On prend les mêmes et on recommence ! Souvenez-vous, en Italie, plus de 2 200 utilisateurs de services IPTV illégaux ont déjà été sanctionnés par une amende de 154 euros. Pour beaucoup, cette procédure administrative aurait pu marquer la fin de l’histoire. Pourtant, les plateformes de streaming sportif DAZN, SKY et la Serie A ont décidé de passer de nouveau à l’offensive.

En s’appuyant sur les données transmises par les autorités judiciaires, DAZN, Sky et la Serie A s’apprêtent à poursuivre des milliers d'abonnés, ceux-là même qui se sont déjà acquittés d'une amende un peu plus tôt cette année… Cette fois-ci, les trois entités comptent bien leur réclamer des dommages et intérêts avec des sommes pouvant potentiellement atteindre plusieurs milliers d’euros.
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Une première vague d’amendes en 2025
Adoptée en 2023, la nouvelle législation italienne prévoit des amendes à l’encontre des consommateurs de flux IPTV illicites, et plus seulement des fournisseurs. Une approche offensive, couplée au "Piracy Shield" italien, et destinée à enrayer un phénomène très ancré dans le pays. Selon une étude IPSOS, 25 % des adultes en Italie auraient déjà eu recours à ces services.
En mai 2025, les autorités italiennes ont confirmé l’envoi de 2 282 amendes à des utilisateurs identifiés comme abonnés à un service pirate démantelé à Lecce l'année précédente. Les sanctions s’élevaient à 154 €, soit le minimum prévu par la loi. Une surprise pour les utilisateurs, pris de court plusieurs mois après la fermeture du service. Figurez-vous que la "surprise" n'est peut-être pas encore terminée !
DAZN, SKY et la Serie A passent à l’action
Hélas, l’histoire ne s’arrête pas là. Les ayants droit concernés (principalement DAZN, SKY et la Serie A) ont annoncé avoir obtenu l’identité des personnes sanctionnées par les autorités judiciaires. Ces données proviennent d’une requête déposée auprès du parquet, autorisant l’accès à des éléments collectés dans le cadre d’une enquête pénale.
Avec ces informations en main, les plateformes comptent lancer des actions civiles contre les utilisateurs déjà condamnés à s'acquitter d'une amende, pour leur réclamer des compensations financières individuelles. Celles-ci pourraient atteindre plusieurs milliers d’euros par personne, selon les déclarations des dirigeants. « Regarder du contenu illégalement met les contrevenants en danger et frappe au cœur du sport », a ainsi déclaré Stefano Azzi, PDG de DAZN Italie, avant d'ajouter : « Une demande d’indemnisation peut atteindre l’équivalent de dix ans d’abonnement légal. »
Une stratégie assumée de “double sanction”
Cette initiative marque un tournant. Si la coopération entre ayants droit et autorités n’est pas nouvelle, il est rare que des utilisateurs déjà condamnés à une amende administrative soient ensuite poursuivis au civil pour les mêmes faits. Les ayants droit assument toutefois cette stratégie, qu’ils considèrent comme indispensable pour enrayer le piratage à grande échelle.
« À partir d’aujourd’hui, toute personne qui regarde des contenus piratés, en plus d’être sanctionnée par la Guardia di Finanza, devra compenser les ayants droit pour les licences qu’elle a exploitées illégalement », explique Luigi De Siervo, le patron de la Serie A.
Une politique répressive qui s’intensifie
Selon les informations disponibles, plus de 3 000 autres utilisateurs seraient encore en cours d’identification dans cette même affaire, et pourraient à leur tour être visés par des amendes, puis potentiellement par des poursuites civiles.
Avec cette stratégie combinant sanction pénale et action en justice, les ayants droit espèrent affaiblir durablement la demande en matière de services IPTV illégaux. L’Italie semble en tout cas déterminée à faire évoluer sa politique anti-piratage, en ciblant tout autant les consommateurs que les diffuseurs d'IPTV pirate.
Source : Torrent Freak