Ford délaisse la production de ses grands véhicules électriques pour mieux rebondir sur un secteur inattendu. Le géant américain se lance dans le stockage d'énergie avec l'ambition de devenir indispensable aux réseaux électriques dès 2027.

L'industrie automobile réserve parfois de sacrées surprises. Alors que tout le monde attendait Ford au tournant sur ses futurs modèles électriques, la marque à l'ovale bleu décide de changer son fusil d'épaule. Elle ne se contentera plus de fabriquer des voitures mais vendra aussi l'énergie pour les faire fonctionner ou pour alimenter nos vies numériques. Une pirouette stratégique qui prouve que l'on peut avoir cent ans et encore de la suite dans les idées.
Offre partenaire
En partenariat avec Avast, la rédaction de Clubic a sélectionné les appareils qui combinent innovation, performance et fiabilité. Voici les grands gagnants qui ont marqué l'année 2025 et méritent ce Clubic Awards !
Offre partenaire
Quand l'usine de voitures se transforme en pile géante
Ford nous joue un tour de passe-passe industriel assez malin. Plutôt que de laisser ses chaînes de montage prendre la poussière après avoir réduit la voilure sur ses grands SUV électriques, le constructeur a trouvé une parade. L'usine du Kentucky qui devait assembler ces véhicules servira finalement à produire des batteries pour le stockage stationnaire. C'est ce qu'on appelle avoir le sens du recyclage. Le constructeur mise sur la technologie lithium-fer-phosphate, ou LFP pour les intimes. Cette chimie moins onéreuse et plus robuste que celle de nos smartphones est idéale pour rester sagement posée au sol pendant des années.
L'objectif affiché ne manque pas de piquant. Ford compte produire une capacité de 20 gigawatts-heure par an. Pour vous donner une idée de l'ampleur du chantier, cela place immédiatement l'entreprise comme un rival sérieux face aux acteurs historiques du secteur. Il semble que l'idée de vendre des batteries sans les roues autour soit finalement plus séduisante financièrement que de s'écharper sur le marché automobile saturé. La firme transforme une contrainte en opportunité commerciale avec un pragmatisme redoutable.
La guerre des batteries ne se jouera pas sur la route
Les vrais clients de cette nouvelle aventure ne sont pas les conducteurs du dimanche. Ford lorgne avec gourmandise sur les centres de données. Ces immenses hangars remplis de serveurs pour l'intelligence artificielle consomment une énergie pharaonique et ont une peur bleue de la panne. Offrir une solution de secours à ces ogres énergétiques assure un carnet de commandes bien rempli. La stabilité du réseau électrique devient le nouveau terrain de jeu des constructeurs automobiles.
La concurrence risque toutefois d'être féroce. Tesla occupe déjà le terrain depuis des années avec ses solutions domestiques et industrielles, comme nous l'avions vu lors de ses projets au Texas. General Motors n'est pas en reste et place aussi ses pions. Mais Ford arrive avec un argument de poids : une capacité de production industrielle prête à l'emploi et une marque rassurante. Si les voitures électriques peinent à trouver preneur, les batteries pour soutenir notre consommation numérique effrénée, elles, s'arracheront probablement comme des petits pains.
Source : Tech Crunch