En guise d'introduction à ce débat, Eric Besson, ministre de l'Economie numérique rappelle qu'Internet est un réseau « potentiellement sans limites. Lors du dernier G8, les Etats présents ont décidé qu'Internet devait être un réseau destiné à tous, ouvert et libre. Il faut maintenant concrétiser ces principes avec les représentants de tous les horizons, de tous les continents ».
Etude à l'appui, Robert Pepper, vice-président de Cisco explique qu'à l'avenir la consommation des foyers en volume de données va considérablement augmenter d'ici 2015. A cette échéance, « la circulation des données sur le Net sera d'environ 90 000 petaoctets consommés par mois. 87 % de ce volume sera utilisé par le grand public. Dans moins de 5 ans, un foyer moyen consommera environ 100 Go de données par mois car l'offre en matière de vidéo, notamment 3D et en haute définition, sera plus importante. A terme, la vidéo représentera 60 % du trafic mondial, il est donc nécessaire de soutenir les réseaux sans-fil de type WiFi ou 4G ». Tous s'accordent donc pour qu'il y ait un équilibre entre croissance et investissement dans les réseaux à très haut débit.
Vers une régulation sur le Cloud computing ?
Neelie Kroes, la commissaire européenne chargée du numérique émet donc l'idée de mettre en place un véritable marché unique européen du numérique dans lequel les données pourraient transiter librement de manière sécurisée. Par contre, cette vision suppose qu'un minimum de règles soient édictées afin d'encadrer le développement de certaines technologies comme le Cloud.
Pour Microsoft, cette position est à nuancer. Si des règles générales peuvent être définies, il convient de ne pas imposer de barrières économiques. Jean-Philippe Courtois, président de Microsoft international ajoute : « Nous avons tous besoin d'un Cloud fiable mais attention à ne pas construire des barrières inutiles. Selon nos calculs, ces freins pourraient coûter jusqu'à 500 milliards d'euros d'ici 2020. Ce ralentissement de la compétitivité n'est pas acceptable. Nous avons donc un rôle à jouer mais il ne faut pas recréer des frontières ».
En attendant des mesures concrètes, Neelie Kroes consent à adopter une position médiane en laissant « l'autorégulation prédominer ». La balle est donc, pour l'instant, dans le camp des entreprises privées...