Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports, se tourne vers le privé et... l'hydrogène

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 16 mai 2022 à 14h15
© Obatala-photography / Shutterstock.com
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Le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, va rejoindre la start-up française Hopium, qui développe une berline de luxe à hydrogène.

Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports depuis près de trois ans, ne poursuivra pas l'aventure aux côtés d'Emmanuel Macron, puisque le constructeur de voiture à hydrogène français Hopium a annoncé, ce lundi, l'arrivée de l'ancien député dans son conseil d'administration.

Jean-Baptiste Djebarri, comme Cédric O, est sur la route du privé

Il aurait pu embrasser une carrière de TikTokeur, lui qui compte 1,2 million d'abonnés sur le réseau social de courtes vidéos, ou bien continuer son aventure en politique, mais visiblement, Jean-Baptiste Djebbari a cédé aux sirènes du secteur privé.

Lundi, le constructeur Hopium a annoncé avoir proposé la nomination de Jean-Baptiste Djebarri à son conseil d'administration, en précisant que celle-ci sera « soumise à l'approbation de la prochaine assemblée générale » de l'entreprise, qui aura lieu le 20 juin 2022, soit au lendemain des élections législatives. Le ministre va ainsi suivre la voie du secrétaire d'État en charge du Numérique, Cédric O, qui va aussi se tourner vers le secteur privé.

L'annonce, qui intervient en période de remaniement et à quelques jours ou heures de la nomination d'un nouveau gouvernement, fait tout de même débat, puisque Jean-Baptiste Djebbari est bien toujours officiellement le ministre des Transports de Jean Castex, au moment de la publication du communiqué d'Hopium. Cependant, l'obligation légale pour l'entreprise de publier un avis 35 jours avant l'assemblée générale semble avoir bousculé les choses.

Hopium, futur fleuron français de l'hydrogène ?

Alors où Jean-Baptiste Djebbari se dirige-t-il, en rejoignant Hopium ? La start-up, fondée en 2019 par l'ancien et plus jeune vainqueur des 24 heures du Mans Olivier Lombard, est en train de finaliser sa berline de luxe 100 % hydrogène, baptisée « Machina », forte d'une autonomie de 1000 km rechargeable en une poignée de minutes, et d'une puissance de 500 chevaux.

Son président-directeur général et fondateur, Olivier Lombard, parle d'Hopium comme d'une « formidable aventure industrielle française », estimant au passage que l'arrivée de Jean-Baptiste Djebbari au sein de son conseil d'administration « constitue une étape majeure du développement » de l'entreprise.

La Machina (© Hopium)
La Machina (© Hopium)

Hopium, qui a conçu sa propre pile à combustible, a levé plus de 7 millions d'euros depuis 2019. Son industrialisation et sa commercialisation ne sont prévues, au mieux, qu'en 2025. 1000 précommandes ont néanmoins été validées par l'entreprise.

Enrôler Djebbari pourrait permettre à l'entreprise de séduire plus facilement les pouvoirs publics, notamment pour installer des bornes de recharge en France, alors qu'elles ne sont aujourd'hui que quelques dizaines.

Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (10)
SPH

Un ministre qui rejoint l’Hopium :joy::rofl:

Bon, je crois en la filière hydrogène. Dangereux, mais incroyablement efficace :relaxed:

_Ludo

C’est quand même fou que l’annonce soit faite alors même que le ministre est encore ministre ^^ ; le pantouflage c’était un peu plus discret avant…

Thamien

« Vers le privé et…l’hydrogène » :joy:
Il rejoint un secteur privé largement subventionné par l’argent public…
Je ne suis pas inquiet pour lui, sa gamelle sera toujours bien pleine.

Bombing_Basta

Au contraire, le rendement de l’électrolyse, seul moyen de produire de l’hydrogène propre, est déplorable, presqu’autant que les moteurs thermiques (edit : quand on ajoute celui des piles à combustible), et donc doit être réservé à des domaines spécifiques comme l’aviation, et surement pas la mobilité « tourisme camionette »…

SPH

L’électrolyse pourrait être fait par les éoliennes ! Ou par des barrages hydroliques ! :wink:

Bombing_Basta

Oui c’est ce que je sous-entends avec « propre ».
Le rendement ne dépend pas de ce paramètre, et reste déplorable peu importe la source électrique.

Mel92

Il ne rentre qu’au board de cette petite société, il ne sera pas salarié. Si ce n’est pas bénévole, ça ne paye pas les factures. Donc pour remplir sa gamelle, il va devoir trouver autre chose.

Mel92

Le pantouflage c’est dans l’autre sens : privé vers public, considérant que les fonctionnaires traînent en pantoufles. Lui, il prend des risques.

Thamien

Oui c’est çà… comme bénévole!
Il rentre au conseil d’administration de l’entreprise sans aucune rémunération en contre partie… :sweat_smile:
D’ailleurs il hésitait avec les resto du cœur.

Mel92

Le rendement n’est pas nécessairement un problème si la source d’énergie est intermittente, comme les éoliennes par exemple. Il est dommage que le rendement soit modeste, mais ça vaut toujours mieux que ne rien pouvoir produire comme lorsqu’il n’y a pas de vent.
C’est d’ailleurs la raison de la construction de deux giga-factories d’hydrogène dans le plan 2030 annoncé il y a quelques semaines.

Ceci-dit, proposer des voitures à hydrogène c’est débile car l’avenir est aux voitures 100% électrique. L’hydrogène a une chance lorsque le poids des batteries est un problème critique, dans les avions par exemple.