La voie du stratège
On pensait tout savoir des échecs, puis Onitama est arrivé.Bien qu'il reprenne le bon vieux principe du plateau à case avec des pions se déplaçant dessus, le jeu innove en proposant un déplacement des pions qui n'est pas attribué à leurs caractéristiques comme c'est le cas dans un jeu d'échecs classique, mais en fonction de cartes de déplacements distribués au début du jeu.
On peut parler d'un jeu d'échecs revisité, facile à comprendre, mais beaucoup plus complexe à maîtriser.
C'est tout le talent des développeurs, prendre un jeu vieux comme le monde et en renouveler l'intérêt en changeant légèrement les mécaniques de jeu.
À l'intérieur du Dojo
Dans une ambiance inspirée de la Chine et du Japon médiéval, Onitama se présente comme “un jeu simple et élégant qui capture l'essence des arts martiaux.”Pour remporter la victoire sur votre adversaire, deux options s'offrent à vous.
Vous devez soit capturer le maître de votre adversaire (méthode appelée la “voie de la Pierre”), soit faire déplacer le plateau à votre maître pour atteindre la case “Arche du temple” de votre adversaire (méthode appelée la “voie du ruisseau”).
Au début de chaque partie, les joueurs reçoivent deux cartes de déplacement pour constituer une main. Ces cartes sont complètement aléatoires.
La carte de déplacement supplémentaire est également distribuée à chaque joueur.
Devenir un fin stratège
À chaque tour, vous devez sélectionner une des deux cartes représentant un type de déplacement. Sélectionnez ensuite le pion que vous souhaitez déplacer. Les cases sur lesquelles vous pourrez vous rendre sont alors indiquées en fonction du schéma.La subtilité est qu'une fois votre tour terminé, la carte que vous venez d'utiliser va à votre adversaire !
Il faut donc anticiper les mouvements adverses en fonction de leurs cartes, mais également de votre carte de déplacement que l'adversaire pourra utiliser lors du tour suivant.
Cette rotation de cartes se fait jusqu'à ce qu'un adversaire gagne la partie.
Un style graphique nippon ni mauvais
Onitama est plutôt agréable à regarder. Si l'on ne peut pas vraiment qualifier son interface de “minimaliste”, il a le mérite de proposer des parties libres de toutes distractions visuelles.On apprécie l'ambiance zen qui se dégage d'une partie, ce qui est particulièrement propice à la réflexion. La musique apporte également une vraie aide à la concentration.
Le design des différents pions est plutôt bien travaillé et leurs ombres donnent du relief à l'ensemble.
C'est entre autres sur la partie graphique que le site est monétisé.
Le jeu est parfaitement jouable gratuitement, mais vous pouvez acheter des skins de nouveaux pions et des cartes de déplacement sur la boutique en ligne pour des tarifs allant de deux à trois euros.
Des prix raisonnables qui servent uniquement à renouveler l'intérêt du jeu. En effet, une certaine lassitude pourrait s'installer après plusieurs heures à jouer avec les mêmes cartes et les mêmes pions.
Les développeurs misent donc sur les joueurs les plus fidèles pour monétiser leur jeu, sans afficher de publicité invasive à ceux qui souhaitent jouer sans payer. Un modèle économique sain dont certains jeux devraient s'inspirer.
Plus on est de fou, plus on rit
Après avoir terminé votre tour de chauffe contre l'IA, il est possible d'aller jouer en ligne contre de vraies adversaires. Le système de scoring vous pousse évidemment à vous dépasser.On apprécie particulièrement la possibilité de jouer à deux en local sur le même écran. C'est assez rare pour être noté, la tendance étant de jouer en ligne ensemble, même si vous vous trouvez dans la même pièce... Un bon point pour Onitama.