Test Asus P7P55D-E : bien dotée mais un peu chère

26 octobre 2010 à 11h03
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Asus P7P55D-E

Si le -E à l'arrière d'une carte peut souvent laisser entendre qu'il s'agit de modèles plus économiques, en pratique les P7P55D-E représentent une gamme complète de cartes mères de seconde génération pour le constructeur. Asus, comme d'autres, a en effet mis sur le marché une nouvelle série de cartes mères supportant l'USB 3.0 et le Serial ATA 3. La génération précédente, P7P55D est cependant toujours sur le marché pour certains de ces modèles, on les distingue notamment à la forme du radiateur qui surplombe le chipset P55 en bas à droite de la carte (les modèles de seconde génération ont un radiateur au design extrudé).

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Connectique

Parlons d'abord des possibilités d'extensions, on retrouve deux ports PCI Express 16x (un seul vrai 16x, voir plus bas) accompagnés de trois slots 1x, dont l'un au dessus de la carte graphique. Deux ports PCI traditionnels viennent compléter le tout. Côté stockage, la carte dispose de trois contrôleurs distincts. En plus du P55 qui propose les 6 ports traditionnels au format Serial ATA 2, un contrôleur JMicron ajoute deux ports Serial ATA supplémentaire (un sur la carte, un sur la façade arrière au format eSata) ainsi qu'un port IDE. Le troisième contrôleur est une puce Marvell connectée par un brin PCI Express au chipset, elle apporte deux ports Serial ATA 6 Gb/sec.

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A gauche les ports traditionnels, à droite le contrôleur Marvell et les deux ports SATA3.


L'USB est représenté par le chipset pour la version 2.0 avec 12 ports (6 internes, 6 en façade arrière) et deux ports USB 3.0 sont animés par l'omniprésent contrôleur NEC que l'on retrouve sur toutes les cartes mères ces derniers temps.

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Le contrôleur USB 3.0 de Nec.


On notera pour le reste de la connectique en façade arrière que le S/PDIF est de type optique, que des ports PS/2 sont présents ainsi qu'un port Ethernet et un Firewire. La partie audio est gérée, c'est là aussi assez original, par une puce VIA VT1828S qui gère la fonctionnalité DTS Connect, plutôt un bon point.

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eSata, Firewire, Asus est relativement généreux pour son modèle d'entrée de gamme.


Ergonomie

Côté ergonomie, on notera que deux ports Serial ATA peuvent éventuellement être bloqués par une longue carte graphique dans le second slot (en cas d'utilisation de Crossfire par exemple) il s'agit d'un port « P55 » et du port additionnel Jmicron. Des ports coudés auraient évité le problème, mais ces derniers sont également plus difficiles d'accès une fois la machine montée. Asus utilise désormais des slots mémoires a clips automatique d'un côté. L'avantage de ces solutions est que bien souvent, les clips en bas de la carte ne sont pas (ou peu) manœuvrables quand une carte graphique est présente dans la machine. Sur cette carte le problème ne se pose pas en tout cas, un écart étant présent. Le montage et démontage intempestif de barrettes mémoire est simplifié par le système, mais cela ne sera pas un argument d'achat pour beaucoup.

Puisque l'on est dans l'ergonomie, parlons de deux petits accessoires fournis par Asus qui à nos yeux facilitent réellement le montage. Le premier est la plaque arrière qui s'enfiche entre votre boitier et les ports arrière de la carte mère. La traditionnelle plaque de métal et ses ergots qui dépassent est remplacée par une plaque rembourrée. Outre une meilleure isolation, elle évite que l'on se coupe les doigts, l'insertion de ces plaques se faisant toujours à force, un héritage de la norme ATX qu'il serait temps de revoir. L'autre point est un petit adaptateur qui facilite les branchements des différents connecteurs du boitier (FPIO), à savoir les interrupteurs marche/arrêt et reset, le speaker et les diverses LED. Chacun de ces connecteurs est indépendant et selon les marques, l'emplacement de ces connecteurs dans le port FPIO n'est pas normalisé ! Asus propose un petit gadget sous la forme d'un déport de connectique du FPIO complet. Résultat on peut brancher facilement tous les câbles sans chercher dans le fond du boitier, l'insertion restante étant on ne peut plus simple (la rallonge ne s'enfichant que dans un sens, connectant d'un coup l'intégralité des cables du boitier). Un gadget qui ne coute que quelques centimes mais dont on peine à se passer.

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La plaque d'isolation ainsi que les "rallonges" pour simplifier le branchement du boitier.


Autre particularité de la carte, la présence de LED. Comme à l'habitude chez le constructeur on trouve une LED qui indique si la carte est sous tension (pratique pour éviter de manipuler ses composants en ayant oublié de couper le secteur), mais plus intriguant, une série de LED indique la progression de l'ordre de boot. Processeur, mémoire et le premier port PCI Express s'allument ainsi tour à tour, permettant de suivre ce qui se passe avant qu'un signal vidéo n'arrive à l'écran. Ces leds, directement placées à côté des composants permettent ainsi de détecter aussitôt lors du montage un problème. Rassurant pour les novices du montage et pratique pour les experts.

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Les LEDs, rouges, sont plaçés à côté des composants et s'allument tour à tour lors de la phase de démarrage.


PCI Express, USB 3.0, Serial ATA 3.0

Nous en parlions en préambule, les cartes mères d'entrée de gamme ne sont pas réellement faites pour gérer deux cartes graphiques. Si deux ports physiques 16x sont bel et bien disponibles, seul le connecteur bleu est relié directement au processeur, l'autre étant un port mécaniquement au format 16x, mais connecté en mode 4x « demi vitesse » comme vu précédemment.

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Le bouton IO Level up permet de choisir le mode de fonctionnement du PCI Express.


Les contrôleurs USB 3.0 NEC et Serial ATA 3 Marvell sont également reliés directement au P55 par des liens demi vitesse. Un petit bouton en bas de la carte permet, si on le désire, de changer le mode de fonctionnement. On dispose au choix de :
  • Port graphique 16x (8 Go/sec) + USB 3.0 via P55 1x « demi vitesse » (250 Mo/sec) + Serial ATA 3 via P55 1x « demi vitesse » (250 Mo/sec)
  • Port graphique 8x (4 Go/sec) + USB 3.0 via CPU 1x (500 Mo/sec) + Serial ATA 3 via P55 1x « demi vitesse » (250 Mo/sec)
  • Port graphique 8x (4 Go/sec) + USB 3.0 via P55 1x « demi vitesse » (250 Mo/sec) + Serial ATA 3 via CPU 1x (500 Mo/sec)


Sauf besoin précis, le premier mode (par défaut) restera le meilleur compromis.

MemOK

Un mot sur l'autre petit bouton présent sur la carte. Au cas ou vous brancheriez des barrettes mémoires récalcitrantes, auquel cas la séquence de boot s'arrêterait sur la LED mémoire dont nous parlions plus haut, une pression sur ce bouton fait redémarrer la carte qui tentera de trouver des paramètres compatibles pour la mémoire. Cette fonctionnalité que nous avions testé sur les premières P7P55D n'était pas toujours en mesure de trouver un reglage correct. Cela semble s'être amélioré au fil des révisions, des barrettes récalcitrantes ayant été reconnues sans problème. Notez que ce bouton permet également de revenir à des reglages BIOS par défaut en cas d'overclocking raté.

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L'interupteur MemOK ne sera pas facile d'accès une fois dans le boitier.


BIOS, overclocking

Asus utilise depuis quelques temps des BIOS AMI disposant d'un nouveau look, avec un menu principal sous la forme d'une barre en haut de l'écran. Outre les options traditionnelles, la partie overclocking a été particulièrement travaillée par Asus. Ces possibilités sont regroupées sous l'onglet « AI Tweaker » et plusieurs modes sont disponibles en fonction de vos connaissances et de vos envies.

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Le CPU Level Up est excessivement simple d'emploi, la carte mère gérant tout.


Pour les novices tout d'abord, Asus propose le simplissime CPU Level Up. On choisit dans une liste le modèle de processeur que l'on souhaite simuler, on valide, et le BIOS s'occupe du reste. Ces overclockings sont relativement conservateurs mais permettent, par exemple avec un Core i7 860, de monter jusqu'à 3.36 GHz. Tous les réglages s'effectuent automatiquement, coefficient multiplicateur (21), fréquence de bus (BCLK, 160 MHz), ainsi que les timings mémoires qui correspondent en fonction des capacités des barrettes (un très agressif 1604 MHz CAS6 dans notre cas, stable). Toutes les tensions sont également changées automatiquement, pour les curieux la tension processeur est passée à 1.25 V, celle du contrôleur mémoire à 1.4 V et celle de la mémoire à 1.625 V.

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On peut sauver plusieurs profils différents d'overclocking en mémoire.


Pour les utilisateurs un peu plus courageux, une option Start Auto Tuning est disponible. On appuie sur un bouton et on laisse la machine rebooter. Après quelques secondes la machine redémarre. Ici nous aurons obtenu 3.66 GHz (19x192, DDR3 1536 MHz). Les tensions sont restées réglées en automatique (dans ce mode le BIOS augmente la tension sans intervention de l'utilisateur), sauf pour la mémoire automatiquement ajustée à 1.65 V. En pratique le réglage fut simple et fonctionnel.

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Les réglages d'overclocking sont exhaustifs, y compris ceux de la mémoire .


Pour ceux qui souhaitent régler tout manuellement, l'option est là. Ou plutôt des dizaines d'options tant tout est réglable. Le réglage des timings mémoire prend à lui seul plus d'une page ! Pour ceux qui souhaiteraient un peu d'aide, commencer par le mode Auto Tuning permet d'obtenir une base de départ, on peut alors augmenter au coup par coup les options. Nous aurons atteint facilement les 4 GHz, les 4.2 GHz étant un peu justes avec notre radiateur Thermalright MUX-120, le processeur dissipant trop d'energie à la tension requise pour garder un fonctionnement stable (erreurs sous Prime95).

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Impossible de faire plus simple, les 4.2 GHz ne sont pas stables en charge.


En résumé

Avec sa série P7P55D-E, Asus propose des cartes mères particulièrement bien conçues. La partie overclocking est à la fois extrêmement travaillée tout en restant abordable (sous la barre des 125 euros). L'utilisation d'un chipset audio VIA, la présence de eSata et de Firewire sont des plus nets face à la concurrence dans ce segment tarifaire. Idem pour l'overclocking, devenu réellement enfantin et accessible à tous. Notez à titre indicatif que le modèle suivant dans la gamme, la P7P55D-E Pro rajoute un switch PLX afin de profiter à la fois du Serial ATA 3 et de l'USB 3.0 avec des interconnexions à 500 Mo/sec (en gardant en tête que la limite du DMI ne disparaitra pas). Sur ce modèle, le second port graphique est également connecté au processeur (possibilité de Crossfire). Il faudra compter malheureusement 60 euros de plus !

Asus P7P55D-E

10

Les plus

  • eSata/Firewire
  • Overclocking simplissime
  • LED de mise en place
  • Manuel complet
  • Prix extrêmement compétitif

Les moins

  • Placement des Serial ATA
  • Limitations USB 3.0/SATA 3
  • Pas de S/PDIF Coaxial

0

Performances9

Innovation9

Qualité/prix10


Julien Jay

Passionné d'informatique depuis mon premier Amstrad 3086 XT et son processeur à 8 MHz, j'officie sur Clubic.com depuis ses presque débuts. Si je n'ai rien oublié d'Eternam, de MS-DOS 3.30 et de l'inef...

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Passionné d'informatique depuis mon premier Amstrad 3086 XT et son processeur à 8 MHz, j'officie sur Clubic.com depuis ses presque débuts. Si je n'ai rien oublié d'Eternam, de MS-DOS 3.30 et de l'ineffable Aigle d'Or sur TO7, je reste fasciné par les évolutions constantes en matière de high-tech. Bercé par le hardware pur et dur, gourou ès carte graphique et CPU, je n'en garde pas moins un intérêt non feint pour les produits finis, fussent-ils logiciels. Rédacteur en chef pour la partie magazine de Clubic, je fais régner la terreur au sein de la rédaction ce qui m'a valu quelques surnoms sympathiques comme Judge Dredd ou Palpatine (les bons jours). Mon environnement de travail principal reste Windows même si je lorgne souvent du côté de Mac OS X.

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Commentaires (1)

Lorev
Bonjour : une question concernant la sortie vidéo : il n’y a pas de port VGA /HDMI? je suis obligé d’utiliser une carte graphique ?
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