« Faut il interdire ou promouvoir les réseaux sociaux en Entreprise ? », par Marc Brassier

Directeur commercial d'eXo Platform (www.exoplatform.com), un éditeur de suites logicielles de travail collaboratif, marc-brassier propose cette tribune libre dans laquelle il s'interroge sur la place des réseaux sociaux sur les portails d'entreprise...

Aujourd'hui plus de 50 % des entreprises sont toujours sans politique, 42,5 % bloquent tout simplement l'accès et seulement 7 % acceptent le fait et tentent d'en tirer meilleur parti. Ces chiffres viennent d'une étude faite par Nemertes Research.

Le fait est que les utilisateurs ont maintenant l'habitude d'utiliser ces réseaux sociaux et qu'à l'heure où les sociétés essaient de plus en plus de contrôler leur environnement (stakeholders), le fait de ne pas avoir de politique interne claire est certainement plus nuisible à long terme.
Car bien que ce type de pratique puisse être contrôlé en interne il est difficile d'interdire l'usage de réseaux sociaux hors de l'entreprise puisque l'on se retrouve dans la sphère privée.

De fait les réseaux sociaux d'entreprise se retrouvent par défaut externalisés sur facebook, viadeo, linkedin et exposés à l'environnement direct de l'enterprise sans aucun "contrôle" par rapport à la charte ou à l'image que les entreprises souhaitent donner à l'extérieur puisse être effectué.

A contrario les sociétés qui internalisent leurs réseaux sociaux peuvent en tirer parti et même optimiser le travail collaboratif dont notamment :
-avoir une vision claire de l'activité sur son domaine de prédilection
-détecter les compétences internes et activer ce réseau
-créer des communautés de projet autour d'intérêts communs / partage d'expertise
-détecter les "best pratices" en interne et les appliquer aux autres collaborateurs
-partager des informations sectorielles
-organiser des espaces de collaboration avec délégation de tâches
-améliorer les échanges avec leurs clients ou prestataires externes
-mettre en valeur la qualité des profils employés par l'entreprise

Par défaut en interne, cela répond à des besoins multiples comme l'identification des réseaux informels et des groupes d'intérêts en entreprise mais également savoir a qui s'adresser pour obtenir des réponses ou bénéficier de retours d'expériences moins formels que ce que le salarié peut trouver sous forme de documentation dans la base de connaissance de l'entreprise.

Ainsi, les communautés qui se créent sont une réelle plus-value pour l'entreprise par la génération de liens internes et externes, issus des échanges inter-collaborateurs mais surtout par la possibilité offerte de détecter des compétences permettant de maximiser l'efficacité du travail collaboratif.

Il y a aujourd'hui plusieurs fournisseurs de technologies de réseaux sociaux comme par exemple BlueWiki ou elgg en Open Source.

Mon point de vue est que ce type d'outils ne doit pas être décorellé de l'intranet mais totalement intégré au sein d'un portail d'entreprise comme BEA avec Aqualogic Interaction, Liferay avec Social Office ou eXoPlatform avec eXo Social (basé sur l'API Open Social de Google).

L'intérêt d'une solution intégrée et fournie au sein d'un portail d'entreprise est que l'on peut tirer parti des notions de profiling et de gestion des droits plus pointues laissant peu de place à certains usages qui ne relèvent pas du réseau social professionnel.

Qui dit réseau social dit également applications transverses facilement intégrables dans les communautés de projet et là plusieurs "normes" ont vu le jour comme facebook d'un côté et linkedin, viadeo d'un autre qui utilisent Open Social mis en avant par Google.

Aussi, la tendance dans le monde du portail Open Source est plutôt orientée vers l'usage d'Open Social et des gadgets permettant de profiter des milliers de mini-applications disponibles de suite et de l'importante communauté de développeurs (exemples de gadgets fournis par NING).

Pour un usage en entreprise, cela se complique certes un peu car les gadgets orientés professionnels sont peu nombreux et les portails comme Oracle ou Liferay restent simplement des consommateurs de gadgets.

A noter qu'ExoPlatform se détache du lot en étant également fournisseur de gadget ce qui permet aux entreprises de développer rapidement des gadgets simples (XML+JS) qui peuvent offrir un rendu d'applications tierces (un gadget allant chercher les dernières activités sur SAP et les affichant dans la communauté finances), les publier sur iGoogle pour un accès domestique (tout en tirant profit des droits d'accès de l'annuaire d'entreprise) ou pourquoi pas les intégrer dans Linkedin ou Viadeo à terme un peu comme ce qui est proposé par le nouveau service Facebook Connect.

Un exemple d'interaction entreprise-public est fournie par la société Teamlog (SSII) qui a ainsi publiée une application dite sociale de ce type appelée "Pimp my Geek" pour enrichir ses campagnes de recrutement et accessoirement attirer de nouveaux talents.

Pour ce qui reste des interactions avec les applications internes il est toujours nécessaire d'utiliser les portlets cependant on peut très bien intégrer des gadgets dans une portlet et/ou tirer parti de la communication inter-portlets (JSR 286).



Vous l'aurez compris on peut ainsi construire des espaces collaboratifs assez évolués basés sur une authentification (LDAP) et sur le profiling avançé apporté par le portail afin d'offrir des notions de réseaux sociaux avancés par l'intégration des portlets pour inter-agir avec des applications tierces et des gadgets qui se concentrent sur le "rendering" (tel nouveau document a été publié par un membre dans telle communauté projet par exemple...) tout ceci dans des espaces personnels ou des espaces partagés.

Le tout en partageant des contenus et en s'appuyant sur des tags, commentaires et notations sur la pertinence des documents partagés, émis par des intervenants internes ou externes à l'entreprise.