L'Union européenne travaille actuellement sur un nouveau système de partage des données financières. Et pour ce système, il semble que Bruxelles veuille se passer des GAFAM.

On parle beaucoup de souveraineté technologique en Europe depuis quelques années. Une rhétorique qui a du mal en général à se concrétiser dans la réalité, comme en témoigne encore récemment l'aveu du directeur des affaires publiques de Microsoft, Anton Carniaux, expliquant que les données françaises hébergées en Europe pouvaient être ouvertes au gouvernement américain. Mais il semble qu'une réaction commence à naître au sein de l'Union européenne, à l'image de cette nouvelle information.
L'Union européenne ne veut pas des GAFAM pour son règlement FiDA
Bruxelles travaille en ce moment à la mise en place de son nouveau règlement relatif à l'accès aux données financières FiDA, destiné à développer des produits financiers numériques pour les consommateurs. Et ces données européennes devraient rester entre des mains européennes, selon une information du Financial Times.
D'après ce dernier, l'Union européenne cherche à exclure les GAFAM Meta, Apple, Google et Amazon de ce système. L'objectif serait d'empêcher ces acteurs de « renforcer toute position dominante » en leur donnant la possibilité d'« exploiter les données sensibles ». Mais ça ne serait pas la seule raison.

L'Allemagne et les banques derrière cette volonté d'exclusion
Car il s'agirait aussi d'un acte de souveraineté, selon un document envoyé aux États européens et que le Financial Times a pu lire. Dans celui-ci, l'Allemagne propose d'exclure les géants américains « afin de promouvoir le développement d'un écosystème financier numérique européen, de garantir des conditions de concurrence équitables et de protéger la souveraineté numérique des consommateurs ».
La première économie du continent est soutenue dans cette initiative par les grandes banques européennes, ainsi que par le Parlement européen et la Commission. Reste maintenant à voir quelle sera la réaction politique de l'autre côté de l'Atlantique, l'administration Trump ayant juré de se battre contre toutes les tentatives européennes de régulation numérique qui porteraient atteinte aux géants américains.
Source : Financial Times