OpenAI publie la plus vaste étude à ce jour sur les usages de ChatGPT côté grand public. Au programme : un fossé de genre qui se réduit, des usages très « pratiques », et une part non négligeable d’activités professionnelles… avec, en filigrane, la promesse d’un vrai gain de productivité.

ChatGPT

Trois ans après le lancement de ChatGPT, OpenAI livre une analyse inédite de son assistant conversationnel. L’étude, menée avec des économistes académiques et fondée sur l’analyse anonymisée de 1,5 million de conversations, éclaire trois questions essentielles : qui utilise vraiment ChatGPT, pour quoi faire, et quelle valeur économique en ressort. Elle affirme aussi une accélération de l’adoption, avec un usage hebdomadaire massif et un rééquilibrage démographique qui tranche avec les premiers mois dominés par des profils masculins et technophiles.

Si ces résultats viennent conforter l’idée que l’IA générative est passée dans le quotidien, ils invitent aussi à nuancer : la qualité et la sécurité du service évoluent, tout comme son périmètre fonctionnel — de la personnalité de ChatGPT à l’arrivée d’outils dédiés comme GPT‑5‑Codex pour les développeurs.

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Qui utilise vraiment ChatGPT en 2025 ? Un fossé qui se comble

Selon OpenAI, l’adoption s’est « démocratisée » en 2025, avec un rétrécissement net de l’écart de genre : la proportion d’utilisatrices a progressé au point de refléter davantage la population générale. Autre signal, la croissance est plus rapide dans les pays à faibles et moyens revenus, ce qui infirme l’idée d’un outil cantonné aux économies les plus riches. À l’échelle mondiale, l’étude parle d’une base hebdomadaire massive, quand des mesures antérieures situées fin 2023/2024 laissaient déjà entrevoir un seuil symbolique franchi côté utilisateurs actifs. En France, les baromètres précédents faisaient état d’une adoption déjà solide, un ordre de grandeur qui cadre avec cette normalisation des usages (1 Français sur 4 utilise l’IA générative).

L'évolution de la part masculine / féminine d'utilisateurs. © OpenAI

Cette diffusion ne dit pas tout de la maturité des pratiques. D’abord parce que l’étude se concentre sur l’offre grand public, sans intégrer les usages en entreprise sous licence dédiée, qui explosent dans certains secteurs. Ensuite parce que l’appétence n’efface pas les contraintes : les pannes retentissantes rappellent la dépendance à un service en ligne (panne majeure du 3 septembre 2025). Enfin, l’acceptabilité sociale est mouvante : protection des mineurs, cadre d’usage en éducation, transparence sur les données… OpenAI ajuste régulièrement ses règles, notamment pour mieux protéger les adolescents. Reste une question de fond : l’IA générative est-elle perçue comme un « must-have » du quotidien, ou comme un outil opportun fonction des besoins ?

L'évolution des tranches d'âge des utilisateurs de ChatGPT. © OpenAI

À quoi sert ChatGPT au quotidien : « Asking », « Doing », « Expressing »

Premier enseignement, la majorité des conversations portent sur des tâches très concrètes : recherche d’informations, demandes de conseils pratiques, rédaction. OpenAI distingue trois catégories. « Asking » (poser des questions, demander un avis) représenterait environ la moitié des messages. « Doing » (rédaction, planification, programmation, etc.) environ quatre messages sur dix, dont une part non négligeable à des fins professionnelles. « Expressing » (réflexions personnelles, créativité, jeu) fermerait la marche. Cette tripartition dessine une réalité moins « magique » qu’on l’imagine : ChatGPT agit d’abord comme un conseiller et un copilote, bien avant d’être un automate producteur de contenus à la chaîne.

L'évolution des catégorie de demandes. © OpenAI

Dans le travail, la rédaction domine les usages, loin devant le code et l'imagination. C’est cohérent avec l’évolution du produit : au-delà de la génération de texte, l’écosystème s’est étendu aux voix et à la vidéo, avec des avancées côté reconnaissance et synthèse vocales, et des modèles multimodaux. Les ambitions audiovisuelles — incarnées par Sora — illustrent ce glissement vers des assistants multi‑supports, de l’ébauche de script jusqu’au montage. Mais attention à ne pas confondre amplitude fonctionnelle et fiabilité : les hallucinations restent un sujet, OpenAI expliquant récemment pourquoi elles surviennent et comment l’évaluation peut paradoxalement les encourager (pourquoi les hallucinations persistent).

À l’échelle personnelle, la valeur tient beaucoup à la prise de décision : comparer des offres d’énergie, planifier un déménagement, préparer un entretien. ChatGPT sert alors d’outil d’aide au jugement, un rôle subtil, mais structurant, qui justifie l’attrait grand public.

Les catégories de demandes en détails. © OpenAI

Productivité, mais à quel prix ? Limites, biais et questions ouvertes

OpenAI avance qu’environ 30 % des usages grand public de ChatGPT seraient liés au travail, contre 70 % pour des activités personnelles — les deux catégories progressant. Cette « double vie » d’un même outil pose des défis. En entreprise, la productivité est tangible, mais parfois sur‑vendue : les bénéfices reposent sur des workflows bien cadrés (contrôle qualité, prompting structuré, supervision humaine) et sur des modèles à jour. Or l’actualité récente a montré à la fois des bonds — nouveaux modèles, dont GPT‑5 et son pendant orienté développement, GPT‑5‑Codex — et des déceptions, avec un sentiment de plateau ponctuel, voire de retour en arrière du côté de certains utilisateurs exigeants (la déception GPT‑5 expliquée).

Méthodologiquement, l’étude d’OpenAI/NBER se veut prudente : pas de lecture humaine des messages, mais une catégorisation automatisée et anonymisée. Enfin, un indicateur central — la valeur créée — reste difficile à mesurer. Une partie de cette valeur est non marchande (gain de temps, réduction de charge mentale), quand d’autres effets (qualité, conformité, sécurité) n’apparaissent pas dans les statistiques classiques.

GPT-5 a déçu de nombreux utilisateurs. © Shutterstock

Pour l’utilisateur, l’enjeu immédiat reste pragmatique : identifier les cas d’usage « gagnants » (rédaction, synthèse, relecture, aide à la décision), mettre en place des garde‑fous (vérification systématique, confidentialité), et accepter que l’IA ne soit pas infaillible.

Le tableau dressé par OpenAI confirme un basculement : ChatGPT est devenu un outil grand public… qui s’immisce aussi dans la sphère professionnelle. Reste à savoir si la prochaine vague — entre IA multimodale, outils vocaux et nouveaux modèles — fera progresser la fiabilité autant que la puissance.

Et vous, pour quels usages concrets ChatGPT vous fait‑il réellement gagner du temps au quotidien ?