Les connectiques modernes offrent désormais une bande passante largement suffisante pour faire transiter un, voire plusieurs, flux de vidéo ultra haute définition, mais il leur manque encore la capacité à alimenter des périphériques gourmands en énergie tels qu'un moniteur, une carte graphique externe ou certains disques durs. La donne devrait toutefois rapidement changer avec l'avènement des normes USB 3.1 et Thunderbolt 3, toutes deux prévues (en théorie) pour 2015. Celles-ci sont en effet censées permettre de délivrer jusqu'à 100 Watts d'énergie en parallèle des données transférées, soit une puissance suffisante pour recharger un ordinateur portable à partir d'un simple adaptateur secteur USB, ce qui résoudrait tous les problèmes d'interface propriétaire.
L'ensemble a déjà été détaillé, aussi bien par Intel lors de son IDF que par l'USB Implementers Forum, lors de la présentation des spécifications de sa future norme USB 3.1. Reste à voir si les composants adaptés sont bel et bien prêts ? Au Ceatec de Tokyo, Rohm présentait cette semaine ses dernières avancées en la matière, après une divulgation en début d'année à l'occasion d'une communication croisée avec Displaylink.
Ce fabricant japonais indique qu'il est d'ores et déjà prêt à répondre aux exigences de la future norme USB 3.1, du moins sur la sous-partie dédiée à l'alimentation électronique. Celle-ci prévoit plusieurs scénarios d'alimentation qui révèlent le vrai plafond significatif : une intensité maximum de 5 ampères, qui dans le meilleur des cas sera associée à une tension de 20 volts (soit 100W de puissance maximale).
A ce stade, la norme (encore susceptible d'évoluer), prévoit les profils suivants :
- 2A sur 5V (équivalent à ce qu'on connait aujourd'hui)
- 1,5A sur 12V (18W)
- 3A sur 12V (36W)
- 3A sur 12V ou 20V (60W)
- 5A sur 12V ou 20V (100W).
Dans la mesure où bon nombre d'ordinateurs portables requièrent une tension d'alimentation située aux alentours de 12V, il devient donc envisageable de les faire fonctionner par l'intermédiaire d'un port USB. Le chemin risque toutefois de se révéler un peu long. Du côté des composants, il reste encore à régler les problèmes d'intégration (liés notamment à la température), ainsi qu'à s'adapter aux dernières évolutions en date : la puce de Rohm répond aujourd'hui à la version 1.3 de la norme USB Power Deliver, quand l'USB-IF a déjà en ligne de mire la version 2.0. Enfin... et surtout, le marché devra s'accorder sur l'adoption de ces possibles connecteurs d'alimentation universels, ce qui n'est pas gagné.