Alors que l'intelligence artificielle s'immisce un peu partout, les constructeurs de smartphones semblent progressivement délaisser la physique optique pure au profit d'un traitement logiciel toujours plus poussé. Mais, l'IA ne fait pas tout. Votre vieux smartphone peut parfois s'en tirer bien mieux.

Si les algorithmes d'aujourd'hui tendent à uniformiser nos clichés, c'est certainement en partie à cause des réseaux tels qu'Instagram. Reste que comme l'explique le YouTubeur Snapiness, certains appareils d'antan conservent une patte visuelle unique impossible à simuler. Aujourd'hui disponibles pour une poignée d'euros, ces terminaux ont surtout en commun des constructeurs qui ont vraiment tenté d'innover.
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Le retour à la focale naturelle et la pureté du noir et blanc
Souvenez-vous quand la photo mobile cherchait à imiter le rendu argentique plutôt qu'à le corriger artificiellement. C'était le cas de l'iPhone 4S avec son capteur de 8 mégapixels et sa focale équivalente à 35 mm, bien plus resserrée que le standard actuel de 28 mm. Cela offre un cadrage plus naturel pour le portrait, sans les distorsions typiques du grand-angle. Lors de notre test de l'iPhone 4S en octobre 2011, nous notions déjà ce piqué différent, une rupture avec ses prédécesseurs. Le rendu se distingue par une absence de traitement HDR agressif, livrant des clichés certes moins dynamiques mais plus proches de la réalité perçue.
Dans un registre plus technique, le Huawei P10 se démarquait avec un véritable capteur monochrome. Contrairement aux filtres logiciels actuels, ce capteur est dépourvu de matrice de Bayer, ce filtre de couleur qui recouvre habituellement les pixels. Cette absence permet à chaque photosite de capter l'intégralité de la lumière entrante, sans l'étape de calcul complexe appelée "démosaïquage". Le résultat est une image avec du noir et blanc natif, une netteté prononcée et des gris nuancés. Loin d'être un gadget, le Huawei P10 offrait une signature artistique distincte.
La puissance brute du Xénon et le surdimensionnement optique
Le Nokia Lumia 1020 reste une anomalie dans l'histoire de la téléphonie. Non, pas à cause de Windows Phone... Mais parce qu'il avait un flash au xénon. Contrairement aux flashs LED modernes qui émettent une lumière continue, le tube au xénon produit une décharge de gaz rapide et intense. Cette technologie permet de figer le mouvement efficacement et donne aux photos de soirée cette esthétique "compact numérique" caractéristique.
Et à l'époque, Nokia voulait être la référence sur le domaine de la photo mobile. Sorti en 2012 et propulsé par Symbian, le Nokia 808 PureView l'avait précédé avec un capteur de 41 mégapixels utilisant le pixel binning pour produire des images de 5 mégapixels avec peu de bruit numérique. Pour sa part, le Panasonic Lumix CM1 (2014) prenait les choses à l'envers en intégrant un smartphone à un appareil photo. Celui-ci intégrait alors un capteur de 1 pouce doté d'une optique Leica pour créer un bokeh naturel et une dynamique intéressante. De son côté, le Samsung Galaxy K Zoom introduisait en 2014 un zoom optique 10x (24-240mm) rétractable offrant une plage focale que les multi-capteurs modernes n'atteignent pas facilement sur une telle amplitude.
Quand la physique défit les algorithmes
Sorti en 2013, le HTC One M7 a pris le contre-pied de la course aux mégapixels avec sa technologie UltraPixel. Au lieu de disposer de 12 ou 16 millions de petits pixels, HTC en a mis 4 millions de gros pixels (2 micromètres, contre 1.1 pour les concurrents). En basse lumière, sans traitement artificiel agressif, le rendu restait clair avec peu de bruit. Même si la résolution de 4 mégapixels limitait les recadrages, HTC avait au moins eu l'audace de troquer la quantité pour la qualité.
Reste à savoir si, en 2026, le marché du smartphone saura se dynamiser davantage sur la partie photo ; avec des choix vraiment audacieux plutôt qu'en y intégrant des algorithmes de traitement pour animer vos clichés quelques secondes ou leur donner un effet 3D…
Source : Snapiness sur YouTube