Avouez-le, vous aussi, vous profitez de ce moment de solitude pour faire défiler les nouvelles sur votre mobile. Pourtant, cette petite manie que l'on croit inoffensive pourrait bien vous coûter cher en confort, en augmentant de près de 50% le risque de développer des hémorroïdes.

C’est devenu un réflexe : sortir son smartphone au petit coin pour un peu de doomscrolling, sans voir le temps filer. © Shutterstock
C’est devenu un réflexe : sortir son smartphone au petit coin pour un peu de doomscrolling, sans voir le temps filer. © Shutterstock

C'est devenu un rituel quasi universel : la pause au petit coin est désormais synonyme de consultation des réseaux sociaux ou de l'actualité. On pense y passer deux minutes, mais les fils d'information infinis nous piègent bien plus longtemps, nous faisant perdre toute notion du temps. Une étude récente vient cependant jouer les trouble-fêtes, en pointant du doigt les risques bien réels de cette habitude prolongée.

Le trône, nouvelle zone à risque ?

Le vrai coupable, n'est pas tant l'effort de poussée, comme le veut la croyance populaire, mais tout simplement la durée. En restant assis sur une cuvette qui ne soutient pas le périnée, la gravité fait son œuvre : la pression sanguine augmente dans les coussinets vasculaires de la zone rectale, qui finissent par s'engorger. Chaque minute supplémentaire passée à lire les derniers potins transforme ainsi ce moment de détente en une séance à risque pour vos veines.

Les chiffres d'une étude menée au Beth Israel Deaconess Medical Center sont sans appel. Les adeptes du mobile aux toilettes (deux tiers des participants !) voient leur risque d'hémorroïdes grimper de 46%, même en tenant compte de l'âge, de l'alimentation ou de l'activité physique. Plus frappant encore, ils sont cinq fois plus nombreux à y rester plus de cinq minutes, prouvant que le design captivant de nos applications a des conséquences très concrètes sur notre santé.

Une histoire qui se répète

Cette liaison dangereuse entre lecture et toilettes n'est pas nouvelle. Déjà à l'époque de nos grands-parents, des médecins avaient noté une corrélation entre le temps passé à lire le journal sur le trône et les problèmes d'hémorroïdes. Le téléphone portable n'est finalement que le successeur numérique du papier journal, mais en version bien plus addictive et chronophage.

Pas besoin de bouleverser la salle de bains : laisser le téléphone hors de portée suffit souvent à repasser sous la barre des cinq minutes, ce qui réduit la pression prolongée là où elle gêne le plus. Un minuteur discret, une routine simple et une attention à l’hydratation et aux fibres complètent l’arsenal, sans dramatiser le quotidien. En cas de douleur persistante, de saignements ou d’inconfort récurrent, une consultation permet d’écarter d’autres causes et d’adapter les soins, dans le bon ordre et sans tabou.​

La salle de bains n’a pas vocation à devenir une salle d’attente numérique : plus c’est bref, mieux c’est, et le confort s’en porte mieux, durablement. Prochaine étape utile : des études de suivi pour mesurer l’impact de petites limites de temps et, côté interfaces, des options de sobriété qui aident à refermer la parenthèse quand il le faut. Le voilà, le futur de la santé numérique !

Source : CNET