Les experts cyber de Google alertent, ce mardi, sur l'intensification des cyberattaques iraniennes contre les États-Unis. L'escalade militaire entre l'Iran et Israël amplifie sans surprise les risques numériques.

L'escalade militaire au Moyen-Orient se prolonge dans le cyberespace avec des conséquences directes pour l'Amérique. John Hultquist, analyste en chef du Google Threat Intelligence Group, met en garde contre une intensification des attaques informatiques visant les infrastructures américaines. Elles étaient jusqu'ici concentrées sur Israël.
L'Iran intensifie sa guerre cyber contre les États-Unis
« Le risque de cyberattaques perturbatrices menées par des acteurs iraniens contre des cibles américaines est en nette hausse », prévient John Hultquist. Cette montée en puissance s'explique par les récents événements militaires qui poussent Téhéran à diversifier ses modes de riposte. L'Iran délaisse progressivement sa focalisation exclusive sur Israël.
L'analyse des offensives récentes dévoile un portrait nuancé des cybercriminels iraniens. Leurs capacités techniques restent aujourd'hui limitées, et ce malgré des années d'investissement dans ce domaine. Pour l'expert de Google, les attaques observées offrent justement aux experts un éclairage précieux sur les capacités réelles, mais aussi les limites, des acteurs iraniens.
Cette réalité pousse l'Iran à assurer une stratégie de communication agressive, pour compenser ses faiblesses opérationnelles. Les résultats mitigés de leurs cyberattaques sont systématiquement amplifiés dans la propagande officielle. L'objectif reste de maximiser l'impact psychologique, là où l'efficacité technique fait défaut.
Les politiciens américains dans le viseur des hackers iraniens
Loin de cyberattaques spectaculaires, l'Iran privilégie l'espionnage discret sur le sol américain. « L'Iran mène déjà des campagnes de cyberespionnage ciblant les États-Unis », précise Hultquist. La surveillance vise surtout les acteurs influents de la politique iranienne de Washington, dans le but de collecter des informations géopolitiques sensibles.
Ces opérations d'espionnage adoptent une approche personnalisée particulièrement sophistiquée. Les personnalités politiques voient leurs comptes professionnels et personnels scrutés par les services iraniens. Ces personnes sont donc invitées à faire preuve de vigilance face aux tentatives d'ingénierie sociale, met en garde l'analyste de Google.
L'espionnage indirect constitue l'arme secrète des hackers iraniens qui cherchent à contourner les défenses directes. Télécommunications, compagnies aériennes, groupes hôteliers, voilà autant de secteurs qui détiennent des données permettant d'identifier et de suivre les cibles prioritaires. Une méthode détournée, mais redoutablement efficace pour surveiller discrètement leurs adversaires.
23 juin 2025 à 17h28