Apple sur le point d'être sanctionnée par l'UE pour abus de position dominante

Guillaume Belfiore
Lead Software Chronicler
05 mars 2021 à 10h47
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© Shutterstock/artjazz
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Apple pourrait devoir comparaître devant les autorités de la concurrence de l'Union européenne, notamment en ce qui concerne ses pratiques avec le service Apple Music.

Les tentatives de Spotify pour mettre à mal les stratégies d'Apple sur le secteur de la musique en streaming semblent porter leurs fruits. L'Union européenne serait en passe d'infliger une amende à la firme de Tim Cook pour abus de position dominante.

Une sanction qui tomberait avant cet été

Dans l'une de ses dernières dépêches, le cabinet Reuters rapporte avoir appris que Bruxelles s'apprête à sanctionner Apple pour concurrence déloyale avec Apple Music. Cette sanction pourrait être annoncée avant l'été.

La Commission européenne passe au crible les pratiques de la société sur le marché de la musique, mais d'autres enquêtes sont en cours. Les autorités analysent également l'impact des règles de l'App Store sur les autres applications concurrentes, et notamment les livres électroniques et les audiobooks. Par ailleurs, les conditions d'utilisation du service de paiement Apple Pay sont aussi passées en revue.

Si Spotify trône en pôle position sur le secteur de la musique en streaming, la société suédoise a toujours critiqué les pratiques d'Apple qu'elle juge illégales.

Apple, l'éternel ennemi de Spotify

Spotify avait effectivement porté plainte en expliquant qu'Apple ne permet pas aux autres services de musique de venir s'installer par défaut sur iOS. La société pointait également la commission de 30 % imposée aux développeurs d'applications lorsque le paiement est effectué via le dispositif d'achats intégrés.

Plus récemment, en septembre dernier, Spotify avait dégainé rapidement à la suite de l'annonce de la souscription Apple One, une offre groupée incluant Apple Music.

« Une fois de plus, Apple utilise sa position dominante et ses pratiques déloyales pour désavantager ses concurrents et priver les consommateurs en favorisant ses propres services » expliquait un porte-parole, avant d'ajouter : « Nous appelons les autorités de la concurrence à agir de toute urgence pour restreindre le comportement anticoncurrentiel d'Apple. »

Chez Apple, on explique qu'iOS à permis à Spotify d'enregistrer plusieurs centaines de millions de téléchargements et de devenir le plus gros service de musique en streaming d'Europe.

Source : Reuters

Guillaume Belfiore

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Je suis rédacteur en chef adjoint de Clubic, et plus précisément, je suis responsable du développement éditorial sur la partie Logiciels et Services Web.

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Commentaires (21)

malak
«&nbsp;Chez Apple, on explique qu’iOS à permis à Spotify d’enregistrer plusieurs centaines de millions de téléchargements et de devenir le plus gros service de musique en streaming d’Europe.&nbsp;»<br /> Chez Apple, bientôt ils vont apprendre qu’ils ne sont pas propriétaires de Spotify et qu’ils n’ont pas travaillé pour que celui-ci devienne ce qu’il est, qu’il doit sa place à lui-même. Et qu’Apple ne fait que ponctionner illégalement une grosse part de son CA pendant que son propre service concurrent n’est pas soumis à cela.
malak
Apple a déjà perdu, surtout avec leur ridicule défense. Et tant mieux!
MattS32
+1 Malak. Et d’ailleurs, autant Apple peut prétendre que iOS a permis à Spotify d’engranger des millions d’abonnés, autant dans l’autre sens, tant qu’il y avait pas Apple Music, l’iPhone se serait sans doute moins vendu si Spotify n’avait été disponible que pour Android… Ça marche dans les deux sens, et donc ça ne peut pas justifier la ponction prise par Apple, qui vient fausser la concurrence sur le marché du streaming.
steven19
Jai jamais compris la défense d’Apple<br /> il vende un service musicale 9€99 et il veulent aussi toucher 30% pour le meme services des concurrents (soit grosso modo la marge opérationnelle ) au passage embourber la TVA et autre bénéfice dans les pays concerné<br /> Rien semble les choquer ?<br /> si on suis le résonnement d’Apple , Google pourrais demander 50% sous prétexte qu’il touche 1 milliards d’utilisateurs et au passage dire F… aux ayants droit
HAL1
C’est assez dingue à quel point la réponse d’Apple lorsqu’elle se retrouve accusée d’abuser de sa position dominante est toujours quelque chose du style «&nbsp;on a permis à plein de gens de gagner de l’argent, donc il ne devrait pas y avoir de problème ; on ne comprend pas pourquoi tout le monde est si méchant avec nous !&nbsp;».
pecore
Je crois que la défense d’Apple est plutôt qu’ils n’obligent personne à signer avec eux et que les conditions sont claires dès le départ. C’est aussi un point de vue qui se défend. Je ne dis pas qu’il ne devraient pas être sanctionnés mais j’espère que ce sera bien pour des pratiques abusives et pas pour des raisons partisanes de préférence Européenne. Parce que si ce n’est pas le cas, si ce n’est pas béton, les sociétés européennes risquent de subir des représailles des États Unis et on sera bien avancé.
MattS32
Ce point de vue est quand même difficile à défendre, compte tenu de leur position sur le marché des smartphones : aujourd’hui ne pas être présent sur iPhone pour un service de streaming, c’est un gros handicap (ce qu’Apple transforme habilement en «&nbsp;grâce à l’iPhone ils gagnent des millions d’abonnés&nbsp;»…). Parce que les gens ne vont pas souscrire à un service de streaming qui ne fonctionne pas sur leur téléphone.<br /> C’est un des critères qui définit une position dominante : le fait qu’un acteur soit incontournable.<br /> Après, effectivement, Spotify peut éviter la taxe de 30% en ne permettant pas la souscription de l’abonnement directement depuis l’application. Mais dans ce cas là, il y a une distorsion de concurrence en faveur de Apple Music : l’utilisation d’Apple Music est plus simple, avec la possibilité de souscrire directement dans l’appli (en plus du fait qu’Apple Music est préinstallé sur les iPhone, ce qui constitue une autre forme de distorsion de concurrence…).<br /> Et sur des abonnements comme ça, où le rôle d’Apple se limite strictement à celui d’intermédiaire de paiement, 30% de commission, et même 15% (au delà de la première année d’abonnement), c’est totalement délirant. Un intermédiaire de paiement, ça prend dix fois moins en général… Là encore, on peut considérer qu’il y a un abus de la part d’Apple : c’est le fait d’interdire tout autre intermédiaire de paiement qui lui permet de prendre de telles commissions, en l’absence de concurrence.
malak
Le soucis, c’est qu’ils sont dans une position de monopole sur les appareils premium… donc non ils ne peuvent pas faire ce qui leur chante.
pecore
Oui, ce sont en effet des arguments valides mais attention à ne pas confondre immoral et illégal. Pour être condamné par l’opinion publique il suffit de faire quelque chose d’immoral mais pour être condamné en justice il est nécessaire d’avoir fait quelque chose d’illégal. Vu que les notions de morales sont relatives et fluctuantes, se reposer sur la loi et seulement la loi est une sécurité nécessaire, indispensable même.<br /> Dès lors mon inquiétude est que même si l’on peut trouver les agissements d’Apple discutables d’un point de vu moral, sont ils pour autant illégaux ?
HAL1
pecore:<br /> Je crois que la défense d’Apple est plutôt qu’ils n’obligent personne à signer avec eux et que les conditions sont claires dès le départ.<br /> Ils n’obligent personne, en effet, mais la réalité du marché est qu’il est impossible aujourd’hui pour un éditeur d’applications mobiles de faire abstraction du parc d’appareils iOS. Et ce n’est pas une question de parts de marché mondiales (iOS tourne autour des 15%), mais du poid de la plate-forme Apple en termes de revenus.<br /> Cela entraîne des situations où Apple se retrouve en compétition avec un autre acteur (typiquement Spotify), ou simplement dans une position de pouvoir imposer ses règles (comme face à Epic), avec une concurrence entre les partis prenantes qui ne fonctionne pas comme elle le devrait.<br /> Spotify a deux choix : ne pas proposer de s’abonner via leur application mobile (ce qu’ils ont choisi de faire), avec comme résultat de perdre des clients payants (tu télécharges l’application, et tu n’as aucun moyen de savoir comment créer un compte Premium). Ou offrir une expérience d’utilisation meilleure, et devoir reverser 30% de leurs revenus (15% à partir de la deuxième année d’abonnement) à un de leur principal concurrent.<br /> Epic n’a aucun choix : ils doivent verser 30% des revenus à Apple.<br /> Dans les deux cas, s’il y avait une concurrence possible le consommateur s’en retrouverait gagnant. C’est ça que l’Union Européenne cherche à rétablir.
LeVendangeurMasque
C’est exactement ce qui est arrivé pour l’histoire des impôts Irlandais. La commissaire était complètement obnubilé par une posture moralisatrice délirante, qui était à 100% étrangère au droit.<br /> Résultat: tribunal → au revoir la commissaire !<br /> Là c’est pareil ! Position dominante à 15% de pdm, non désolé, mais ça marche pas comme ça. Et c’est pas une histoire de revenu plus gros que les autres, ou de «&nbsp;monopole sur sa plateforme&nbsp;». Tout ça c’est bien, mais c’est du Caliméro, pas du droit. Et que Spotify soit Européen n’y change strictement rien ! Au contraire en représailles ça m’étonnerais pas que les USA interdisent Spotify… C’est vraiment ce qu’on veut ?
HAL1
LeVendangeurMasque:<br /> Au contraire en représailles ça m’étonnerais pas que les USA interdisent Spotify… C’est vraiment ce qu’on veut ?<br /> Ooookaaaaayyy… <br /> Donc, en clair, l’Europe ne devrait prendre aucune mesure contre une société étrangère dont l’origine est un pays étant une puissance économique, quels que soient les crimes qu’elle commette, car sinon l’Europe s’exposerait à des représailles.<br /> Je… comment dire… c’est une vision des choses terrifiante, et encore le mot est faible !
pecore
LeVendangeurMasque:<br /> Au contraire en représailles ça m’étonnerais pas que les USA interdisent Spotify… C’est vraiment ce qu’on veut ?<br /> C’est bien ce qui m’inquiète et le pire c’est que dans l’histoire, juridiquement et diplomatiquement parlant, nous serions les fautifs en plus. Seule une position juridiquement solide pourrait nous donner raison sur la scène internationale et là je ne la vois pas, comme avec Epic.<br /> @HAL1 : Ce n’est pas qu’une société soit riche et puissante qui est important, ou en tout cas ça ne devrait pas l’être. C’est le fait que les arguments larmoyants et les effets de manche ne doivent jamais remplacer la loi et le droit. Si la commission Européene arrive à démontrer qu’Apple a enfreint la loi, magnifique ! Mais si elle condamne Apple juste parce ce sont de gros vilains pas beaux qui ne veulent pas prêter leurs jouets, pas d’accord et cela créera un effet boule de neige qui ne profitera à personne à la fin.
MattS32
En même temps, venant d’un mec qui applaudit des deux mains les abus de position dominante d’Apple, il est peu surprenant qu’il suggère et approuve d’éventuels abus similaires (même si la notion légale d’abus de position dominante ne peut évidemment pas s’appliquer à un État) de la part des USA hein…
HAL1
Sérieusement ? Tu t’imagines que l’Union Européenne va sanctionner un acteur économique parce que c’est un «&nbsp;gros vilain pas beau qui ne veut pas prêter ses jouets&nbsp;» ?<br /> On peut peut-être raisonnablement envisager que si l’Union Européenne s’intéresse aux pratiques d’Apple – qui est, rappelons-le, une des entreprises les plus puissantes et les plus riches du monde, mais en plus qui bénéficie d’un prestige considérable auprès d’une partie des utilisateurs de ses produits (certains étant clairement dans le fanatisme) – c’est qu’elle a de bonnes raisons de le faire, et qu’il y aurait d’autres cibles nettement plus faciles à attaquer.<br /> Quant au fait de démontrer qu’Apple a enfreint la loi, c’est bien évidemment tout le coeur du problème, puisqu’une loi est sujette à interprétation. La tâche est encore compliquée ici par le fait qu’on est dans un domaine technologique et ultra-récent. Le marché des applications mobiles n’existait pas il y a 25 ans, et les lois ne sont pas forcément adaptées.
MattS32
Comme le rappel notamment le site de la DGCCRF, une position dominante n’est pas forcément une question de part de marché en unités, mais peut aussi être lié au poids économique ou à la notoriété.<br /> «&nbsp;Une position dominante concerne une position de puissance économique détenue par une entreprise qui lui donne le pouvoir de faire obstacle au maintien d’une concurrence effective sur le marché en cause,en lui fournissant la possibilité de comportements indépendants dans une mesure appréciable vis à vis de ses concurrents. […] Il en va de même d’une entreprise qui détient des marques d’une très forte notoriété auprès des consommateurs, au point que les distributeurs ne peuvent se passer de ces marques.&nbsp;»
HAL1
C’est clair. En fait, quand j’ai écrit que c’était une vision des choses terrifiante, je me suis dit que j’aurais tout aussi bien pu écrire c’est une vision des choses trumpiste. On est exactement dans cette approche «&nbsp;pas besoin de lois, on s’arrange à l’amiable&nbsp;» si chère à l’ancien président américain…
pecore
Là encore, attention à la confusion. Interpréter la loi ce n’est pas la tordre pour l’adapter au but recherché, sinon cela s’appelle déformer la loi et vu que tu as soulevé le sujet, Trump a justement essayé de le faire pour gagner la présidentielle, avec le succès que l’on connait.<br /> Lorsqu’on dit que «&nbsp;la loi est sujette à interprétation&nbsp;» on pense surtout aux cas qui ne sont pas spécifiquement prévus par la loi et pour laquelle il faut adapter les lois existantes au mieux. Rien de plus. Si, et je dis bien si, la cas d’Apple est déjà prévu par le droit de la concurrence, il n’y a rien à «&nbsp;interpréter&nbsp;» il faut simplement appliquer. Ce n’est pas toujours plaisant mais c’est de cette manière que la justice est rendue le plus équitablement.<br /> Mais tu dis que l’UE ne va pas s’attaquer à un géant comme Apple sans avoir des arguments solides et tu as sans doute raison, c’est en tout cas ce que j’espère de tout mon cœur, dans l’intérêt de tous.
HAL1
Pardon, je me suis mal exprimé. Ce que je voulais dire c’est que l’évaluation d’une accusation telle que «&nbsp;la société X a abusé de sa position pour entraver la concurrence&nbsp;» est complètement sujette à interprétation et, même s’il y a une loi claire qui condamne une telle pratique, il va être compliqué de démontrer que, oui, la société X a commis des actes qui ont entraîné un préjudice pour les consommateurs en faussant la concurrence, et que si elle ne les avait pas commis ce préjudice n’aurait pas existé. À cela s’ajoute le fait que, si la société X se retrouve sous le coup de sanctions qui déséquilibrent le marché, cette fois en sa défaveur, rien n’a été gagné.<br /> Donc quand tu dis qu’il faut «&nbsp;simplement appliquer&nbsp;» la loi, ce n’est malheureusement de loin pas aussi simple.
pecore
Non, ce ne sera pas simple en effet et comme je l’ai dit plus haut j’espère que les arguments des juges seront bétons. J’ai hâte de voir ça, cela pourrait être intéressant.
wackyseb
Je ne vois pas de problème avec les 30%.<br /> C’est la moyenne basse de la marge de mon grossiste informatique.<br /> Entre le prix d’un article sortie d’usine et la mise en vente, il y a des tonnes d’intermédiaires.<br /> Le grossiste c’est Apple.<br /> Il achète en masse un carnet d’adresse potentiel pour ses clients.<br /> Il empoche 30% et ça ne me choque pas puisque dans le monde du commerce, c’est juste la norme.<br /> Quand vous achetez une voiture, vous ne vous demandez jamais combien elle coûte à fabriquer et combien chacun se prend de marge…<br /> Vous seriez surpris des chiffres
MattS32
Ton grossiste informatique, ce n’est pas juste un intermédiaire de paiement.<br /> Ton grossiste informatique, il a un stock. Un stock, ça a un coût, parce qu’il faut des locaux pour l’entreposer, parce qu’il faut l’assurer (vol, incendie, perte lors du transport…), parce qu’il peut se déprécier (invendus qui perdent de la valeur au fil du temps). C’est également lui qui supporte le coût des éventuels impayés de ses clients (si tu lui achètes une GeForce mais que tu la payes pas, lui il va quand même payer ta GeForce à nVidia).<br /> Dans le cas où quelqu’un souscrit à un abonnement Spotify depuis iOS, Apple se limite à un rôle d’intermédiaire de paiement. Elle n’a pas de stock qui se déprécie (elle n’a pas acheté à l’avance des abonnements à Spotify), elle ne prend strictement aucun risque (et notamment en cas d’impayé, c’est pas Apple qui va perdre le montant de l’abonnement, mais bien Spotify, y compris sur la période d’abonnement déjà consommée par le client).<br /> Le rôle d’Apple dans cette transaction, il est comparable à celui d’un PayPal ou d’un Stripe. PayPal prend environ 3% de commission, Stripe prend 1.5%…
wackyseb
C’est bien vrai ce que tu dis.<br /> Apple n’a qu’une boutique virtuelle avec des serveurs partout dans le monde, du personnel pour les sauvegardes, les mises à jours, l’upgrade ou les réparations. Il y a les agens du contrôle qualité des applications, les graphistes qui créent les pages des applications dans toutes les langues.<br /> Après tu as raison, ça doit être moins cher que du stock physique. Mais c’est pas zéro euros non plus.
HAL1
wackyseb:<br /> Apple n’a qu’une boutique virtuelle avec des serveurs partout dans le monde […]<br /> Et Apple n’offre pas gratuitement l’accès à cette boutique pour les développeurs. Ils doivent payer un abonnement annuel pour pouvoir y publier des applications, ils doivent acheter une machine Apple pour pouvoir les développer et, quasi-obligatoirement, ils doivent avoir un iPhone pour les tester.<br /> Mais surtout, cette boutique est un argument de vente pour la Pomme vis-à-vis des acheteurs d’iPhone. Et Apple se fait beaucoup d’argent sur la vente de ses téléphones portables. Il n’y a aucune raison pour que les développeurs soient forcés de passer par sa boutique et, donc, de devoir lui payer une taxe sur leurs revenus, sans avoir aucune alternative. C’est comme si tu étais propriétaire d’un local commercial, que tu le louais à une société qui fabrique un produit, et qu’en plus du loyer tu exigeais un pourcentage de leur revenus.<br /> Spotify aussi à des charges importantes (serveurs, personnel, etc.) et leur application est un argument pour certains clients pour acheter un iPhone. Et pourtant, ils ne demandent pas à Apple un pourcentage des revenus sur chaque iPhone vendu. Forcément : eux ne sont pas en situation de position dominante, ils n’ont pas un monopole, donc ça leur est impossible (et tant mieux !).<br /> Finalement, et c’est le point le plus essentiel, le problème n’est pas le montant de la commission qu’Apple demande. C’est que les développeurs n’ont aucun autre choix que de l’accepter et se plier à toutes les conditions d’Apple (par exemple : ne pas pouvoir rediriger l’utilisateur vers leur site Web où il pourra conclure un abonnement). Bien sûr qu’Apple est en droit de demander une commission pour les services qu’elle offre avec sa boutique, mais le fait que celle-ci soit un passage obligé crée une situation de position dominante qui nuit aux développeurs et, in fine, aux utilisateurs. Si demain la Pomme dit : «&nbsp;bon, maintenant c’est 60% de commission&nbsp;», que se passera-t-il ? Eh bien les développeurs n’auront pas d’autre choix que d’accepter (ils ne peuvent pas aller voir ailleurs) et sans doute qu’une bonne partie d’entre eux augmenteront leurs prix. Tout ça parce qu’Apple le décide.
MattS32
Il n’y a absolument aucune raison que les coûts d’Apple pour la gestion du système de paiement soient d’un ordre de grandeur supérieur à ceux de PayPal ou Stripe.<br /> En fait, à moins que ce soient des incompétents chez Apple, ils devraient même être inférieurs, puisque là où le système Apple est cantonné aux applications développées avec le SDK Apple, PayPal et Stripe fournissent des outils pour intégrer leur système de paiement quasiment dans n’importe quelle application sur n’importe quel OS. Et sur n’importe quel site web. Et PayPal fournit en plus un service de portefeuille, avec des fonctionnalités supplémentaires, et donc forcément des coûts en plus.<br /> Donc x10/x20 sur les commissions, c’est totalement injustifié.<br /> Et c’est exactement parce que ces taux de commissions sont totalement injustifiés qu’Apple interdit l’utilisation de tout autre moyen de paiement dans les applications : elle sait très bien que face à la concurrence, son offre à 30% de commission ne serait absolument pas compétitive, et malgré son avantage d’être le moyen de paiement natif de la plateforme, personne ne l’utiliserait…<br /> D’ailleurs, on le voit très bien, aussi bien sous Android que sous iOS, dès qu’un paiement dans une application entre dans un cadre où les moyens de paiements tiers sont autorisés (sous iOS, c’est autorisé pour la vente de biens physiques, sous Android c’est autorisé pour tout ce qui est utilisable en dehors d’une application mobile [sauf éléments de jeux], donc notamment les abonnements de streaming, puisqu’ils sont utilisables dans d’autres environnements), l’application propose ces moyens de paiement plutôt que le moyen de paiement Google ou Apple. Parce que 30% de commission ce n’est absolument pas compétitif.
wackyseb
@HAL1 et @MattS32 : C’est la base du commerce. Faire du profit au maximum et tant que çà marche, on continue. On va pas se priver non plus.<br /> Il y a bien des gens qui achètent à prix d’or une table en palette recyclée parceque c’est dans un magasin DESIGN. Le prix des matériaux et la 1/2 heure pour la réalisation ne justifient certainement pas non plus le prix X1000 du meuble.<br /> Jusqu’à maintenant, personne ne s’en plaignait des 30%. Beaucoup de sociétés ont fait un max d’argent. Le fait qu’il n’y ai pas d’autre boutique que l’applestore sur un appareil Apple, je ne vois pas le problème.<br /> Dans ce cas là, pourquoi acheter sur le site de la FNAC un bouquin alors qu’on devrait pourvoir l’acheter où on veux mais que j’aille le chercher à la FNAC parceque c’est plus près de chez moi.<br /> Euh What ???
MattS32
wackyseb:<br /> C’est la base du commerce. Faire du profit au maximum et tant que çà marche, on continue. On va pas se priver non plus.<br /> À condition que ça soit fait dans le respect des règles encadrant le commerce… Et si la CE a accepté d’instruire la plainte de Spotify, et s’apprête à sanctionner Apple, c’est que visiblement ces règles n’ont pas été respectées…<br /> L’une des raisons de ces règles, c’est notamment d’éviter qu’une entreprise disposant d’une grande puissance grâce à des marchés où elle domine puisse en profiter pour aller conquérir n’importe quel autre marché en piétinant les acteurs déjà en place.<br /> Et c’est justement la ligne rouge qu’elle semble avoir franchi sur le marché du streaming de musique. Sur un marché où les principaux acteurs présents étaient là depuis près de dix ans, et où les clients potentiels avaient donc souscrit depuis longtemps à un abonnement sur une plateforme existante, comment expliquer qu’Apple ait pu débarquer avec une offre n’apportant aucune innovation, sans aucun avantage tarifaire pour le client, et rafle en quelques mois des dizaines de millions d’abonnés ?<br /> Simple, elle a profité de la puissance qui lui apporte sa position dominante sur les smartphone et les tablettes :<br /> son service ne subit pas les 30% de commission qu’elle impose a ses concurrents,<br /> elle a préinstallé Apple Music sur tous les appareils qu’elle vend,<br /> elle a en plus offert des mois d’abonnement gratuits avec les appareils, poussant les clients des concurrents à résilier au moins le temps de cet essai gratuit… au terme duquel la tacite reconduction et la simplicité qu’il y a à rester sur le même service plutôt que de rebasculer sur un autre fait que même si le service n’est pas meilleur, beaucoup sont restés dessus…<br /> Un service Pear Music, lancé en même temps qu’Apple Music, mais par une société indépendante, n’aurait jamais raflé autant d’abonnés en aussi peu de temps sans proposer une offre vraiment meilleure ou vraiment moins cher que les acteurs déjà en place…<br /> Et c’est aussi pour ça que Spotify ne se plaignait pas des 30% avant mais s’en plaint maintenant. Tant qu’il n’y avait pas Apple Music, ces 30% étaient un problème pour les clients iOS de Spotify (qui payaient du coup 14€ par mois au lieu de 10€), pas pour Spotify : il touchait bien ses 10€ par mois après la commission d’Apple, et tous les services de streaming étaient logés à la même enseigne, puisque tous soumis aux règles d’Apple. Ça ne créait donc pas de distorsion de concurrence. Le fait qu’Apple arrive sur le marché a par contre créé une distorsion de concurrence, en faveur d’Apple.<br /> wackyseb:<br /> Il y a bien des gens qui achètent à prix d’or une table en palette recyclée parceque c’est dans un magasin DESIGN.<br /> Aucun rapport…<br /> wackyseb:<br /> Dans ce cas là, pourquoi acheter sur le site de la FNAC un bouquin alors qu**’on devrait pourvoir l’acheter où on veux** mais que j’aille le chercher à la FNAC parceque c’est plus près de chez moi.<br /> Mais justement, tu peux acheter tes bouquins où tu veux…
HAL1
wackyseb:<br /> Le fait qu’il n’y ai pas d’autre boutique que l’applestore sur un appareil Apple, je ne vois pas le problème.<br /> Alors manifestement tu ne lis pas les réponses de MattS32 et les miennes. Dommage.
wackyseb
Trop long, pas lu… Non je déconnes <br /> J’ai moi même testé Apple music, de même que spotify et Deezer et finalement je n’ai rien choisi.<br /> J’ai juste payé une application de radio : Radio.fr prime (pour virer les pubs) et çà me suffit très largement. Aucun rapport je te l’accorde.<br /> Mais à l’utilisation des mois gratuits, il est vrai que j’ai préféré Apple Music. Pas parceque c’est Apple ou moins cher vu que je n’ai pas payé mais c’est super simple, çà marche bien et le son est bon.<br /> Spotify je n’ai pas du tout accroché à l’interface, aux choix non pertinent de musiques qu’on me propose en fonction de mes écoutes. J’écoute que de l’électro et on me propose de la funk, des musiques POP années 80 et autres trucs que je n’écoutes pas.<br /> Sur Deezer, c’était carrément mieux et sur Apple music, le TOP des propositions.<br /> Après je n’utilise pas du tout les podcasts car quand çà parle sur une radio, je zappe de station.
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