Telegram abandonne son projet de crypto-monnaie

Un conflit avec les autorités sonne le glas du programme de développement de la monnaie dématérialisée de Telegram.

En quelques mots

• Le Gram n’est plus : Telegram Open Network (TON), la succursale de Telegram, lancée il y a deux ans et demi pour concrétiser un projet de crypto-monnaie fondé sur la blockchain, va fermer ses portes. Dans une tribune, le P.-D.G. de Telegram, Pavel Durov, affirme que cette décision est due au verdict d’une cour de justice américaine, qui a interdit à l’entreprise de distribuer sa crypto-monnaie, le Gram, où que ce soit dans le monde.

• Une ICO illégale ? Les autorités américaines accusent Telegram d’avoir mis en place une levée de fonds en crypto-monnaie, ou Initial Coin Offering (ICO), de manière illégale en 2018. Telegram se trouve depuis cette date en conflit avec la Security and Exchange Commission (SEC) américaine, une agence fédérale de contrôle des transactions financières, ce qui a mis en péril la pérennité de son projet. « Le tribunal américain a décrété que les grams ne pourraient être distribués ni aux États-Unis ni ailleurs dans le monde. Pourquoi ? Parce que selon le tribunal, un citoyen américain pourrait parvenir à accéder à la plateforme TON après son lancement. Le seul moyen d’empêcher cela est d’interdire la distribution des Grams partout dans le monde », s’insurge Pavel Durov.

• Les crypto-monnaies se heurtent aux velléités des régulateurs dans le monde entier : Telegram n’est pas la seule plateforme de messagerie instantanée à avoir voulu monétiser son application à l’aide de la Blockchain, pour se heurter ensuite à la réalité. Depuis son annonce en juin 2019, le projet de crypto-monnaie de Facebook, Libra, a également dû revoir ses ambitions à la baisse après s’être attiré les critiques des autorités de régulation financières aux États-Unis et en Europe. Toutefois, contrairement à TON et au Gram, Libra demeure à l’ordre du jour, avec un lancement prévu dans le courant de l’année.