Une équipe de chercheurs en Suisse développe des amas de neurones qui sont ensuite branchés à un ordinateur. Serait-ce le début d'une « bio-informatique » ?

© Alexander Supertramp / Shutterstock
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Les innovations en biologie sont légion ces dernières décennies. On en arrive au point où l'on peut faire même un mélange des genres, avec les interfaces humain-machines telles que conçues par exemple par la société d'Elon Musk Neuralink. C'est encore ce genre de structure qui est explorée actuellement par une entreprise qui « cultive » un ordinateur.

Des cellules cultivées pour devenir des neurones, qui seront branchés à un ordinateur

Un reportage de la BBC nous faire découvrir un laboratoire dans un nouveau genre en Suisse. Baptisé FinalSpark, ce laboratoire travaille sur la mise en culture de cellules souches, dérivées de cellules cutanées humaines, afin d'en faire des neurones, développés eux-mêmes en amas du nom « d'organoïdes ».

Ceux-ci sont similaires à nos cerveaux, étant construits avec les mêmes éléments constitutifs (même s'ils ne sont pas aussi complexes). Après un développement qui peut prendre plusieurs mois, ils sont branchés à des électrodes, branchement grâce auxquels il est ensuite possible d'envoyer des commandes à travers un simple clavier.

© BBC
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Les organoïdes sont pour le moment à obsolescence programmée

Pour le moment, l'équipe en est encore au stade de la stimulation, avec des impulsions électriques envoyées par une commande de clavier, avec un résultat, lorsqu'il y a réponse, qui s'affiche sur un écran dans un schéma qui ressemble à un EEG. L'objectif des scientifiques est de déclencher un processus d'apprentissage de la part de ces mini-ordinateurs biologiques, afin d'à terme leur permettre d'effectuer des tâches.

Reste qu'actuellement, ces expérimentations ne peuvent aller loin dans le temps, puisque que la question de la subsistance des organoïdes n'est pas encore résolue. Contrairement à un ordinateur, une alimentation électrique n'est en effet pas possible pour un ensemble organique, et les amas de neurones produits ne bénéficient pas des réseaux sanguins qui apportent normalement les nutriments nécessaires. Résultat, les cinq dernières années, 1000 à 2000 « morts » de ces organoïdes ont été recensées. Un défi ?

Source : BBC