Marc Tarpenning, cofondateur de Tesla, investit dans Telo Trucks et son pick-up électrique compact MT1. La start-up californienne a levé 20 millions de dollars pour défier Tesla avec une approche mini-format.

Le TELO Mt1 est aussi long et large qu'une Mini Cooper électrique, mais est un vrai pick-up ! - ©TELO Trucks
Le TELO Mt1 est aussi long et large qu'une Mini Cooper électrique, mais est un vrai pick-up ! - ©TELO Trucks

Marc Tarpenning connaît Tesla mieux que personne. Il a cofondé l'entreprise en 2003 avant de voir Elon Musk transformer sa création en géant mondial de l'électrique. Aujourd'hui, l'ancien vice-président de l'ingénierie mise sur une nouvelle carte : Telo Trucks et son pick-up électrique MT1. Cette start-up californienne vient de boucler une levée de fonds de 20 millions de dollars avec un pari audacieux. Elle veut battre le Cybertruck sur son propre terrain, mais avec une stratégie diamétralement opposée.

Telo a réuni des investisseurs de poids pour cette série A, dont Marc Benioff, P-DG de Salesforce, aux côtés de fonds comme E12 Ventures et Nova Threshold. Yves Béhar, cofondateur et designer de Telo, mène cette levée avec Marc Tarpenning. La start-up basée à San Carlos affiche déjà plus de 12 000 précommandes, principalement auprès de municipalités et d'entreprises de construction.

Le MT1 joue la carte de la compacité face aux mastodontes électriques

Telo a choisi une voie radicale pour se différencier. Son MT1 mesure 3,86 mètres de long et 1,85 mètre de large, soit exactement les dimensions d'une Mini Cooper électrique. Cette compacité cache pourtant des capacités surprenantes. Le petit pick-up électrique embarque une batterie de 106 kWh qui promet 563 kilomètres d'autonomie. Sa benne de 1,52 mètre dépasse même celle du Rivian R1T de 15 centimètres, alors que ce dernier s'étale sur 5,51 mètres.

« Nous lançons sur le marché un produit unique qui n'existe pas encore », explique Jason Marks, PDG de Telo, à Reuters. L'objectif vise clairement les centres-ville américains où les gros pick-up peinent à circuler. Tesla mise sur l'imposant avec son Cybertruck et ses 5,68 mètres de long. Telo prend le contrepied total en ciblant l'agilité urbaine plutôt que la puissance brute.

Quant à la recharge, rien à dire, enfin, tel qu'annoncé. Le MT1 passe de 20 à 80% de batterie en seulement 20 minutes, même si Telo garde secrète la puissance maximale acceptée. L'habitacle peut accueillir cinq adultes malgré le gabarit réduit du véhicule. Une place pour chaque chose et… vous connaissez la suite.

Marc Tarpenning applique les leçons apprises chez Tesla

L'ex-cofondateur de Tesla tire les enseignements de son expérience passée. « Le cimetière des véhicules électriques des 20 dernières années a presque tous dépensé des milliards de dollars pour la production en grande série », analyse-t-il. Telo adopte exactement la stratégie inverse. La start-up choisit de viser la rentabilité avec des volumes réduits plutôt que de courir après les gros chiffres de production.

« Notre stratégie consiste à atteindre la rentabilité avec de faibles volumes, et non à viser 150 000 unités par an », confirme Jason Marks. Telo calcule qu'il lui suffit d'honorer un peu plus de la moitié de ses 12 000 précommandes pour atteindre l'équilibre financier. Cette approche évite l'écueil classique des start-up électriques qui brûlent des centaines de millions avant de produire leur premier véhicule.

La méthode rappelle les débuts de Tesla avec le Roadster puis la Model S, que Clubic avait testée. Tarpenning transpose cette philosophie chez Telo en pariant sur la fabrication sous contrat. L'entreprise concentre ses propres ressources sur les packs de batteries, la conception et l'ingénierie de sécurité en cas de collision.

Les 12 000 précommandes représentent théoriquement plus de 600 millions de dollars de chiffre d'affaires potentiel. Telo doit maintenant prouver qu'elle peut éviter le sort de nombreuses start-up électriques entrées en bourse via des SPAC avant de s'effondrer. Marc Tarpenning tirer profit de son expérience pour éviter les pièges qu'il a vu se refermer sur d'autres entrepreneurs du secteur.

Source : Reuters, Telo