Après une série Obsidian franchement réussie mais également assez onéreuse, Corsair nous revient avec ses Carbide, dont les prix sont significativement moins élevés que ceux de la précédente série. C'est ainsi que le boîtier que nous testons aujourd'hui, le Carbide 400R, se positionne nettement sous la barre des 100 euros.
Corsair vient donc se frotter à un marché actuellement très compétitif en quittant ses bases que représente le secteur haut de gamme. Le Carbide 400R a fort à faire, avec pour concurrents des modèles très intéressants comme le NZXT Tempest et les Cooler Master HAF 912 Plus et Storm Scout dans la catégorie « gamer », ou le Silencio (toujours chez Cooler Master) et le Fractal Design Define R3 pour les boîtiers orientés silence.
En effet, si Corsair est un nom qui parle particulièrement aux joueurs et donc à ceux qui nécessitent une tour spacieuse et bien aérée, on attend également de la marque qu'elle produise un boîtier dont les nuisances sonores soient limitées. À moins de 100 euros, le constructeur saura-t-il allier performance et silence ? C'est ce que nous allons voir !
Présentation[/anchor]
Corsair 400R | |
Caractéristiques générales | |
Matière | Acier, métal Mesh, plastique |
Couleur | Noir mat |
Format | Standard ATX, Mini-ITX |
Dimensions (HxPxL) | 503 x 508 x 206 mm |
Poids | 7,4 Kg |
Capacité d'accueil | |
Emplacements 5,25" | 4 |
Emplacements 2,5" / 3,5" | 6 |
Slots d'extension | 8 |
Accessoires | |
Ventilateurs | 2 x 120 mm en façade (aspiration) 1 x 120 mm à l'arrière (extraction) |
Ports en façade | 2 x USB 3.0 1 x FireWire 1 x Sortie casque 1 x Sortie micro |
Autres | Possibilités d'ajouter 5 ventilateurs. Les 8 emplacements acceptent des ventilateurs de 140 mm. |
La variable d'ajustement la plus communément utilisé est souvent la qualité des matériaux. Pourtant, entre un Corsair 600T et notre Carbide 400R, les différences sont, à première vue, relativement ténues. Les deux boîtiers sont faits de plastiques et d'acier (et de métal mesh pour le 400R), alors que leur taille est semblable, le 600T étant toutefois à la fois plus profond et plus large, de 8 et 6 cm respectivement. En réalité, c'est lorsqu'on soulève les deux modèles que la différence la plus frappante apparaît, puisque le Carbide pèse près de 5 Kg de moins que le 600T. La raison à cela : l'acier nettement plus fin utilisé sur le 400R.
Si on peut craindre une capacité moindre à contenir les nuisances sonores émanant des composants les plus bruyants, cet amaigrissement conséquent a ses avantages au niveau de l'éventuel transport du boîtier. Il n'est ainsi pas exclu d'emporter le Carbide 400R en LAN, d'autant plus que Corsair a prévu une poignée très solide et parfaitement intégrée sur sa tour.
Cette poignée ne vient en effet pas perturber le design relativement sobre du boîtier, dont la particularité la plus visible consiste en ces débords marqués au niveau des panneaux latéraux. Une excellente idée de la part de Corsair et ce, pour deux raisons tout à fait distinctes. D'une part, cela permet au constructeur de proposer deux emplacements pour ventilateurs (et donc une prise d'air conséquente) sur le côté gauche de la tour. D'autre part, l'espace dont dispose le boîtier pour le cable management derrière la carte-mère est conséquent. Pas de risque, donc, de devoir forcer pour fermer le Carbide 400R.
Concernant les parois latérales, on regrette que Corsair n'ait pas réutilisé le système d'ouverture de l'Obsidian 600T, particulièrement pratique. Au lieu de cela, on retrouve les traditionnelles vis à mains. Et si ces dernières sont solidaires des panneaux (ce qui évite de les perdre), nous aurions aimé que Corsair aille au bout des choses en imitant Antec sur ce point, afin d'avoir des vis qui restent dans leur axe.
Autre élément visible de ce Carbide 400R, son panneau de connectiques en façade. Il est composé de deux ports USB 3.0, d'une entrée micro et d'une sortie casque, ainsi que d'un port Firewire. Un port quelque peu tombé en désuétude, qui aurait probablement gagné à être remplacé par un plus moderne eSATA.
À l'arrière du boîtier, ce ne sont pas moins de 8 slots d'extension qui se dévoilent, ainsi que 4 passes-câbles destinés aux tuyaux d'un système de refroidissement par eau. On remarque également que, sur cette tour, le bloc d'alimentation sera placé dans la partie basse.
Une alimentation qui bénéficiera d'une prise d'air conséquente, puisque le boîtier est rehaussé par 4 pieds, eux-mêmes posés sur des patins en caoutchouc afin d'éviter la transmission de vibration au sol. Notez la présence d'un filtre à poussières au niveau de la prise d'air. Cet élément s'extrait le plus simplement du monde, en coulissant vers l'arrière du boîtier.
A l'intérieur[/anchor]
Le Carbide 400R dispose d'un espace conséquent en son sein. Corsair prétend que son boîtier est capable d'accueillir des cartes graphiques de 31,6 cm de long, ou des ventirads haut de 24 cm. De quoi voir venir. Aucun souci non plus pour introduire une carte-mère au format classique (ATX). L'emplacement destiné à cette dernière comporte des entretoises directement moulées dans le support en acier, gage d'une fixation robuste. Un support largement ouvert au niveau du processeur, afin de disposer un ventirad sans avoir à démonter la carte-mère.Autour de cet emplacement destiné à la carte-mère, Corsair a disposé quatre passes-câbles caoutchoutés. Malgré le traitement de choc que nous leur avons fait subir, aucun dommage à déplorer. Pas de doute, c'est du bon travail, d'autant que ces éléments ont été astucieusement disposés par Corsair, afin d'offrir une ergonomie optimale pour l'agencement des câbles.
A l'avant du boîtier, on retrouve les emplacements pour supports optiques et autres disques durs et SSD. Concernant les ODD, Corsair a vu large avec 5 emplacements 5,25 pouces. C'est probablement trop pour une utilisation classique actuelle. Nous avions aimé le choix d'Antec sur son Solo II, qui avait réduit le nombre de ces emplacements afin de remonter ceux des supports de stockage. Cela autorisait un flux d'air optimisé qu'aucun élément ne venait perturber. Ici, ce n'est pas vraiment le cas, puisque les 6 « tiroirs » 3,5 pouces sont placés juste derrière les deux ventilateurs disposés en façade. Reste un avantage : les supports de stockage disposent d'un flux d'air conséquent qui devrait les refroidir efficacement.
Système de ventilation[/anchor]
De flux d'air, parlons-en. Le Carbide est orienté gamer, et ça se sent. L'objectif n'est clairement pas de fonctionner dans un silence total, comme l'attestent les nombreuses aérations dont dispose le boîtier, que ce soit sur le côté droit, sur le dessus et même en dessous.Plus que le silence, c'est bien la performance en refroidissement qui est ici visée. Le Carbide 400R est ainsi capable d'accueillir jusqu'à 8 ventilateurs. Corsair n'en fournit toutefois que 3, d'un diamètre de 120 mm, et fonctionnant à 1 200 tours par minute : deux d'entre eux sont placés à l'avant du boîtier, en aspiration, le dernier se trouvant à l'arrière, pour extraire l'air chaud.
On trouve un emplacement supplémentaire en bas du boîtier (devant le bloc d'alimentation), deux sur la paroi latérale, pour l'aspiration, ainsi que deux autres emplacements en haut du Carbide, en extraction. Particularités de ces 8 emplacements : ils sont tous compatibles avec des ventilateurs de 120 et 140 mm. Impossible en revanche d'installer un ventilateur de 200 mm comme on peut en trouver sur d'autres boîtiers comme le 600T ou le HAF 912.
Et ce choix de privilégier la performance au silence trouve son argument le plus fort dans l'absence de régulation de ces ventilateurs. Pas de potentiomètre central comme sur le 600T, le ventilateur arrière étant connecté via un 3 pins sur la carte-mère (pas de PWM, donc), alors que les deux ventilateurs placés à l'avant de la tour se branchent sur une prise Molex pour alimenter les LEDs dont ils sont pourvus.
Ces deux ventilateurs sont accessibles en démontant la façade avant, une opération simple à effectuer. On découvre alors un filtre à poussières, malheureusement inamovible, qui s'ajoute à celui présent en bas de la tour, au niveau de l'alimentation. Enfin, Corsair a également placé de la mousse isolante sur les caches des baies 5,25 pouces pour parfaire le travail. Les ouvertures arrières et supérieures ne sont certes pas pourvues de filtres, mais en extraction, est-ce bien nécessaire ?
On note également le soin apporté par le constructeur à tenter de réduire la transmission des vibrations : les joints en caoutchouc qui équipent chacun des emplacements pour ventilateurs, mais également les patins en mousse placés sous l'alimentation ou ceux, en caoutchouc, disposés sous les pieds du boîtier, en sont la preuve.
Le montage[/anchor]
Disons-le d'emblée, le montage de notre configuration s'est avéré des plus aisés sur ce Carbide 400R. Point de bords coupants ici, généralisation des vis à mains et l'espace confortable prévu dans ce boîtier a joué à plein. Nous n'avons donc eu aucun souci à introduire notre alimentation, notre carte-mère, ou encore le Noctua NHC14 et notre GeForce GTX 480, deux éléments pourtant particulièrement encombrants.L'espace créé derrière la carte-mère par le débord de la paroi latérale a également rempli son rôle à merveille : la gestion des câbles s'en est trouvé largement simplifiée, tandis que nous n'avons eu aucun souci à fermer le boîtier une fois l'installation terminée.
L'installation de notre ventirad n'a pas posé plus de difficultés grâce à la large ouverture prévue par Corsair. Attention toutefois, certains de nos confrères ayant noté une incompatibilité avec certaines cartes-mère, dont le backplate se trouvait décalé par rapport à cette ouverture.
Au rang des satisfactions, on peut également noter la présence d'un câble spécifique à l'USB 3.0, qui permet de connecter les ports en façade à une prise dont disposent les dernières cartes-mère. Si votre modèle n'en est pas pourvue, Corsair a pensé à vous en ajoutant un adaptateur USB 3.0 vers USB 2.0, afin que vous puissiez tout de même jouir des deux ports en question.
Nous avons aussi apprécié l'encoche prévue par le constructeur au niveau du connecteur d'alimentation du processeur, dans le coin supérieur gauche du boîtier. Au final, l'installation une fois achevée, est on ne peut plus propre.
Enfin, au niveau de la mise en place des lecteurs optiques, rien à redire pour notre graveur de test. Le dispositif choisi par Corsair est simple et éprouvé. En revanche, petit bémol en ce qui concerne les supports de stockage. Car si ces derniers sont parfaitement adaptés aux disques durs (le montage est simple, sans vis, à l'image de ce qui existe sur le 600T par ailleurs), cela devient plus compliqué pour un SSD.
Il faut en effet non seulement utiliser 4 vis pour maintenir ce type de support sur le rail prévu par Corsair, mais également ôter les bandes latérales qui viennent appuyer sur le SSD, empêchant ainsi le tiroir de se ficher correctement dans le boîtier.
Performances[/anchor]
Nous l'avons vu, ce Carbide 400R est clairement davantage orienté performance que silence. Nous avons voulu le vérifier par quelques relevés de températures et de pression acoustique. Voici la configuration utilisée :- Carte-mère Asus P7P55D Deluxe,
- Processeur Intel Core i5 750 2,66 GHz,
- Ventirad Noctua NH-C14 (un ventilateur en 5V)
- 4 Go de mémoire DDR3-1066,
- Alimentation Corsair AX 750 (semi-passive),
- Carte graphique NVIDIA GeForce GTX 480
- SSD OCZ Vertex 2 pour le système
- Disque dur Hitachi 3 To @ 7 200 RPM pour le stockage
La température de la pièce au moment des tests était de 19°C, la pression acoustique ambiante de 33,2 dB(A). Les tests ont été réalisés sous Windows 7 64 bits Edition Ultimate, Service Pack 1. Les mesures de nuisances sonores sont effectuées à 15 cm devant, sur les côtés et au-dessus du boîtier.
Configuration | Temp. CPU | Temp. GPU | Temp. HDD | Haut du boîtier | Droite du boîtier | Gauche du boîtier | Face au boîtier |
Boîtier seul (ventilateurs @ 1 200 RPM x3) | - | - | - | 34,9 dB(A) | 35,5 dB(A) | 35,5 dB(A) | 35,9 dB(A) |
Carte graphique passive, sans disque dur | - | - | - | 36,6 dB(A) | 35,9 dB(A) | 36,6 dB(A) | 35,9 dB(A) |
Carte graphique passive et disque dur | - | - | - | 37,5 dB(A) | 39,2 dB(A) | 36,6 dB(A) | 35,9 dB(A) |
Configuration complète au repos | 25°C | 47°C | 32°C | 39,1 dB(A) | 43,3 dB(A) | 39,6 dB(A) | 37,6 dB(A) |
Configuration complète en charge | 42°C | 93°C | 32°C | 49,4 dB(A) | 48,2 dB(A) | 50,5 dB(A) | 47,6 dB(A) |
Décryptons ces données. Tout d'abord, les 3 ventilateurs du boîtier sont clairement audibles. C'est à l'avant du boîtier où ce manque se fait le plus ressentir, là où l'on trouve deux ventilateurs. Le Carbide 400R pâtit là de l'absence de régulation. Lorsque le Noctua NH-C14 se met en branle (en 5V, à 800 RPM, seconde ligne du tableau), la pression acoustique augmente principalement vers le haut et le côté gauche du boîtier, tous deux largement ouverts.
Lorsque notre disque dur de test fait son entrée dans le boîtier, la mesure au-dessus du boîtier prend près d'un dB(A), mais c'est surtout à droite du boîtier que le compteur s'emballe, passant de 35,9 à 39,2 dB(A). Pourquoi ? Parce que le débord de la paroi, si pratique pour la gestion des câbles, offre également une jolie caisse de résonance aux vibrations du disque dur. Dommage que Corsair n'ait pas prévu de système d'amortissement des vibrations des disques plus efficaces.
Place maintenant à notre GeForce GTX 480 et donc à la configuration complète. Même au repos, les chiffres grimpent de manière significative, preuve de la perméabilité du Carbide du point de vue des nuisances sonores. Comme prévu, les températures sont en revanche peu élevées. En charge (sous 3DMark 11), le disque dur ne chauffe pas davantage, bénéficiant du flux d'air créé par les deux ventilateurs en façade. En revanche, le processeur et surtout la carte graphique prennent un coup de chaud. La présence des unités de stockage devant les ventilateurs en façade, qui limite le flux d'air, n'y est probablement pas étrangère.
Conclusion[/anchor]
Avec son Carbide 400R, Corsair réalise une jolie percée dans le domaine des boîtiers de moyenne gamme. Pour moins de 90 euros, on dispose d'une tour élégante, légère, facilement transportable grâce à sa solide poignée, et dotée de deux ports USB 3.0. Le soin apporté à la finition, la très bonne isolation à la poussière, ou encore les dispositifs visant à contrer les vibrations sont autant d'atouts pour ce boîtier, que l'on ne trouve pas toujours chez la concurrence.
Toutefois, on attendait mieux de la part de Corsair. Car si le constructeur avait réussi à allier performance de refroidissement et faible niveau de nuisances sonores sur son Obsidian 600T, il échoue ici à offrir un compromis satisfaisant. Et cela se fait clairement au détriment du silence, preuve en est l'absence totale de régulation pour les 3 ventilateurs qui équipent le Carbide 400R, ou les larges aérations dont dispose ce boîtier.
Les performances en terme de refroidissement en sont elles mécaniquement meilleures ? Pas si sûr, puisque le flux d'air de ce boîtier reste selon nous très perfectible. Finalement, le salut passera probablement par l'ajout d'au moins un ventilateur sur la paroi gauche, afin d'obtenir une arrivée d'air plus conséquente. Les plus malins (et les plus radins) choisiront peut-être même de déplacer tout simplement l'un des ventilateurs en façade sur le côté du boîtier. Mais dans tous les cas, le Carbide est un bon boîtier gamer qui s'assume... c'est à dire plutôt bruyant !