C'est ce qu'on appelle un retour de bâton magistral. Alors que l'Occident pensait avoir verrouillé à double tour l'accès aux technologies de pointe, la Chine vient de présenter l'impensable : un prototype fonctionnel de machine de lithographie ultraviolette extrême. Une prouesse qui risque de faire grincer quelques dents du côté de Washington et d'Eindhoven.

Pendant des années, le plan semblait infaillible. En privant Pékin des précieuses machines du géant néerlandais ASML, les États-Unis et leurs alliés espéraient figer l'industrie chinoise dans le passé. C'était sans compter sur la résilience et l'ingéniosité de l'Empire du Milieu. Au nez et à la barbe des régulateurs internationaux, une équipe de chercheurs basée à Shenzhen aurait réussi l'impossible en 2025 : mettre au point sa propre machine capable de graver les puces les plus fines du monde.
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Quand les anciens de la maison d'en face s'en mêlent
Il faut avouer que la méthode ne manque pas de panache. Pour briser le monopole technologique le plus complexe de la planète, la Chine n'a pas seulement investi des milliards. Elle a surtout fait appel à ceux qui connaissaient la musique mieux que personne. Selon les indiscrétions récoltées par Reuters, ce sont d'anciens ingénieurs d'ASML qui auraient piloté la conception de ce prototype. On imagine sans peine l'ambiance au siège néerlandais en découvrant que ses propres ex-collaborateurs ont aidé à façonner l'outil censé rester chasse gardée.
La prouesse technique force le respect, même chez les plus sceptiques. Maîtriser la lithographie EUV revient à tirer sur une pièce de monnaie située sur la Lune avec un laser, le tout dans une chambre sous vide. Jusqu'ici, on pensait que seule la magie européenne pouvait orchestrer ce ballet de lumière à 13,5 nanomètres. Ce monopole de fait vole aujourd'hui en éclats. Le prototype chinois ne se contente plus de plans sur le papier mais produit bel et bien cette lumière si particulière nécessaire à la gravure des processeurs de demain. La muraille technologique dressée par l'Occident présente désormais une brèche béante que plus aucun décret ne semble pouvoir colmater.
Un calendrier qui donne des sueurs froides à la concurrence
Les prévisionnistes qui tablaient sur une stagnation chinoise jusqu'en 2030 peuvent revoir leurs copies en urgence. Avec ce prototype entre les mains, Pékin appuie sur l'accélérateur et vise désormais une production de masse à l'horizon 2028. Certains acteurs locaux comme Huawei, jamais les derniers quand il s'agit de bousculer l'ordre établi, sont même encore plus pressés. Le géant de Shenzhen testerait déjà des procédés alternatifs basés sur des technologies de plasma induit par laser, avec l'ambition non dissimulée de sortir des puces avancées dès l'année prochaine.
Cette accélération soudaine change tout pour ASML. L'entreprise européenne, qui a longtemps profité d'une rente de situation confortable, voit se profiler le pire des scénarios : la naissance d'un concurrent capable de satisfaire l'immense appétit du marché chinois. En voulant affamer le dragon technologique, l'Occident l'a finalement forcé à apprendre à cuisiner lui-même. La Chine doit encore transformer l'essai en construisant tout l'écosystème industriel autour de cette machine, des résines photosensibles aux masques de gravure, mais la dynamique est lancée. La guerre des semi-conducteurs vient peut-être de basculer, et ce n'est certainement pas dans le sens qu'avaient prévu les stratèges de la Maison-Blanche.
Source : Engadget