La Chine vient d'annoncer de nouveaux contrôles à l'export sur les métaux rares. Une décision qui précède de peu un sommet important avec les États-Unis.

Les deux rivaux américains et chinois ont abandonné ces dernières années les échanges feutrés, et se rendent dorénavant coup pour coup en tentant de faire mal à l'économie de l'autre. Si du côté américain, on a l'habitude d'interdire l'exportation des technologies les plus avancées, côté chinois, on préfère jouer sur l'exportation des métaux rares, sur lesquels Pékin jouit d'un quasi-monopole. Et c'est sur cette touche que l'empire du Milieu appuie à nouveau cette semaine.
Des contrôles sur l'exportation de cinq métaux rares supplémentaires annoncés
La Chine veut faire sentir son poids aux États-Unis. Elle vient ainsi d'annoncer la mise en place de contrôle à l'exportation de cinq nouveaux métaux rares (holmium, erbium, thulium, europium et ytterbium), ce qui fait monter à 12 (sur 17 existants au total) le nombre de métaux rares soumis à divers contrôles d'exportation de la part de Pékin.
Et la Chine ne se contente pas de cibler les métaux rares, car elle impose aussi dans le même temps des restrictions sur plusieurs dizaines de technologies utilisées dans le raffinage des métaux rares.

La Défense et les semi-conducteurs particulièrement ciblés
Nouvelle plus intéressante, la Chine joue dorénavant le même jeu que les États-Unis en imposant des mesures d'extra-territorialité. Ainsi, les entreprises utilisant certains métaux rares ou des aimants connexes et qui utiliseront des équipements ou des matériaux chinois seront automatiquement soumises aux mesures de contrôle de Pékin, et ce, même si aucune entreprise chinoise n'a participé au processus de production.
Enfin, la Chine veut tout simplement interdire l'utilisation de ces métaux rares pour les entreprises étrangères travaillant dans le secteur de la Défense. Elle va aussi appliquer des restrictions beaucoup plus dures pour ceux utilisant les métaux rares dans la production de semi-conducteurs, toute entreprise utilisant ces métaux pour la gravure de semi-conducteurs à un niveau de finesse de 14 nanomètres ou moins devant obtenir une licence d'exportation, qui, dans ce cas précis, seront délivrées au cas par cas.
Ces nouvelles restrictions seront appliquées le 8 novembre prochain, la veille de l'expiration d'une trêve commerciale de 90 jours décidée avec les États-Unis. Elles sont aussi annoncées alors que Xi Jinping et Donald Trump doivent se rencontrer à l'occasion d'un sommet, qui sera organisé à Séoul d'ici quelques semaines.
Source : Reuters