C. Cremer, Prestashop : "Notre objectif, multiplier nos ventes par dix en cinq ans"

14 septembre 2011 à 15h32
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En direct du Salon E-Commerce 2011 - Fondateur de MeilleurTaux.com, Christophe Cremer est désormais directeur général de Prestashop, la plateforme de création de sites web e-commerce. A l'occasion du Salon E-commerce 2011 et de la levée de fonds de 3 millions d'euros par Prestashop, il est revenu pour Clubic Pro sur les actualités de son entreprise et du secteur.

Bonjour Christophe Cremer. Vous avez réalisé un tour de table de 3 millions d'euros auprès du fonds d'investissement Serena Capital. A quoi correspond cette levée de fonds pour Prestashop ?

Il s'agit simplement d'une nouvelle étape de notre croissance. Nous avons déjà multiplié notre chiffre d'affaires par trois entre 2010 et 2011, et nous avons pour objectif de le multiplier par dix sur cinq ans. Pour nous, il ne s'agit pas encore de s'inquiéter d'atteindre la rentabilité, même si nous sommes presque à l'équilibre. Ce n'est pas un objectif à court terme : il faut d'abord investir pour assurer la croissance.

A ce niveau, on peut dire qu'elle est très bonne. Je vous ai donné le chiffre d'affaires, mais il faut aussi savoir que quand je suis arrivé, il y avait 17 personnes qui travaillaient à Prestashop. Nous sommes aujourd'hui 62, pour moitié des développeurs.

Croissance à l'international aussi ?

Nous avons déjà une filiale aux Etats-Unis, mais il faut aussi que nous parvenions à plus nous développer en Espagne, au Royaume-Uni ou en Allemagne. Nous avons un peu le même enjeu qu'un certain nombre d'entreprises françaises : nous avons une superbe technologie, qui est reconnue, mais nous n'avons pas assez de visibilité en temps qu'entreprise. Notre filiale aux Etats-Unis a un assez gros succès, notamment parce que nous utilisons la bonne méthode, à mon avis : nous recrutons sur place. Il faut avoir des Américains, qui mettent la boîte française à l'américaine. Quand on publie un communiqué, ils le réécrivent en général entièrement pour les Etats-Unis, parce qu'on ne délivre pas les messages de la même manière là-bas qu'en Europe.

Notre technologie est tout de même déjà présente dans 140 pays, avec 19 000 sites e-commerce en France, et 90 000 au global. Et ça représente une communauté mondiale de 270 000 utilisateurs. Notre modèle gratuit est l'un des plus forts moteurs de la croissance.

Comment assurez-vous votre revenu sur cette technologie open-source ?

Nous avons une partie assez classique pour notre revenu : nous diffusons des garanties éditeurs, une sorte d'assistance et de support contractuelle. Ensuite, nous avons aussi des partenaires qui paient pour nous intégrer, comme Paypal ou La Poste. Cela permet par exemple, à la création d'un site e-commerce, d'avoir un module Paypal immédiatement fonctionnel. C'est bon pour les utilisateurs, et Paypal nous rémunère pour ça.

Ensuite, nous avons des modules, avec une marketplace, comme cela se fait. Il faut savoir qu'aujourd'hui, 20% des modules sont développés directement par Prestashop, et les autres sont le fait de développeurs tiers. Sur leurs ventes de modules, que ce soit des outils de publication de newsletter, ou des thèmes graphiques, par exemple, nous prenons une commission de 30%, à l'instar de ce que fait Apple sur l'iTunes Store. Mais il faut être clair : notre modèle fait que 30 à 40% de nos clients ne paieront jamais rien à Prestashop. Mais ce n'est pas grave, c'est ce qui fait que le modèle fonctionne aussi.

Paypal est aussi votre partenaire dans un autre domaine : la solution mobile que vous proposez désormais. Quelles sont les autres innovations que vous présentez sur ce salon ?

Le mobile est effectivement une nouveauté. L'idée est simplement de mettre à disposition des marchands une solution unique et complète, que ce soit pour du web fixe ou du mobile. Nous avons intégré d'autres choses, comme la navigation à facettes, la mise à jour en un clic comme sur Wordpress, ou même un module de segmentation de la clientèle. Ce sont autant de solutions qui permettront à nos clients, des intermédiaires entre producteurs et acheteurs finaux, de gagner de l'argent.

Prestashop est l'une des vedettes de ce salon E-commerce... avec Magento. Vous êtes un peu à couteaux tirés avec eux, non ?

S'il y a une chose que j'ai tiré de mon expérience et de ma carrière, c'est qu'il ne faut jamais dire du mal de ses concurrents.

Cela dit, mon travail, c'est de faire gagner de l'argent aux intégrateurs de projet. Magento est trop compliqué pour ça. Quand il faut deux mois et demi de formation pour commencer à développer sur Magento, c'est trop compliqué. Cela crée des risques de retard, de perte de compétences en cas de départ d'un collaborateur, etc. Il est rare de gagner de l'argent avec Magento.

Si vous avez un problème de code-source avec Prestashop, vous comprenez ce qui se passe, car l'environnement est commun et standard. Le code est simple, mais performant. De toute façon, nous voyons arriver chez nous un grand nombre de déçus de Magento. Après, c'est sûr, quand un collaborateur est formé à Magento, pourquoi pas. Mais à cause de tous les problèmes que je vous ai cités, je crois que ce n'est pas forcément pérenne.

Je vous remercie.
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