Cela fait depuis plus de 20 ans que les monstres adorables créés par The Pokémon Company font sourire petits et grands. Il faut dire qu'entre les dessins animés, les cartes à collectionner et autres
Test Pokémon Épée & Bouclier : tel un Pikachu refusant d'évoluer...
Publié le 22 novembre 2019 à 15h29
Cela fait depuis plus de 20 ans que les monstres adorables créés par The Pokémon Company font sourire petits et grands. Il faut dire qu'entre les dessins animés, les cartes à collectionner et autres
Un terrain de jeu enivrant au service d'une histoire anecdotique
Une fois encore, le joueur incarne un jeune dresseur qui part à l'aventure pour devenir le grand champion de sa région. Ce héros dont il va falloir choisir l'apparence en début de partie est accompagné par Nabil, son ami de toujours et rival actuel. Nos deux compères suivent donc une route similaire et n'hésitent pas à s'affronter au cours de ce périple. Le but ultime étant de vaincre Tarak, le Maître adulé par le public et frère de Nabil à ses heures perdues. Le synopsis est donc assez classique malgré une réelle volonté de creuser le lore de Galar.Car si le scénario n'est pas des plus passionnants, la région inédite qui ouvre ses portes dans ce titre est somptueuse. Galar est un monde aux panoramas variés et toujours agréables à parcourir. On passe avec plaisir d'un biome à l'autre avec son propre climat et ses Pokémon uniques qui s'y baladent. S'il est possible de regretter le fait que les routes numérotées ne proposent qu'un seul et unique chemin, un lieu inédit parvient à nous rendre le sourire.
Ainsi, les Terres Sauvages ne manqueront pas de réjouir les amateurs de mondes ouverts. Cette vaste étendue est explorable à n'importe quel moment et permet au joueur de contrôler librement la caméra. Les Pokémon y sont nombreux et c'est également dans cet environnement que les raids multijoueurs se trouvent (nous y reviendrons plus tard). Cette zone laisse imaginer tout le potentiel d'un épisode en open-world... ce que n'est malheureusement pas Épée & Bouclier.
« Si Galar nous épate grâce à sa direction artistique et à ses décors variés, la plastique globale du jeu demeure inégale voire archaïque comme au niveau des animations minimalistes. »
Aucune galère à Galar
Il faut bien le reconnaître, cet épisode Switch a bien du mal à se démarquer de ses prédécesseurs. S'il tente de se renouveler via les Terres Sauvages ou le Poké Camping, qui permet de se lier d'amitié avec notre escouade de créatures en jouant avec elles et en cuisinant, la structure globale du jeu reste inchangée par rapport à l'héritage de la licence. On discute avec un personnage dans une ville puis il est temps de reprendre la route vers la prochaine arène. Il faut alors renforcer un peu nos Pokémon, défaire le champion et répéter l'opération.Le manque de difficulté peut rendre l'aventure très expéditive pour celles et ceux qui ne chercheraient pas à capturer toutes les 400 bêtes qui figurent au programme du jeu. Au final, la dose de challenge attendue semblait se matérialiser via les Pokémon Dynamax dispersés sur les Terres Sauvages. Ces instances jouables jusqu'à quatre joueurs permettent d'affronter un Pokémon géant et surpuissant pour glaner de belles récompenses. Accessibles également en solo avec l'aide de dresseurs contrôlés par l'IA, ces affrontements sont finalement très simples et se concluent rapidement. Plus globalement, les combats n'ont pas évolué d'un iota.
Le système au tour par tour des plus classiques commence à accuser le poids des années. Les Pokémon sont toujours bridés à quatre techniques et le système de résistance / faiblesse a été maintenu. La licence Pokémon n'a clairement pas évolué et ces joutes finissent par s'avérer barbantes voire soporifiques. Cerise sur le gâteau, les évolutions Dynamax ne sont activables que face aux champions des arènes et durant les raids... Le système de capture suit la même dynamique puisqu'il suffit de sélectionner une Poké Ball dans l'inventaire pour espérer attraper un Pokémon sauvage. Si les créatures peuvent évoluer, le gameplay est vraisemblablement resté au niveau 1.
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Quand la technique s'oppose à l'artistique
Nous l'avons déjà crié haut et fort, Galar est une région charmante. Elle est sublimée par une direction artistique maîtrisée qui fait la part belle aux couleurs chatoyantes. Cette esthétique cartoonesque est une réussite qui s'étend aussi au character design. Les personnages principaux sont modélisés avec soin et leur tenue respective reflète à merveille leur personnalité. L'ambiance générale du jeu est chaleureuse et la copie aurait pu être parfaite si des errances techniques n'étaient pas venues tout gâcher.En effet, la Nintendo Switch est loin de se parer d'une vitrine technologique flatteuse avec Pokémon Épée & Bouclier. Même dans les zones les plus cloisonnées, le clipping et les apparitions impromptues des personnages sont inévitables. C'est d'autant plus vrai au sein des décors les plus ouverts à l'instar des Terres Sauvages. Les ombres se permettent aussi d'apparaître au fur et à mesure que notre héros avance. Ces observations sont aussi bien valables en mode portable que sur un téléviseur. L'aliasing est même plus prononcé lorsque la Switch est dans son dock. Mais le pire est ailleurs...
Dans son opposition constante à l'évolution de la licence, Game Freak fait preuve d'une certaine fainéantise qui fait tâche en 2019. Par exemple, les animations sont absolument risibles, autant au niveau des visages que des gestes des Pokémon lors des attaques. Parfois, les créatures se contentent de bouger sans mimer réellement leurs offensives à l'écran. Cet aspect old-school tiré de l'ère GameBoy se retrouve aussi du côté des dialogues non doublés et relativement classiques. Ainsi, Épée & Bouclier est dépassé dans l'ensemble de ces domaines.
« La franchise Pokémon a tous les éléments en sa possession pour accoucher d'un RPG inoubliable doté d'un terrain de jeu immense. Hélas, Game Freak semble prisonnier d'une formule qui n'arrive pas à se défaire de son glorieux passé. »
Une formule magique qui commence à s'épuiser
Malgré ces défauts qu'il fallait souligner, Pokémon Épée & Bouclier n'en reste pas moins un jeu agréable à parcourir. La recette qui consiste à combattre, capturer les Pokémon et récupérer les badges des champions fait toujours mouche. Les novices comme les habitués n'auront aucun mal à (re)plonger dans ce RPG accessible et diablement addictif. À chaque opus, la licence parvient à captiver des millions de joueurs et ce n'est pas pour rien.Pourtant, une fois les 20-25 heures de ces nouvelles versions derrière nous, impossible de ne pas ressentir une once de frustration. L'univers riche de Pokémon peut offrir bien mieux (et la Switch aussi) à tous les niveaux. Game Freak se contente de recycler sa formule avec quelques nouveautés qui ne changent pas dramatiquement structure de la saga. Ainsi, nous sommes face à un semblant de monde ouvert avec ses routes dirigistes et ses combats ultra encadrés.
Pour conclure, disons qu'un peu de folie et de démesure ne feraient pas de mal. Après tout, The Legend of Zelda: Breath of the Wild a prouvé qu'une licence pouvait évoluer sans pour autant perdre en qualité ni délaisser sa communauté. Pokémon a toutes les cartes en main pour marquer les esprits durablement et proposer un des RPG les plus aboutis de l'histoire. Espérons (encore une fois) que ce sera pour le prochain épisode...
Pokémon Épée & Bouclier, l'avis de Clubic
On peut dire que ce Pokémon Épée & Bouclier fait le job sans trop se mouiller. Le jeu est sauvé par une région de Galar au design comme au background envoûtants et par ses créatures aussi loufoques qu'adorables. La formule addictive qui consiste à capturer les quelques 400 Pokémon fonctionne toujours parfaitement et la dimension multijoueurs vient s'épaissir grâce à l'arrivée des raids Dynamax. Hélas, tout le reste est bien trop convenu. Ainsi, la direction artistique de qualité ne parvient pas à récupérer un partie technique bien trop perfectible. Mais la déception vient avant tout de ce manque de nouveautés qui fait tant défaut à la saga depuis des années maintenant.Pokémon n'a tout simplement pas réussi à grandir en même temps que sa communauté et c'est bien dommage. Les fans inconditionnels y trouveront sans doute leur compte mais les autres pourraient être rebutés par une certaine nostalgie qui commence à causer du tort à la licence. 23 ans après Pokémon Rouge et Bleu, nous sommes en droit d'attendre plus et d'espérer mieux.
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Par Thibaut Popelier
Spécialiste Gaming
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