Google prépare l'intégration d'une fonction de monétisation Web dans Chrome. Cette nouveauté permettrait aux propriétaires de sites de recevoir des micropaiements de leurs visiteurs, en complément de la publicité et des abonnements. Les utilisateurs pourraient ainsi rémunérer automatiquement leurs sites favoris via un portefeuille lié au navigateur.
Pas de doute, Google a encore une idée derrière la tête. Et cette fois-ci, c'est votre portefeuille qui est dans le viseur. Le géant du Web mijote en effet un petit plat qui risque de faire saliver les créateurs de contenus, mais qui pourrait aussi donner des sueurs froides à plus d'un internaute.
Vous le savez, jusqu'à présent, lorsque vous surfez tranquillement sur vos sites préférés, vous le faites souvent gratuitement grâce notamment aux publicités qui les rémunèrent. Et si vous payez un abonnement, là encore, il rétribue les créateurs de ces sites. Eh bien, Google vient ajouter son grain de sel et prendre une part de ce gâteau en intégrant la monétisation Web à Chrome. Une fonctionnalité qui semble anodine, mais qui pourrait bien chambouler notre façon de consommer le contenu en ligne.
Alors, bonne ou mauvaise nouvelle ? Difficile à dire. D'un côté, cela permettrait de soutenir plus facilement les créateurs qu'on apprécie. De l'autre, cela ressemble furieusement à un moyen détourné de nous faire mettre la main au portefeuille à notre insu.
Un nouveau gagne-pain pour les sites Web
Comme affiché sur le site de Chrome, l'objectif affiché par Google est clair : Web Monetization compte offrir une alternative aux modèles économiques actuels basés sur la publicité et les abonnements. L'idée est de permettre aux créateurs de contenu de toucher directement des revenus de la part de leurs visiteurs, sans passer par des intermédiaires gourmands en commissions.
Concrètement, les sites Web n'auraient qu'à ajouter une simple balise HTML pour activer la monétisation. Les utilisateurs, eux, devraient souscrire à un portefeuille virtuel lié à leur navigateur. Une fois le système en place, les micropaiements se feraient automatiquement, sans action nécessaire de l'internaute.
Pour Google, c'est gagnant-gagnant : la firme se positionne comme facilitateur et rafle au passage une part du gâteau. Les créateurs y trouvent aussi leur compte avec une nouvelle source de revenus. Quant aux utilisateurs, ils pourraient soutenir plus facilement leurs sites favoris. Un système qui ressemble d'ailleurs fort à celui du site de financement participatif Patreon ou celui de récompense du navigateur Brave.
Des conséquences mitigées pour les internautes
Sur le papier, l'idée semble séduisante. Fini les pubs intrusives et les paywalls frustrants, place à un soutien direct et indolore des créateurs. Sauf que dans les faits, ça risque d'être un peu plus compliqué.
D'abord, il faudra accepter de confier ses coordonnées bancaires à un portefeuille virtuel. Pas forcément rassurant à l'heure où les fuites de données se multiplient.
Gare aussi aux mauvaises surprises sur le relevé bancaire : à force de micropaiements, la facture pourrait vite grimper sans qu'on s'en rende compte.
Nous risquons de voir fleurir ces notifications agaçantes qui nous incitent à activer la monétisation. Sans parler des sites peu scrupuleux qui pourraient être tentés d'abuser du système. On n'ose pas imaginer un instant le cauchemar si des pirates arrivent à exploiter cette fonction. En attendant, vous pouvez continuer de soutenir les créateurs de vos favoris… en visitant leur site.
