La rumeur promet des objets « sans écran » et omniprésents, capables de noter, résumer et chuchoter des réponses plus vite que la pensée. Le marché, lui, rappelle que les gadgets IA adorent les promesses et détestent la réalité.

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L'info en 3 points
  • Des appareils "sans écran" alimentés par ChatGPT sont en développement, visant à accompagner smartphones et PC d'ici 2026.
  • Ces gadgets incluent un badge, une enceinte connectée et un enregistreur, tous conçus pour une interaction discrète.
  • Le défi principal réside dans leur efficacité face aux smartphones déjà performants, sans compromettre l'expérience utilisateur.

La fuite évoque une gamme d’appareils propulsés par ChatGPT, de l’enceinte connectée au badge porté, avec une première fenêtre de lancement envisagée vers 2026. Objectif affiché, accompagner smartphone et PC, pas les écarter, grâce à des interactions naturelles et discrètes. Sur le papier, c’est séduisant, dans la vraie vie, c’est une autre histoire.

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Ce que promet la fuite

Au menu, un badge à scratcher au revers d’une veste, une enceinte domestique et un enregistreur de poche pensé pour capturer réunions et notes, le tout branché à un assistant censé comprendre le contexte. L’idée, minimiser l’interface, maximiser l’instantané, et prétendre à une présence calme qui n’interrompt pas la journée. À la maison, l’enceinte piloterait l’écosystème, synthétiserait les infos et lirait l’agenda avec plus de nuance qu’un haut-parleur classique. En mobilité, l’enregistreur transcrirait et résumerait, tandis que le badge récolterait des mémos à la volée, puis ferait le tri, parce que bien sûr, tout le monde adore déléguer sa mémoire à un micro.

Pour son entreprise, OpenAI a su bien s'accompagner en recrutant la tête pensante des designs les plus populaires d'Apple : Johnny Ive. © OpenAI

Les noms d’équipementiers circulent, avec l’espoir d’un produit grand public dès la première version. En coulisse, le parti pris « sans écran » impose des arbitrages serrés sur l’audio, la captation et la connectivité, autant dire un terrain où l’élégance industrielle ne suffit jamais. Un assistant qui « capte tout » doit tenir la charge, protéger les données et rester pertinent quand l’environnement bruité s’invite. La latence, l’autonomie et l’inférence locale, si elle existe, feront la différence entre compagnon utile et bibelot anxiogène qui écoute beaucoup et comprend peu.

Les obstacles bien réels

Parier sur la voix, c’est heurter une décennie de réflexes tactiles, de gestuelles et de multitâche visuel. Sans écran, découvrir les fonctions, corriger une erreur et valider une action deviennent des parcours initiatiques, parfaits pour perdre l’utilisateur en trois commandes. Pour exister face au téléphone, l’objet doit gagner chaque micro-moment, pas un jour sur deux. S’il faut réexpliquer, répéter ou sortir le mobile pour finir la tâche, l’accessoire rejoint vite le tiroir des bonnes intentions. Pour exister face au téléphone, l’objet doit gagner chaque micro-moment, pas un jour sur deux. S’il faut réexpliquer, répéter ou sortir le mobile pour finir la tâche, l’accessoire rejoint vite le tiroir des bonnes intentions.

Humane AI Pin a voulu remplacer le smartphone, il a surtout rappelé que l’autonomie, la chaleur et la fiabilité ne se règlent pas à coups de slogans. Rabbit R1 a promis l’assistant qui fait à la place de l’utilisateur, puis a appris que les services tiers ont leurs limites et leurs humeurs. Plaud Notepin, plus modeste, a montré qu’un outil focalisé, captation et restitution, pouvait être utile, mais utile ne rime pas toujours avec indispensable. Face à un téléphone qui transcrit, résume, traduit et orchestre déjà la maison, l’enceinte et le badge devront faire mieux, pas juste autrement. Le « sans écran » ne pardonne pas, un seul faux pas et l’expérience retombe en frustrant.

Source : Tech Times