La location longue durée (LLD) et la location avec option d'achat (LOA) séduisent les automobilistes. Pourtant, de nombreux pièges guettent les consommateurs mal informés.

Le leasing social est aussi pratique qui piégeux ? C'est ce que pense l'association 60 Millions de consommateurs ! © wedmoments.stock / Shutterstock
Le leasing social est aussi pratique qui piégeux ? C'est ce que pense l'association 60 Millions de consommateurs ! © wedmoments.stock / Shutterstock

Le secteur automobile mise beaucoup sur le leasing pour écouler ses véhicules neufs. Cette stratégie commerciale agressive cache une réalité moins rose que les brochures colorées. Entre les promesses non tenues et les frais cachés, l'enquête dévoilée lundi par l'association 60 Millions de consommateurs dénonce un secteur où les mauvaises surprises s'accumulent pour les conducteurs qui privilégient les LOA et LLD.

Des pratiques commerciales à la limite de la transparence chez les concessionnaires

Les membres de 60 Millions ont décidé de visiter six concessions Renault, Peugeot et Volkswagen, et au cours de leur périple, ils ont découvert des méthodes pour le moins discutables. Aucune remise préalable des conditions générales, informations parcellaires sur les services optionnels : l'opacité semble régner en maître. Seule la présentation financière basique est fournie, ce qui laisse les clients dans le flou sur l'essentiel.

Ce qui ressemble à une stratégie du silence génère des déconvenues amères. Astrid en témoigne auprès de l'association de consommateurs, puisqu'elle a été facturée 629 euros pour 2 000 kilomètres de dépassement lors de la restitution de son véhicule, soit 31,46 euros les cent kilomètres supplémentaires. Jonathan a, lui, découvert que sa négociation sur les tarifs kilométriques n'a jamais été respectée. Des situations qui auraient pu être évitées avec plus de transparence.

La différence entre LLD (location pure) et LOA (avec option d'achat) s'estompe commercialement. Les loueurs privilégient désormais la LOA, malgré un écart tarifaire devenu marginal. L'évolution s'explique par des commissions plus avantageuses, au détriment parfois de l'intérêt client. L'entretien supposé « tout compris » se limite en réalité à la révision annuelle obligatoire.

Sortir de son contrat avec une bonne raison, une mission quasi impossible

Les expertises de restitution révèlent des pratiques pour le moins contestables. Fabrice s'est vu réclamer 1 200 euros pour des réparations surévaluées, qui auraient été deux fois moins chères ailleurs, qui a dû payer le changement des housses de siège simplement décolorées par le soleil. Gwenola a dû débourser 750 euros pour des rayures à peine visibles, et une micro-bosse facilement réparable.

L'immobilisation prolongée des véhicules est un autre écueil majeur. Alain n'a par exemple bénéficié que de sept jours de véhicule de remplacement, malgré plusieurs mois d'immobilisation. Sa voiture avait subi une rupture de la chaîne de distribution. Les témoignages s'enchaînent et Gilles, de son côté, a payé six mois de loyers pour une voiture électrique clouée au garage, en attente d'une simple batterie. Pensez que sans garantie optionnelle à 40 euros mensuels, aucune obligation légale ne protège les consommateurs, comme le rappelle 60 Millions.

Quant à la sortie du contrat de location, cela relève de l'exploit, même avec de bonnes raisons ! Les pénalités atteignent en effet souvent la moitié des loyers restants, même pour des motifs légitimes. Françoise continue notamment de recevoir des avis de recouvrement, même après le décès de son père de 88 ans, alors qu'il avait signé une LOA six mois avant. Cette rigidité contractuelle serait à la limite d'être abusive d'un point de vue juridique, selon les experts juridiques consultés.