Ceatec 2010 : les éditeurs de logiciels japonais veulent passer au cloud

05 octobre 2010 à 11h41
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En direct du Ceatec de Tokyo. Le Japon ne doit pas manquer le virage du cloud computing, selon Shigefumi Wada. Pour le président de la Computer Software Association of Japan, c'est un changement de fond dans l'histoire des technologies. C'est la quatrième grande innovation, après la création de l'IT, l'arrivée des ordinateurs personnels, et l'invention d'Internet. Et selon Shigefumi Wada, il y a déjà plusieurs portails de qualité aux Etats-Unis. Mais au cours de la conférence qu'il donnait au Ceatec à Chiba, dans la banlieue de Tokyo, le président de l'association a fait un constat déconcertant pour ses concitoyens. « Il n'y a aucun portail majeur, comme un Salesforce, un Google App, ou un Yahoo Search, qui vienne du Japon. »

Le koraudo, en version japonaise, est-il le modèle où les géants nippons brilleront par leur absence ? Shigefumi Wada ne veut pas le croire pour autant, mais il parle quasiment de révolution. « Trop intégrées verticalement », trop à l'affût « d'une idée qui pourrait fonctionner », les entreprises japonaises devraient selon lui se réformer en profondeur. « Dans notre industrie, nous sommes capables de trouver des besoins énormes, et d'y apporter une solution adaptée. Mais il faut penser différemment. Il faut quitter l'intégration verticale, type client / vendeurs / sous-contractants, et passer à une intégration horizontale de notre structure de distribution, où le client et le vendeur sont au même niveau. »

Et pour ça, il faudrait donc « adopter une méthode déductive. Plutôt que que de chercher à mettre en avant notre façon de penser sur le marché, il faut une approche orientée sur le client et le marketing. Vous devez identifier dans une entreprise quelle est la composante clé. Est-ce que le besoin central concerne les ressources humaines ? Est-ce qu'il s'agit d'un service de comptabilité ? » Shigefumi Wada conseille de partir de ce constat pour développer un logiciel, et l'adapter ensuite aux interactions avec les autres services. « Prenez l'exemple de Salesforce. Ils ont commencé avec un logiciel de CRM (gestion de la relation client, NDLR), et ils ont ensuite pu se diversifier avec une solution de SFA (gestion des forces de vente, NDLR). »

Au final, la révolution du cloud de M. Shigefumi pourrait bien en amener une autre, celle de l'industrie nippone du logiciel. Si ses recommandations étaient suivies en tous cas. « Le plus important dans le cloud, ce n'est pas l'infrastructure. Si vous ne proposez qu'une infrastructure aujourd'hui, vous ne servirez qu'à alimenter la compétition sur les prix, et rien d'autre. La clé du cloud, ce sont les contenus et le logiciel. Et donc la connaissance. Au Japon, nous avons de grandes connaissances dans le numérique, et nous devons les utiliser comme une opportunité de business dans le logiciel. »

Baisse des coûts, flexibilité accrue face au changement... Le président de l'association des industriels du logiciel au Japon ne voit que des avantages au cloud. Même face à certains risques à prendre. « Nous devrons connaître une réorganisation aussi importante que celle des années 1990. Mais au final, cela nous avait permis de sortir du pays et d'exporter nos connaissances en numérique dans le monde. » Même si le risque persiste évidemment : « ce sera peut-être une bulle du cloud, » a mis en garde Shigefumi Wada.
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