La deuxième édition annuelle du Top500, classement mondial des supercalculateurs, ne révèle pas de grand changement par rapport au palmarès établi en juin dernier, avec une première place toujours occupée par Tianhe-2, la structure élaborée par la National University of Defense Technology chinoise.
Combinant quelque 3,12 millions de coeurs x86 (Xeon et Xeon Phi assemblés sur 16 000 noeuds), celle-ci développe toujours 33,86 pétaflops (soit 33,86 millions de milliards d'opérations à la virgule flottante par seconde) lorsque ses performances sont mesurées à l'aide du logiciel de test (benchmark) aujourd'hui en vigueur dans l'univers du supercalcul, le fameux Linpack.
En deuxième position figure encore le Titan monté par Cray, dont les interconnexions permettent de faire travailler de concert 18 688 noeuds, chacun muni d'un AMD Opteron à 16 coeurs et d'un accélérateur Tesla K20x fourni par Nvidia. Lui pointe toujours à 17,59 pétaflops, au sein d'un haut de classement globalement inchangé.
Seule introduction notable : l'entrée, à la sixième position du Top500, de Piz Daint, la machine du Swiss National Supercomputing Centre; là aussi sur base Cray, qui se contente de 6,271 pétaflops mais présente la meilleure efficacité énergétique du classement avec une consommation électrique limitée (sic) à 2,325 mégawatts.
Au niveau international, les Etats-Unis restent largement représentés, avec 265 des 500 machines listées (contre 253 en juin). L'Asie suit, avec 115 systèmes, dont 63 proviennent de Chine et 28 du Japon. L'Europe compte pour sa part 102 superordinateurs au sein du classement, dont 22 sont français (contre 23 en Grande Bretagne et 20 en Allemagne).
HPCG, l'après Linpack ?
Depuis sa création, le Top500 classe les supercalculateurs à partir d'un outil de mesure (benchmark) baptisé Linpack, qui détermine combien d'équations linéaires peut traiter un ordinateur en un laps de temps donné. S'il fait référence aujourd'hui, Linpack compte depuis des années de nombreux détracteurs, qui lui opposent deux principaux reproches. Le premier serait de ne plus refléter correctement le quotidien d'un supercalculateur aujourd'hui, amené à traiter des opérations bien plus complexes, dans lesquelles les paramètres de bande passante mémoire et de latence tiennent une place aussi importante que la puissance de traitement brute. Le second, commun à la plupart des benchmarks populaires, a trait aux optimisations spécifiques à Linpack que les différents constructeurs apportent à leurs machines.
Jack Dongarra, chercheur à l'université du Tennessee et auteur de Linpack, s'est lui-même chargé de préparer la relève : un nouveau logiciel de test, dont la version 1.0 a été publiée mardi. Le nouveau venu s'appelle HPCG, pour High Performance Conjuguate Gradient, et devrait figurer comme un indicateur supplémentaire au sein des prochaines éditions du Top500, aux côtés de Linpack, de façon à mieux mettre en exergue les différences de performance observées entre chacun de ces superordinateurs.