La Direction générale de l'armement a lancé un appel d'offres dont l'enveloppe de 5 milliards d'euros lui permettra, d'ici à la fin de l'année, d'amorcer le renouvellement de sa vieillissante flotte de camions logistiques.

Après des années d'attente, le programme FTLT (Flotte tactique et logistique terrestre) entre dans sa phase finale. Ce dernier, qui vise à remplacer les camions GBC 180 déployés depuis des décennies, fait l'objet d'un appel d'offres qui pourrait déboucher sur une enveloppe de 5 milliards d'euros, remise par la DGA, la Direction générale de l'armement. Quatre consortiums européens s'affrontent pour décrocher le contrat qui pourrait permettre aux forces armées de s'équiper de 7 000 camions flambant neufs.
Quatre industriels européens se disputent un gros contrat pour équiper l'armée française
L'exercice Orion mené en 2023 a exposé au grand jour les défaillances des camions logistiques de l'armée de Terre. Malgré l'alerte, le ministère des Armées a repoussé pendant des années le renouvellement de sa flotte. Priorité était donnée à d'autres programmes d'armement destinés à combler les lacunes capacitaires des trois armées françaises.
Mais depuis l'été 2025, on peut dire que la compétition bat son plein avec un appel d'offres XXL. Et le 14 octobre prochain sera une nouvelle étape décisive, puisque MAN (filiale de Volkswagen), Arquus (associé à Daimler Truck), Scania et Soframe (avec l'italien Iveco) déposeront leur meilleure et dernière offre, offre dite « BAFO » dans le jargon des marchés publics.
Ces industriels, dont vous aurez remarqué qu'ils sont tous exclusivement européens, sont capables de fabriquer au moins 1 000 véhicules chaque année et ont chacun généré au moins 600 millions d'euros de chiffres d'affaires ces trois dernières années, deux conditions du fameux appel d'offres.
Le cahier des charges impose des contraintes sévères. Car ces porteurs logistiques de six tonnes doivent embarquer à bord d'avions militaires, résister aux tirs balistiques et se protéger des engins explosifs improvisés. Notons que le contrat couvre aussi la formation des soldats, la fourniture des pièces détachées et de l'outillage spécialisé. Le marché s'étalera sur 12 ans.
Des véhicules blindés et protégés contre les engins explosifs
Le montant annoncé de 5 milliards d'euros correspond au scénario maximal, où toutes les tranches optionnelles seraient activées par le ministère, comme l'explique La Tribune. Le contrat prévoit effectivement jusqu'à 7000 camions protégés ou non protégés, mais la structure en tranches optionnelles permet au ministère d'ajuster le volume final selon ses besoins. Une marge de manœuvre appréciable, dans un contexte budgétaire toujours contraint.
Le programme FTLT a en partie déjà été attribué. Le ministère des Armées a confié à Arquus, en avril 2024, un marché de 120 millions d'euros pour les camions-citernes de nouvelle génération. Sur les 376 véhicules programmés, les 70 premiers rejoindront leurs unités avant 2029. Ils seront dispatchés entre l'armée de l'Air et de l'Espace, l'armée de Terre et le Service de l'énergie opérationnelle.
Source : La Tribune