L'Union européenne a adopté sa méthodologie officielle et sa définition pour l'hydrogène bas carbone. Elle a fixé, mardi, un cadre réglementaire qui était attendu, qui fixe donc le seul de réduction des émissions à 70%.

On peut dire que le flou artistique autour de l'hydrogène « pas tout à fait vert » mais « plus propre que le gris traditionnel », c'est fini ! La Commission européenne a tranché, mardi 8 juillet 2025, en adoptant une méthodologie précise pour définir ce qu'est réellement l'hydrogène bas carbone. La décision de Bruxelles complète le puzzle réglementaire européen, et devrait rassurer les investisseurs qui attendaient des règles claires, pour se lancer plus franchement dans cette technologie prometteuse.
L'hydrogène vert trouve enfin sa définition officielle en Europe
Le verdict est tombé : pour mériter l'étiquette « bas carbone », l'hydrogène doit afficher une réduction d'au moins 70% des émissions de gaz à effet de serre, par rapport aux combustibles fossiles classiques. Un seuil ambitieux qui ouvre la voie à plusieurs méthodes de production, du reformage du gaz naturel avec capture du CO2 à l'électrolyse alimentée par des sources d'énergie peu carbonées.
Cette nouvelle réglementation reconnaît la diversité des mix énergétiques européens. Contrairement à l'hydrogène vert, produit exclusivement à partir d'énergies renouvelables, l'hydrogène bas carbone accepte d'autres sources d'électricité, pourvu qu'elles respectent le fameux seuil de 70%. Voilà une approche plutôt pragmatique, qui devrait accélérer le déploiement de cette technologie dans des pays où le renouvelable n'est pas encore majoritaire.
La méthodologie privilégiée par la Commission européenne est rigoureuse, puisqu'elle prend en compte toutes les émissions liées à la production et à l'utilisation du combustible. Les fuites de méthane et les taux réels de capture du carbone sont également intégrés dans le calcul, ce qui garantit sur le papier une évaluation environnementale sans complaisance.
L'approche équilibrée de la Commission pour rassurer les investisseurs sur l'hydrogène
Derrière cette clarification réglementaire, Bruxelles suit une logique de souveraineté énergétique européenne. Qu'est-ce que cela veut dire ? L'hydrogène bas carbone cible en fait des secteurs difficiles à électrifier directement. On peut citer l'aviation, évidemment, mais aussi le maritime lourd, ainsi que certains processus industriels. Des domaines où l'Europe veut conserver son avance technologique face à la concurrence internationale.

Le commissaire européen à l'Énergie, Dan Jørgensen, estime que « l'hydrogène jouera un rôle clé dans la décarbonation de notre économie. » Sa définition pragmatique de l'hydrogène bas carbone respecte les mix énergétiques nationaux et offre la certitude nécessaire aux investisseurs pour développer ce secteur sur le Vieux continent.
Les règles s'appliqueront aussi bien aux producteurs européens qu'aux importateurs extra-européens désireux de vendre leur hydrogène sur le marché unique. Le système de certification s'appuiera sur les Voluntary Schemes, des organismes tiers qui ont plus d'une décennie d'expérience dans la certification des carburants renouvelables. Une garantie de crédibilité pour un marché naissant qui a encore besoin de confiance.
Le Delegated Act, l'acte délégué comme l'appelle Bruxelles, doit maintenant passer l'examen du Parlement européen et du Conseil, qui disposent de deux mois (renouvelables) pour l'approuver ou s'y opposer. Si tout se passe bien, les nouvelles règles entreront en vigueur vingt jours après leur publication au Journal officiel, pour peut-être, probablement même, le véritable décollage de l'économie européenne de l'hydrogène.