Le symbole est lourd. Alors que les États-Unis se ferment petit à petit aux talents étrangers, avec la nouvelle décision de Donald Trump d'imposer de lourds frais de visa, la Chine elle s'ouvre avec son nouveau visa K.

La Chine pourra-t-elle profiter de la décision de Donald Trump ? © Scharfsinn / Shutterstock
La Chine pourra-t-elle profiter de la décision de Donald Trump ? © Scharfsinn / Shutterstock

Donald Trump a beau être un président qui met l'économie très haut dans sa hiérarchie de priorités, la réduction de l'immigration peut quelques fois être encore plus importante pour le locataire de la Maison-Blanche. Raison pour laquelle il a récemment annoncé des frais de 100 000 dollars pour toute nouvelle application à un visa dit H-1B, prisé par les employés des sciences et de la tech. Et, hasard du calendrier, la Chine lance quasiment au même moment un visa qui, lui, ouvre plus facilement les portes du pays.

La Chine lance son visa K

Il a longtemps été assez difficile de se rendre en Chine, quand on comparait le pays aux régimes de visas plus libéraux institués un peu partout dans le monde. À une époque pas si lointaine, un touriste devait même payer plus de 100 euros et remplir un dossier important pour un visa d'un mois. Mais les choses changent de ce côté avec Pékin, d'abord avec le tourisme, puis aujourd'hui pour les travailleurs qui souhaiteraient intégrer le marché chinois.

L'empire du Milieu vient en effet d'annoncer le lancement de son visa K, évoqué pour la première fois au mois d'août dernier. Il va permettre aux jeunes talents travaillant dans les domaines des sciences, de la technologie et de l'ingénierie de pouvoir s'installer en Chine sans avoir besoin d'une entreprise qui les sponsorise. Ils seront ainsi en capacité de chercher eux-mêmes sur place du travail, et bénéficieront en conséquence d'un régime administratif plus souple pour éventuellement construire une carrière sur place.

© Tingshu Wangs/Reuters
© Tingshu Wangs/Reuters

Une nouvelle façon de s'internationaliser pour la Chine ?

Le visa K est clairement une nouvelle optique dans une Chine où traditionnellement, ce genre de choses est beaucoup plus réglementé. Et avec la décision récente de Donald Trump, le pays rival des États-Unis envoie le message au monde qu'il est le nouveau territoire sur la planète où les talents vont pouvoir prospérer. « Les États-Unis se sont clairement tirés une balle dans le pied avec les visas H-1B, et le moment est idéal pour le visa K chinois » a constaté auprès de Reuters le stratégiste en chef de Geopolitical Strategy, Michael Feller.

Un petit bémol tout de même, peu de détails ont pour le moment été fournis sur la tranche d'âge concernée ou sur les exigences niveau expérience et études. Il faudra aussi voir comment les entreprises locales vont s'adapter à cette nouvelle donne, alors que l'immense majorité d'entre elles fonctionnent en mandarin, ce qui ferme la porte à tous les non-sinisants.  

Source : Neowin, Reuters