateurs de son service de messagerie. Aujourd'hui, NSO est passé dans les mains d'investisseurs américains, même si l'entreprise est toujours installée en Israël, et reste sous l'œil des autorités publiques locales.
L'enquête conjointe de plusieurs grands journaux et publiée en juillet 2021 qui avait lancé l'affaire révélait que près de 50 000 personnes pouvaient avoir été espionnées à travers la planète grâce au logiciel Pegasus.
Source : Le Monde