Vous pensiez avoir l'oreille absolue et pouvoir distinguer une composition humaine d'un titre purement algorithmique ? Détrompez-vous : selon une étude particulièrement révélatrice, l'immense majorité d'entre nous se fait berner sans la moindre hésitation.

Femme qui écoute de la musique - © Roman Samborskyi / Shutterstock
Femme qui écoute de la musique - © Roman Samborskyi / Shutterstock

On se souvient encore de ces « groupes fantômes » qui, il n'y a pas si longtemps, gonflaient les statistiques d'écoute sur Spotify en profitant de notre inattention. Plus récemment, l'industrie a cessé de lutter pour embrasser la tendance, comme en témoignent les accords signés entre les majors et les start-ups d'IA générative. Mais jusqu'ici, on aimait se rassurer en se disant que la fameuse « âme » musicale restait inimitable. Cette certitude vient visiblement de voler en éclats.

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Le test de Turing musical a échoué

Les chiffres sont cruels pour l'ego des mélomanes. D'après les résultats d'une enquête menée conjointement par Deezer et l'institut Ipsos, la frontière entre l'homme et la machine est désormais inaudible pour le commun des mortels. L'étude révèle qu'un écrasant 97% des auditeurs est incapable de faire la distinction entre un morceau composé par un être humain et une piste générée par une intelligence artificielle.

Pour être tout à fait précis, les participants à cette écoute à l'aveugle n'ont pas seulement échoué : ils n'ont, pour la plupart, même pas soupçonné la supercherie. Ce score quasi totalitariste prouve que les outils de génération audio ont franchi un cap technique critique. Nous ne sommes plus à l'époque des mélodies robotiques et saccadées ; la fluidité, le grain et les imperfections simulées sont désormais suffisamment convaincants pour duper n'importe quelle paire d'oreilles standard.

L'illusion de l'authenticité

Ce constat valide une inquiétude sourde qui traverse le secteur depuis des mois. Si personne ne fait la différence, qu'est-ce qui empêche les plateformes de devenir des robinets à « contenu audio » sans artistes à rémunérer ? Ce qui semblait être une anomalie isolée devient la norme et explique d'ailleurs la fébrilité actuelle des géants du secteur.

Exemple d'un artiste IA, reconnaissable à son rythme de publication prolifique. © Naïm BADA pour Clubic

Si l'auditeur ne reconnaît pas l'IA, il ne la boycottera pas par principe éthique ou esthétique. Cela ouvre grand la porte à la « musique fonctionnelle » (ambiance, relaxation, focus) entièrement automatisée, un marché colossal où la présence d'un compositeur humain devient, d'un point de vue purement économique, une variable d'ajustement superflue.

La prochaine fois que vous lancerez une playlist « Lo-Fi pour travailler » en fond sonore, posez-vous la question : battez-vous la mesure sur le travail d'un musicien, ou sur le calcul probabiliste d'un serveur ? Le pire, c'est que vous ne le saurez probablement jamais.

Source : Ipsos

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