L'équipementier automobile mondial Bosch a dévoilé un plan de restructuration drastique, pointant du doigt une progression de l'électrification insuffisante. L'entreprise prévoit la suppression de 13 000 postes d'ici à 2030, un ajustement sévère, d'autant qu'il s'ajoute à des coupes déjà en cours.

Le numéro un mondial des équipementiers automobiles a décidé d’engager une restructuration lourde : 13 000 postes vont disparaître d'ici à la fin de la décennie en cours. La plupart concernent l’Allemagne, où Bosch demeure un employeur majeur. L’entreprise explique que cette réorganisation cible en priorité sa division automobile, aujourd’hui « confrontée à un ralentissement de la demande » et à « une concurrence internationale accrue », notamment en provenance de Chine.
Bosch annonce une restructuration d'ampleur pour survivre à la tourmente
L'Allemagne paiera le prix fort de cette restructuration. En effet, près de 10 % des effectifs du groupe outre-Rhin risquent de disparaître. Le groupe vise à économiser 2,5 milliards d’euros par an pour rester compétitif. En Allemagne, près d’un salarié sur dix est donc désormais menacé, un coup dur dans un pays où l’industrie automobile constitue l’un des fondements de l’économie. Pour rappel, Bosch a déjà engagé un vaste plan social : 9 000 suppressions de postes ont été annoncées depuis 2024, dont la moitié a d'ailleurs déjà été appliquée.
Le groupe relie directement ces mesures à la mutation énergétique du secteur, qu’il juge trop poussive. Bosch estime que la transition vers l’électrique en Europe est « plus lente » qu’anticipé. Stefan Grosch, directeur du personnel, déplore d'ailleurs que « l’électromobilité et la conduite automatisée progressent trop lentement ».
Une transition vers l'électrique qui patine encore en Europe
Cette inertie a des répercussions concrètes : la division motorisation fonctionne en « surcapacités » et subit « une pression accrue des prix ». L’équipementier reproche également à Bruxelles de ne pas avoir dissipé les incertitudes sur l’interdiction des moteurs thermiques en 2035, une absence de clarification qui complique fatalement ses projections industrielles.
La vague de suppressions ne se limite pas à Bosch. Continental, ZF et Schaeffler ont, eux aussi, annoncé plusieurs milliers de licenciements, à l'instar de Volkswagen et Daimler Truck qui ajustent pareillement leurs effectifs. Ces décisions traduisent les turbulences que traverse actuellement l’industrie automobile européenne, partagée entre la persistance du thermique et une électrification qui tarde à s’imposer.
Source : Automobile Propre