Les capacités de production de disques durs n'ont guère augmenté ces dernières années alors que la demande connaît justement un récent bond. Le cocktail parfait pour rapide inflation ?

Alors que l'intelligence artificielle engloutit déjà d'énormes quantités de GPU et de puces de RAM, elle aurait aussi un impact non négligeable sur l'équilibre entre offre et demande en disques durs et SSD. Un équilibre déjà largement fragilisé par l'insatiable appétit en la matière des centres de données.
Quand l'offre en disques durs ne suit pas la demande
Relayée par nos confrères de ComputerBase, l'information qui suit est encore à confirmer car il n'est pour l'heure question que de précisions données par deux entreprises, encore très liées l'une à l'autre.
En effet, ComputerBase relaie une lettre qui aurait été envoyée par Western Digital à ses principaux clients. Une lettre dont nous n'avons donc pas été en mesure de vérifier la véracité, mais qui spécifie clairement que la société « va augmenter progressivement les prix de tous les produits HDD [NDLR : disques durs], avec effet immédiat ».
Une augmentation dont l'amplitude n'est à ce stade pas chiffrée par Western Digital et que la marque impute aux innovations indispensables pour « assurer la croissance et la recherche continue de l'excellence ». Comme le rappellent nos confrères, la société TrendForce a toutefois récemment mis en garde contre une faiblesse des capacités de production des fabricants de disques durs.
Ces derniers – parmi lesquels Seagate et Western Digital – n'ont pas le moins du monde augmenté leur production depuis plusieurs années et seraient donc dans l'incapacité de « suivre le rythme de l’augmentation soudaine et massive de la demande de stockage causée par l’IA ».
Un effet de contagion sur les SSD
Inutile de vous faire un dessin, la suite, vous la connaissez. Quand la demande est largement supérieure à l'offre, les fournisseurs n'ont « d'autre choix » que d'augmenter les prix… ou disons plutôt que ces fournisseurs en profitent pour faire valser les étiquettes sachant que toutes façons, les produits se vendront.
Et c'est exactement ce que semble s'apprêter à faire Western Digital si l'on en croit nos confrères allemands. De plus, même si la production venait à augmenter rapidement, les effets ne se ressentiraient pas avant plusieurs semaines et, pour ne rien arranger, le transport des disques durs continuent à se faire par voie maritime – apparemment pour « des raisons de sécurité » – bien moins rapide que le transport aérien, créant un goulot d'étranglement supplémentaire.

TrendForce évoque, au final, des détails de livraison pour les disques durs qui peuvent s'approcher des 52 semaines. Oui, exactement un an !
Forcément, on peut se dire que cela va profiter aux SSD lesquels sont certes bien plus onéreux au gigaoctet, mais dont la production, elle, ne cesse d'augmenter alors qu'ils sont devenus l'unité de stockage la plus utilisée dans de nombreux domaines d'activité. Sauf que la demande augmenterait elle aussi fortement et même si les délais de livraison n'ont rien à voir – TrendForce évoque le chiffre de 8 semaines – la pression s'accentue sur les producteurs.
Ainsi, la société Sandisk aurait elle aussi envoyé un courrier à ses principaux clients pour les avertir d'une hausse immédiate de 10 % des prix pratiqués. Nous n'avons aucun doute sur les pressions subies par les fabricants et diverses rumeurs font déjà état d'augmentations des prix de la DRAM et de la Flash chez Micron, Samsung et SK Hynix – donc au moins en partie répercutée par les fabricants de SSD – mais la proximité des deux courriers est étonnante.
Bien sûr, Sandisk et Western Digital faisaient autrefois partie du même groupe et les sociétés ont sans doute encore des liens, mais tant que nous n'aurons pu confirmer la véracité des deux courriers, restons prudents. Une chose est cependant certaine cloud et IA sont des coupables tout désignés pour une nette hausse du prix des unités de stockage.
Source : ComputerBase