Seagate: la flash ne supplantera pas le disque dur

11 octobre 2006 à 17h09
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Bill Watkins, CEO de Seagate, a choisi Paris pour présenter à l'Europe la stratégie générale du numéro un mondial du disque dur et délivrer à la presse quelques informations sur la façon dont la société envisage de se préparer aux inévitables mutations du marché de l'informatique et de l'électronique grand public. En bon rhéteur, Bill Watkins a commencé par un discours bien rodé sur la pérennité du disque dur et la position phare de Seagate sur ce marché, avant de laisser les journalistes aborder le sujet plus délicat de la compétition avec la mémoire flash. Seagate nous a ainsi confirmé sa volonté de concurrencer les solutions de type SSD (Solid State Disk) comme en produit Samsung, ou son intérêt pour un nouveau format de disque dur miniature, le 1,3 pouce !

Stratégie : le disque dur est au centre de l'électronique grand public

Point commun à tous les loisirs numériques, qu'il s'agisse de la photo, de la musique, de la vidéo ou du jeu : le volume occupé par les contenus a une fâcheuse tendance à croitre de façon exponentielle. Pour Bill Watkins, les besoins en espace de stockage vont croissants sur tous les pans de la chaîne économique du divertissement numérique, tant du côté des prestataires de services qu'au niveau des particuliers chez qui les périphériques multimédia se multiplient. Alors que le consommateur s'imagine de plus en plus aisément producteur de contenu, les supports se dématérialisent : le disque dur aurait donc de beaux jours devant lui.

Bill Watkins en veut pour preuve l'augmentation, sur le marché des Disques durs, de la part représentée par l'électronique grand public, par opposition aux trois secteurs traditionnels que sont l'entreprise, le PC portable et l'ordinateur de bureau. L'électronique grand public, incarnée par les enregistreurs personnels, les baladeurs à disque dur ou les disques durs externes, devrait générer 14,3 milliards de dollars sur le marché mondial du disque dur en 2009 contre 4,3 milliards de dollars en 2005, estime Seagate. Dans le même temps, les secteurs traditionnels devraient conserver un niveau relativement stable.

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Afin de suivre la tendance et de maintenir ses courbes de croissance, Seagate indique avoir effectué certaines restructurations en interne pour suivre cette tendance. 42 lignes de produits au sein de huit grandes familles sont censées répondre aux besoins des quatre marchés de l'industrie du disque dur. Maxtor, racheté par Seagate en décembre dernier, intervient dans cette logique comme le fournisseur des solutions d'entrée de gamme et de milieu de gamme. La marque conserve une relative autonomie, et ses produits viennent se positionner comme le complément de la gamme Seagate, qui se focalise sur le haut de gamme et les innovations technologiques. Une fusion globale porterait préjudice à la réactivité des deux entités, estime Bill Watkins.

Mémoire flash : concurrent ou complément ?

Bien que la mémoire flash envahisse les périphériques mobiles (téléphones, baladeurs, etc.), Seagate se dit confiant : on peut se satisfaire des capacités de la mémoire flash pour un appareil que l'on emmène avec soi, au motif du poids et de l'autonomie, mais un disque dur est toujours indispensable pour stocker chez soi l'ensemble de ses contenus. Afin de ne pas délaisser le segment de la mobilité, et de démontrer la supériorité du disque dur, Seagate nous a confié plancher actuellement sur des disques durs 1,3 pouce. Moins encombrants que les actuels disques 1,8 pouce et plus économiques à produire que les disques 1 pouce, ceux-ci permettraient de proposer des capacités allant jusqu'à 15 ou 20 Go dans les appareils mobiles (baladeurs, téléphones) pour un coût inférieur à celui d'une capacité équivalente en mémoire flash.

Aujourd'hui, le rapport prix/capacité est nettement à l'avantage du disque dur, a rappelé le CEO de Seagate. En théorie, les fabricants de mémoire flash seront en mesure de proposer d'ici deux ou trois ans des disques durs 2,5 pouces d'une centaine de Go en puces flash NAND alors que les industriels du disque dur tablent sur des capacités d'au moins 500 Go à cette échéance.

Les disques durs hybrides, où la mémoire flash est utilisée comme un complément des plateaux magnétiques pour stocker les fichiers les plus fréquemment sollicités et ainsi améliorer les performances ont toutefois de l'avenir, estime Bill Watkins, notamment parce que Microsoft ou Intel poussent pour les imposer (un disque dur hybride équipé d'au moins 50 Mo de mémoire flash est par exemple requis pour qu'un portable puisse recevoir le logo Vista Premium). Comme Samsung, Seagate sera présent sur ce secteur, mais Bill Watkins préfère mettre l'accent sur des alternatives comme la MRAM (voir par exemple MRAM de Freescale : révolution pour la mémoire ?) ou les nanotechnologies, qui permettront un jour de dépasser les limitations induites par la structure actuelle des disques durs.
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