Un des pays les plus importants au monde veut pouvoir pré-installer un logiciel de « sécurité » sur tous les smartphones vendus sur son territoire. Et évidemment, les réactions critiques ont été rapidement nombreuses !

Les smartphones sont un superbe objet pour connecter n'importe quel individu, où qu'il se trouve sur la planète, aux informations sur l'état du monde. Mais il peut aussi être le pire espion de ce même propriétaire, notamment quand les États cherchent à massifier la surveillance en utilisant ce biais.
Dans des pays comme ceux d'Occident, cela passe encore par des moyens discrets. Mais ailleurs dans le monde, on peut préférer l'intégration d'un mouchard potentiel beaucoup plus visible, que ce soit du côté de la Russie avec l'application de messagerie MAX, ou bien aujourd'hui dans une autre nation des BRICS.
L'Inde veut imposer une application de cybersécurité sur tous les smartphones vendus dans le pays
En Inde, les autorités ont eu une bonne idée. Imposer une application de cybersécurité développée par le gouvernement, baptisée « Sanchar Saathi », et qui va devoir être pré-installée dans tous les smartphones dorénavant commercialisés dans le pays (iPhone comme appareils Android).
Les constructeurs vont avoir 90 jours pour se conformer à cette nouvelle règle. L'objectif officiel de l'État est de pouvoir, notamment, protéger les utilisateurs contre les vols de smartphone et éviter le plus possible les fraudes.

Apple ne veut pas obéir
Une drôle de façon de protéger les citoyens, l'application pouvant accéder à de très nombreuses informations installées au sein de l'appareil, à savoir les journaux d'appels et de messages, les photos ainsi que les fichiers. Elle peut aussi accéder à l'appareil photo, passer des appels et envoyer des messages.
« En termes simples, cela transforme chaque smartphone vendu en Inde en un support pour des logiciels imposés par l'État que l'utilisateur ne peut ni refuser, ni contrôler, ni supprimer de manière significative » résume la Freedom Foundation dans un communiqué.
Le tollé ne s'est évidemment pas fait attendre du côté du public, obligeant les autorités à vite répondre et à relativiser le dispositif, qui pourrait être désactivé ou supprimer du smartphone, selon une déclaration du ministre des Communications. Les constructeurs eux aussi ont commencé à réagir, à l'image d'Apple qui, d'après Reuters, ne souhaite pas obéir à cette obligation, et veut en discuter directement avec le gouvernement.
Source : BBC