Microsoft teste une place de marché où chaque « citation » d’un article dans une réponse générée déclencherait un paiement à l’éditeur concerné. Un geste attendu par la presse, mais qui devra prouver sa transparence et son efficacité économique.

Le cœur de l’idée est simple, faire tomber une pièce quand un contenu de presse apparaît explicitement dans une réponse d’IA. Microsoft explore ce modèle avec un projet pilote adossé à ses assistants, à commencer par l’outil maison, Copilot. L’ambition est claire, passer de licences ponctuelles à une rémunération à l’usage, traçable et vérifiable par les partenaires.
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Un paiement à la citation
Le mécanisme s’apparente à une place de marché, un espace où éditeurs et fabricants d’assistants logiciels s’accordent sur l’accès aux contenus et sur un barème lié à la visibilité réelle dans l’interface. Concrètement, un versement serait déclenché lorsque l’assistant met en avant un extrait ou une synthèse qui cite la source, avec un rapport d’exposition en appui. Ce choix privilégie l’usage constaté plutôt qu’un forfait déconnecté, ce qui peut rapprocher ce modèle d’une forme de droits voisins taillés pour l’IA.
L’approche suppose une instrumentation fine de la chaîne de réponse, depuis l’appel de la source jusqu’à l’affichage. Elle implique aussi des garanties d’audit, sinon la promesse restera théorique. L’enjeu technique tient dans la détection fiable de la citation, la déduplication des sources et l’attribution d’une part de valeur quand plusieurs éditeurs nourrissent la même réponse.
Ce projet arrive alors que les rédactions contestent l’usage des robots d’indexation et la réutilisation de leurs contenus par des systèmes d’IA, parfois sans consentement explicite. Les débats récents autour du robot d’indexation de Google ont remis la question de la compensation au centre, dans la continuité de mobilisations européennes sur le respect des droits des éditeurs. En parallèle, Microsoft pousse un web plus accessible aux assistants, au‑delà du référencement naturel. Dans cette démarche, le géant voit une opportunité de détrôner Google, non pas en concurrençant Mountain View sur la recherche, mais en la supplantant directement par un autre usage.
Si l’exécution convainc, ce système pourrait apaiser une partie des tensions et servir de gabarit à l’industrie. Reste à voir si la place de marché envisagée saura rémunérer au juste prix, sans complexifier à l’excès la relation entre plateformes et éditeurs.
Source : Neowin