Un tribunal fédéral de Californie vient de condamner un résident local à verser 15 millions de dollars de dommages et intérêts pour exploitation d’un service IPTV pirate. L’affaire illustre la fermeté croissante des grands studios face à ce marché illégal.

- Un Californien, Zachary DeBarr, exploitait Outer Limits, un service IPTV pirate diffusant 4 000 chaînes et 13 000 films, promu ouvertement via YouTube.
- Poursuivi par l’Alliance for Creativity and Entertainment, il n’a pas comparu ; le jugement par défaut le condamne à 15 millions de dollars pour violations massives.
- La juge a ordonné une injonction permanente et le transfert des domaines.
L’affaire oppose certains des plus grands noms du divertissement à un opérateur IPTV qui, pendant des années, a bâti un véritable empire de contenus illégaux. Derrière ce service, un homme et sa structure commerciale, accusés d’avoir généré des revenus substantiels sans jamais rémunérer les ayants droit.
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Outer Limits, un petit poisson devenu gros
Baptisé Outer Limits, le service ressemblait à une caverne d’Ali Baba numérique pour amateurs de contenus gratuits. Il rassemblait notamment plus de 4 000 chaînes en direct, une vidéothèque garnie de 13 000 films et plus de 3 000 séries. Zachary DeBarr ne se cachait même pas. Il en faisait la promotion à visage découvert sur sa chaîne YouTube iTrustStream, suivie par plus de 100 000 abonnés, et s’appuyait sur sa société iLockSports LLC pour donner une façade plus “officielle” à une activité pourtant entièrement fondée sur la diffusion illégale.
Le dossier décrit un parcours presque caricatural du pirate en série. Zachary DeBarr aurait commencé modestement, en bricolant des Fire Stick TV pour y installer des applications de streaming illégales, avant de passer à la vitesse supérieure avec la revente massive d’abonnements IPTV pirates. Fort de ce réseau et de sa clientèle, il aurait finalement franchi un cap en lançant son propre service, capable de diffuser des milliers de chaînes et de films sans jamais verser le moindre centime aux ayants droit. Un modèle aussi lucratif qu’illégal, taillé pour durer… jusqu’à ce que la justice s’en mêle.
Un jugement par défaut et la sanction maximale
Poursuivi par un groupement emmené par l’Alliance for Creativity and Entertainment (ACE) – où l’on retrouve, entre autres, Amazon, Apple, Netflix, Disney et Paramount – Zachary DeBarr a tout simplement choisi de ne pas se présenter devant le tribunal. Pas de défense, pas de justification. Face à ce silence, les studios ont enclenché la procédure de jugement par défaut, réclamant la sanction maximale : 150 000 dollars par œuvre protégée mentionnée dans la plainte, soit un total vertigineux de 15 millions de dollars.
Le 4 août 2025, la juge Josephine Staton a tranché. Oui, les violations étaient délibérées et massives. Oui, la gravité des faits justifiait la somme record. Mais la sanction ne s’arrête pas là. La juge lui impose une injonction permanente, l’interdisant à jamais de relancer ce type d’activité et a aussi ordonné le transfert des noms de domaine liés à Outer Limits aux ayants droit.
Un message adressé au marché parallèle
Ce n’était pourtant pas un premier avertissement. En 2020, DeBarr avait déjà plié face à une mise en demeure… avant de revenir à la charge l’année suivante, comme si rien n’avait changé. Cette obstination a pesé lourd dans la décision finale. Pour la juge, le « risque important » de récidive ne fait aucun doute.
Pour les studios, ce jugement est avant tout un signal. Dans un écosystème où fermer un service ne suffit pas à enrayer la prolifération de l’offre pirate, l’objectif est de frapper fort pour décourager les autres opérateurs tentés par le même chemin.
Source : Torrent Freak