Les services secrets ont dû agir sur un ferry ayant accosté à Sète. Car ce navire, le Fantastic, aurait pu être « piraté ».

On vit une époque où les technologies ont atteint un niveau tel qu'elles peuvent permettre de très nombreuses manipulations à distance. Et l'on vient peut-être d'en éviter une particulièrement impressionnante du côté de Sète, où un ferry a été perquisitionné en urgence, pour y découvrir un dispositif inquiétant.
Un boîtier espion qui pourrait permettre de prendre le contrôle d'un navire
Voilà une affaire sensible qui pourrait enflammer les esprits. Le navire le Fantastic, appartenant à la compagnie GNV, a en effet été signalé la semaine dernière par les autorités italiennes comme pouvant avoir été infecté par un RAT (Remote Access Trojan), un dispositif permettant de prendre le contrôle des systèmes du navire. Ce qui aurait permis à des attaquants de détourner le bateau, qui peut accueillir jusqu'à 2000 personnes, et fait depuis deux décennies la navette entre la France, le Maghreb et l'Italie.
Résultat, la DGSI a lancé en urgence à la fin de la semaine dernière une opération sur ce navire, qui avait accosté à Sète. Elle y a découvert un boîtier espion d'une très haute technicité, destiné à infecter et à saisir les rênes du système informatique du Fantastic. Elle a par ailleurs interpelé deux membres de l'équipage, un ressortissant bulgare, et un citoyen letton.

Le soupçon d'une ingérence étrangère
Le citoyen bulgare a rapidement été relâché, sans poursuites, alors que le Letton est depuis mis en examen et placé en détention provisoire. Plusieurs chefs d'accusation sont portés contre lui, parmi lesquels l'« atteinte à un système de traitement automatisé de données en bande organisée dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère ».
Car c'est bien le soupçon d'une ingérence étrangère qui domine les investigations. Comme le rapporte Le Parisien, la DGSI travaille sur cette hypothèse, avec comme coupable potentiel en haut de la liste, la Russie. L'affaire a par ailleurs tout de suite pris une dimension européenne, avec plusieurs perquisitions effectuées dans le même temps du côté de la Lettonie.
Pour ce qui est du boîtier-espion, qui a l'allure, selon Le Parisien, d'une « sorte de clé USB ou de disque dur », il a été envoyé en expertise afin de connaître en détail son fonctionnement. Pour le moment, la justice étudie plusieurs hypothèses, dont celle d'un détournement de navire, dans le cadre d'une prise d'otage ou d'une attaque violente. Si la Russie est dans le viseur des enquêteurs, pour le moment aucun lien matériel n'a été établi entre le suspect letton et les services de ce pays.
Source : Le Parisien