Et le foot ne prend pas de gants ?
Contrairement à d'autres genres, les deux principales simulations de football du moment sortent plus ou moins en même temps sur PC et sur consoles. Du coup, la comparaison est plus aisée, mais pas forcément à l'avantage de nos machines Windows... surtout dans le cas de FIFA 10. En effet, autant être clair d'entrée, il n'y aura pas de miracle du côté d'EA Sports et, graphiquement, FIFA PC reste très loin de ses grands frères next-gen. Cette année, le décalage entre PC et PS3 / Xbox 360 est d'autant plus gênant pour EA Sports que Konami au contraire a fait de gros efforts.Hélas la beauté ne fait pas tout, même lorsque l'on parle de réalisation, et PES est moins à son aise dès lors qu'il est question d'animer notre petit monde. Les courses des joueurs sont moins réalistes et les attitudes caricaturales. FIFA 10, au contraire, a fait des progrès à ce niveau et les interceptions de balles sont d'une autre trempe. Un mieux qui ne peut cependant pas combler le fossé qui sépare aujourd'hui les deux réalisations graphiques : ses animations ont beau mieux soutenir la comparaison, FIFA est à des années lumières de son concurrent direct sur nos PC.
Au centre, la modélisation approximative de FIFA 10 est loin, très loin de la concurrence
Nous n'avons pas l'habitude de juger un titre sur sa seule plastique, mais le décalage graphique est tel qu'il ne permet pas d'apprécier le travail des développeurs dans les autres compartiments du jeu. Un travail pourtant bien réel et qui donne au gameplay de FIFA 10 un aspect parfois plus abouti. Ainsi et peu importe le niveau de difficulté choisi, les défenses sont plus rigoureuses sur le titre d'EA Sports. Il est plus aisé pour un arrière de stopper un attaquant et les offensives nécessitent davantage de construction pour aboutir.
« Les offensives en percussion sur PES sont un peu trop systématiques à notre goût, mais elles ont l'avantage d'être aussi spectaculaires que gratifiantes »
C'est d'ailleurs cette orientation qu'a également choisi Konami, avec peut-être moins de réussite. Il faut dire que pour combattre les tendances de son intelligence artificielle, le Japonais a eu la drôle d'idée d'intégrer des cartes que l'on active / désactive selon que l'on veuille réfréner les velléités offensives d'un joueur, par exemple. En pratique, le système fonctionne correctement, au moins pour ces joueurs dont on souhaite limiter les échappées. Nous sommes plus circonspects quant au besoin de limiter le dribble de Ronaldinho ou les accélérations de Walcott.
Nous parlons ici de manque de réalisme, car il faut bien reconnaître que les offensives en percussion sont un peu trop systématiques à notre goût, mais elles ont l'avantage d'être aussi spectaculaires que gratifiantes. En ce sens, elles renforcent l'avantage graphique de PES. Il en va de même pour la prise en charge des frappes et tous les aspects liés à la physique de la balle : FIFA 10 est sur PC encore très loin de son concurrent et un missile de 30 mètres d'un maître artilleur comme Gerrard sur PES n'a pas d'équivalent sur le titre signé EA Sports.
Si la technique est en faveur de PES 2010, on regrette vraiment la faiblesse des licences
EA Sports tombé dans le piège du hors-jeu...
Electronic Arts se rattrape encore une fois avec le contenu sous licence et il faut bien admettre que l'on ne comprend pas la politique de Konami à ce sujet. Peut-être ces licences sont-elles trop coûteuses, mais le fait que de nombreux championnats, pourtant majeurs (Bundesliga), sont aux abonnés absents alors que du côté de la Premier League anglaise, le mélange entre les équipes sous licence (Arsenal, Liverpool) et les autres (Everton en Merseyside Blue) est absolument ridicule. Ce manque de contenu se ressent en fait à tous les niveaux du jeu.Heureusement pour EA Sports, la bataille de la bande-son tourne largement en faveur de FIFA 10. Les chants de supporters sont plus nombreux, plus variés et plus réussis que les tristes ambiances de PES 2010. Nous aurions aimé pouvoir en dire autant côté intervenants, mais les deux éditeurs n'ont pas l'air de vouloir faire beaucoup d'efforts à ce niveau et les deux paires de commentateurs sont nullissimes. Pour PES, l'arrivée du duo Margotton / Dugarry ne change rien à l'affaire : nos compères sont le plus souvent complètement à côté de leur sujet.
Conclusion
Une fois encore, l'affrontement FIFA / PES tourne court sur PC. Alors que nous aimerions pouvoir conclure sur un duel beaucoup plus acharné, le match aura pour ainsi dire été à sens unique... au moins pour tous les éléments propres au gameplay de nos deux concurrents. Ainsi, FIFA propose toujours le contenu le plus abouti et dispose toujours des licences les plus nombreuses, mais la réalisation d'ensemble torpille une fois encore un jeu qui avait pourtant quelques cartes à jouer dans sa gestion des dribbles, des défenses et des gardiens. Plus spectaculaire dans le jeu, mais peut-être aussi un peu moins réaliste dans son approche, PES 2010 est surtout beaucoup plus agréable à pratiquer. Certes, les défenses se percent un peu facilement, mais l'aspect graphique des choses, la physique de la balle et le rendu des frappes sont sans commune mesure et, réalisme ou pas, là nous avons l'impression de jouer au foot !Ces jeux vous intéressent ? Retrouvez-les dans le
D'abord FIFA 10 dans sa version PC...
... et ensuite Pro Evolution Soccer 2010