Tinder, Meetic, Hinge et DisonsDemain ont accepté de s'associer aux autorités comme Cybermalveillance.gouv.fr pour sensibiliser leurs utilisateurs aux cybermenaces. Et ainsi combattre certains phénomènes, comme les arnaques sentimentales.

Cybermalveillance.gouv.fr, France Victimes et Match Group s’associent pour sensibiliser aux arnaques à l’amour
Cybermalveillance.gouv.fr, France Victimes et Match Group s’associent pour sensibiliser aux arnaques à l’amour

Tomber amoureux sur Internet devrait rester un plaisir, pas un piège. À l'occasion de la Journée mondiale de prévention des arnaques à l'amour du 3 octobre et du Cybermois qui débute aujourd'hui, Tinder, Meetic, DisonsDemain et Hinge annoncent l'union sacrée. Ces poids lourds de la rencontre en ligne s'allient à France Victimes et Cybermalveillance.gouv.fr par l'intermédiaire d'une campagne qui aidera à sensibiliser leurs nombreux utilisateurs. Des fenêtres contextuelles apparaîtront directement dans les applications pour guider les victimes d'escroqueries sentimentales.

957 appels au secours en un an, les escroqueries à l'amour progressent depuis cinq ans

En France, l'an dernier, 957 personnes ont contacté le 116 006, le numéro d'aide aux victimes adoubé par l'État, après avoir été piégées par une arnaque sentimentale. Cela équivaut à trois appels chaque jour, un chiffre qui grimpe inexorablement depuis cinq ans. Outre-Atlantique, la Federal Trade Commission, l'autorité de la concurrence américaine, parle de millions de dollars engloutis tous les ans dans ces escroqueries qui prospèrent sur les plateformes de rencontre, les SMS et les réseaux sociaux.

Jérôme Moreau, porte-parole de France Victimes, le martèle : « Les arnaques à l'amour, ce sont aussi des séquelles psychologiques pour celles et ceux qui en sont victimes. » Honte, culpabilité paralysante, isolement... Les escrocs ne vident pas seulement les comptes bancaires, ils brisent aussi les esprits. D'où l'urgence de briser l'omerta à son tour.

Car personne n'est immunisé. « Tout le monde peut être vulnérable à un moment de sa vie », rappelle Jérôme Moreau. L'essentiel est alors de déculpabiliser les victimes, de faire tomber cette honte qui empêche de porter plainte, et surtout de leur faire savoir qu'un accompagnement gratuit existe au 116 006. France Victimes indique d'ailleurs que plus de 1 700 professionnels, qui peuvent être des juristes, des psychologues ou des travailleurs sociaux répartis dans 130 associations, sont là pour aider les personnes lésées à renconstruire ce que l'arnaque a démoli.

Les algorithmes ne suffisent plus, les applications de rencontre misent sur l'accompagnement humain

Du côté de Match Group, on ne reste pas les bras croisés. Le conglomérat qui possède les principales plateformes de rencontre du globe dit supprimer 44 comptes frauduleux chaque minute sur l'ensemble de ses services. Un travail de titan qui repose sur des technologies de détection de plus en plus sophistiquées, mais qui trouve aujourd'hui ses limites.

Yoel Roth, vice-président sécurité du groupe, explique que « la collaboration entre les entreprises technologiques de tous les secteurs est essentielle pour prévenir les activités criminelles. » Au-delà des algorithmes et de l'intelligence artificielle, il faut désormais « fournir aux gens le soutien et les ressources dont ils ont besoin ». C'est exactement l'objectif de cette campagne d'automne qui mise sur la proximité, plutôt que sur la technologie pure.

Concrètement, les utilisateurs découvriront deux nouvelles fenêtres pop-up dans leurs applications. La première dirige vers le 17Cyber, cette plateforme d'assistance disponible 24h/24 et 7j/7, véritable équivalent numérique du 17 pour toutes les infractions commises en ligne.

La seconde valorise le 116 006, le numéro de France Victimes qui écoute, informe et oriente les personnes tombées dans le piège. Jérôme Notin, le directeur général de Cybermalveillance.gouv.fr, y voit une opportunité de « sensibiliser potentiellement plusieurs millions de personnes » en les touchant au bon moment, au bon endroit.