Le Japon vient de porter un nouveau coup aux pratiques d'Apple en lui imposant d'ouvrir iOS aux navigateurs concurrents d'ici fin 2025. Cette décision, plus stricte que son homologue européenne, pourrait bien forcer la main de la firme de Cupertino et enfin offrir un vrai choix aux utilisateurs d'iPhone du monde entier.

La pression réglementaire sur Apple s'intensifie à l'échelle mondiale. Après le Digital Markets Act (DMA) en Europe, qui a contraint la firme à de timides concessions, c'est au tour du Japon de monter au créneau. Avec sa nouvelle loi sur la concurrence des logiciels pour smartphones, Tokyo pourrait réussir là où Bruxelles a jusqu'ici montré ses limites.
Le Japon, un nouveau front réglementaire pour Apple
Le message envoyé par Tokyo est sans équivoque. Avec son Mobile Software Competition Act, le pays donne jusqu'à fin 2025 à Apple pour démanteler l'une des forteresses de son écosystème : le monopole du moteur de rendu WebKit. Actuellement, que vous utilisiez Chrome ou Firefox sur un iPhone, vous naviguez en réalité avec une simple variante de Safari, privée des technologies propres à ses concurrents, comme le moteur Blink de Google mais aussi de technologies intrinsèques à Safari liées à la WebView.
Là où la démarche japonaise se montre particulièrement habile, c'est dans sa capacité à anticiper les parades d'Apple, tirant les leçons des frustrations européennes. Le texte de loi prend soin de barrer la route aux « limitations techniques déraisonnables » ou aux « exigences financières excessives ». Une manière de couper l'herbe sous le pied de la stratégie de « conformité malveillante » reprochée à la firme de Cupertino sur le Vieux Continent.
Une décision aux répercussions mondiales ?
Ce coup de semonce nippon résonne d'autant plus fort que l'Europe peine à récolter les fruits de son DMA. Plus d'un an après son application, aucun navigateur majeur n'a osé se lancer sur iOS avec son propre moteur, refroidi par les barrières érigées par Apple. Si la firme est contrainte de développer une architecture réellement ouverte pour le Japon, un puissant précédent serait créé. Il deviendrait alors bien difficile de justifier de ne pas l'étendre à d'autres marchés qui observent la situation avec attention.
Face à cette offensive réglementaire coordonnée, la défense d'Apple autour de la sécurité des utilisateurs peine de plus en plus à convaincre, laissant transparaître des motivations surtout financières. En refusant les demi-mesures, le Japon ne fait pas que défendre ses propres consommateurs. Il pourrait bien être l'acteur qui force enfin la main d'Apple pour une ouverture globale, offrant une issue aux impasses européennes et dessinant les contours d'une concurrence plus équilibrée.
Source : The Verge