Beaucoup de TPE fonctionnent encore sans réelle protection numérique, faute de temps ou de moyens. Pourtant, quelques centaines d’euros bien utilisés évitent souvent des semaines de blocage. Monter un premier budget sécurité ne relève pas d’un luxe technologique : c’est un plan d’action pragmatique, à la portée de n’importe quelle structure.

Le baromètre 2025 de Cybermalveillance.gouv.fr estime qu’un budget initial de 1 000 à 2 000 euros couvre déjà les besoins essentiels d’une TPE - ©VideoFlow / Shutterstock
Le baromètre 2025 de Cybermalveillance.gouv.fr estime qu’un budget initial de 1 000 à 2 000 euros couvre déjà les besoins essentiels d’une TPE - ©VideoFlow / Shutterstock
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Dans une TPE, le numérique fait tourner la boutique. De la facturation à la gestion des stocks, en passant par les échanges clients, tout passe par un ordinateur ou un smartphone. Quand un rançongiciel bloque les fichiers ou qu’un mot de passe fuit, la machine s’arrête net.

Selon Cybermalveillance.gouv.fr, 78 % des TPE françaises reconnaissent ne pas disposer d’un budget dédié à la cybersécurité. Pourtant, une entreprise sur six subit chaque année une attaque majeure. Pas besoin de chiffres plus parlants : le risque existe déjà dans les messageries et les tableurs du quotidien.

Un budget sécurité n’a rien d’un chantier démesuré. Il s’agit d’un outil pour garder la main sur ses données et éviter de perdre plusieurs jours d’activité. Encore faut-il savoir par où commencer, et combien investir sans gaspiller.

Identifier les zones sensibles avant de sortir la carte bleue

Impossible de budgéter sans savoir ce qu’il faut protéger. Dans beaucoup de TPE, le matériel informatique s’achète au fil des années, sans vraie cartographie des outils. Résultat : des ordinateurs vieillissants, des mots de passe partagés entre collègues, des sauvegardes manquantes. D'où la nécessité d'un bon diagnostic de départ.

L’outil public MesServicesCyber permet de faire ce point gratuitement. Il passe en revue les équipements, les usages et les failles les plus fréquentes. Cette étape évite les achats impulsifs dictés par la peur ou la mode.

Un pare-feu dernier cri n’a aucun intérêt si la comptabilité dort sur une clé USB unique. À l’inverse, une simple sauvegarde hors ligne peut sauver la trésorerie d’une entreprise après une attaque.

Structurer les dépenses essentielles

Le cœur du budget se compose de trois axes : protection, sauvegarde, formation.

La protection repose sur les outils : antivirus, mises à jour automatiques, mots de passe renforcés. La sauvegarde doit suivre la règle dite du 3-2-1 : trois copies, deux supports, une copie hors ligne. Quant à la formation, elle reste le maillon le plus rentable. Une heure passée à sensibiliser un salarié évite souvent l’ouverture d’un courriel piégé.

Le baromètre 2025 de Cybermalveillance.gouv.fr estime qu’un budget initial de 1 000 à 2 000 euros couvre déjà les besoins essentiels d’une TPE : logiciel de sécurité complet, sauvegarde cloud, support externe et quelques sessions de formation. Ces montants paraissent modestes, mais leur effet reste considérable quand la structure part de zéro.

Fixer un plan et le piloter dans la durée

Une fois les priorités définies, tout repose sur la régularité. La sécurité n’est pas un achat ponctuel, mais une habitude de gestion. Chaque action mérite un responsable, un calendrier et un budget clair.

L’entreprise peut désigner un référent interne, souvent la personne la plus à l’aise avec l’informatique, ou passer par un prestataire local. Le suivi ne demande pas des moyens lourds. Un simple tableau de bord suffit pour planifier les sauvegardes, vérifier les mises à jour et recenser les alertes.

France Num propose des fiches pratiques et des webinaires gratuits pour guider cette montée en compétence. Ces outils publics aident à tenir la ligne sans s’en remettre à un consultant hors de prix.

Trouver de l’aide sans alourdir la facture

De nombreuses structures publiques accompagnent les TPE dans la création d’un premier plan de sécurité.

L’ANSSI met à leur disposition un guide “en treize questions” spécialement pensé pour les dirigeants non techniciens. Il décrit les gestes de base, les pièges fréquents et les priorités budgétaires.

Cybermalveillance.gouv.fr recense par ailleurs un réseau d’intervenants labellisés capables d’auditer ou de dépanner une TPE sans surfacturation. Ce cadre évite les dérives de certains prestataires opportunistes qui exploitent la peur du piratage.

En région, les chambres de commerce et les gendarmeries locales animent aussi des ateliers de sensibilisation gratuits. Ces dispositifs cumulés permettent souvent de bâtir une vraie stratégie sans dépasser les 1 500 euros la première année.

Mettre en place une charte d’usage interne aide à rappeler les bonnes pratiques - ©Andrii Yalanskyi / Shutterstock

Intégrer la sécurité dans la vie quotidienne de l’entreprise

La cybersécurité ne s’arrête pas aux outils mais dépend aussi des habitudes.
Un mot de passe unique réutilisé sur plusieurs comptes suffit à tout compromettre. Une clé USB égarée ou un poste non verrouillé peut ouvrir la porte à un vol de données. La rigueur quotidienne coûte moins cher que la réparation après coup.

Mettre en place une charte d’usage interne aide à rappeler les bonnes pratiques. Elle précise par exemple la gestion des accès, la politique de sauvegarde et la procédure à suivre en cas d’incident. Une TPE qui formalise ces règles gagne en réactivité et en crédibilité auprès de ses clients.

Anticiper les exigences européennes

L’Union européenne renforce ses exigences en matière de protection des systèmes d’information. La directive NIS2 impose désormais une responsabilité accrue aux dirigeants, même pour les structures de petite taille.

Les aides financières prévues dans le cadre des programmes 2025-2027 couvrent partiellement les audits, les formations et certains équipements. Les entreprises qui se placent tôt dans ces dispositifs bénéficient d’un accompagnement technique et juridique.

En Allemagne, les TPE consacrent déjà près de 2 900 euros par an à leur cybersécurité, contre environ 2 000 euros en France. L’écart ne tient pas au niveau de richesse, mais à la culture de prévention. Anticiper ces standards européens, c’est préparer sa compétitivité.

Préserver l’essentiel

Un incident numérique interrompt souvent la facturation, la livraison ou la relation client. Le coût dépasse de loin le prix d’un logiciel ou d’une formation.
Les dirigeants qui investissent tôt en sécurité gagnent du temps, de la confiance et de la stabilité. Ils évitent les urgences coûteuses et maîtrisent leur activité.
Construire un premier budget sécurité, c’est finalement apprendre à protéger son outil de travail. Pas un luxe, juste une évidence.