Alors que les appétits voraces de l'intelligence artificielle assèchent les stocks de mémoire depuis des mois, Sony et Microsoft se retrouvent au pied du mur. Entre un ticket d'entrée prohibitif ou un retard à l'allumage, les géants du jeu vidéo pourraient bien devoir revoir leur copie pour la prochaine génération.

Fan Concept PS6 © Junwoo Kim
Fan Concept PS6 © Junwoo Kim

Vous connaissez la chanson depuis deux mois : l'intelligence artificielle s'accapare toute la mémoire vive disponible sur la planète. Mais si ce refrain commence à lasser, ses conséquences concrètes, elles, viennent à peine frapper à la porte de nos salons. La PlayStation 6 et la future Xbox, prévues initialement pour 2027 ou 2028, se retrouvent aujourd'hui prises en otage par cette guerre des composants. Les constructeurs hésitent désormais entre maintenir le cap au risque d'une facture salée pour le joueur, ou repousser sagement le lancement de six à douze mois.

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Pourquoi votre future console pourrait coûter un salaire

Si vous grimaciez déjà devant l'étiquette de la PS5 Pro et ses 800 euros, préparez-vous psychologiquement. La mémoire GDDR7 nécessaire aux futures machines ne se contente plus de flamber, elle devient un produit de luxe inabordable. Les derniers rapports de l'industrie sont formels : la mémoire représente désormais plus de 35 pour cent du coût total de fabrication d'une console. Avec des contrats de mémoire DDR5 qui ont bondi de 7 à près de 20 dollars le gigaoctet chez Samsung en quelques semaines, l'équation économique devient un véritable casse-tête pour les fabricants.​

Sony et Microsoft se retrouvent face à un dilemme cornélien. Lancer leurs machines à la date prévue impliquerait d'accepter des coûts de production exorbitants, que ni eux ni les joueurs ne semblent prêts à absorber. Une PS6 à 1000 euros ? L'hypothèse fait froid dans le dos, mais elle n'a jamais été aussi crédible.

Faut-il prolonger la génération actuelle, ou accepter des prix record pour la prochaine ? © N/A

L'alternative consiste à réduire la voilure sur les caractéristiques techniques, une option peu séduisante pour des machines censées incarner le futur du jeu vidéo. Il reste alors la solution de la patience : attendre que l'orage passe et que les nouvelles usines promises par les fondeurs inondent enfin le marché, quitte à faire patienter les joueurs jusqu'en 2029.

Le jeu vidéo n'est plus la priorité des fabricants de puces

Il faut se rendre à l'évidence : le joueur n'est plus le client roi. Les constructeurs de mémoire ont choisi leur camp, et ce n'est pas celui du divertissement vidéoludique. Crucial a d'ailleurs été sacrifiée au nom de ce changement d'ère en annonçant son retrait du marché grand public dès 2026 pour que la maison mère, Micron, puisse se consacrer a ses nouvelles activités bien plus lucratives. Quand un acteur pesant 30% du marché mondial claque la porte, cela laisse forcément des traces.

Les chaînes de production tournent pourtant à plein régime, mais pour satisfaire d'autres maîtres. Les géants de la tech comme OpenAI, qui sécurisent jusqu'à 40% de la production mondiale pour nourrir leurs modèles de langage, ne laissent que des miettes aux autres secteurs.

Cette nouvelle hiérarchie industrielle force le monde du jeu vidéo à s'adapter ou à subir. Dans ce contexte, la rumeur d'un report massif des prochaines consoles apparaît moins comme un aveu d'échec que comme une décision pragmatique face à un marché qui marche sur la tête. Les joueurs devront peut-être prendre leur mal en patience, mais c'est sans doute le prix à payer pour éviter de devoir hypothéquer leur maison pour s'offrir la prochaine génération.​