Dans sa guerre technologique l'opposant aux États-Unis, la Chine dégaine une mesure afin de pousser ses plus gros acteurs à se tourner vers les fournisseurs de puces locales.

La Chine veut que ses entreprises se tournent vers des puces locales. ©William Potter / Shutterstock
La Chine veut que ses entreprises se tournent vers des puces locales. ©William Potter / Shutterstock

Les fabricants de puces ne chôment pas en Empire du Milieu. Huawei multiplie ses efforts pour proposer une alternative viable aux processeurs de NVIDIA et a présenté, cette année, la puce Ascend 910C.

Problème, ses performances sont nettement inférieures, poussant l'entreprise à regrouper des milliers de ses GPU dans de larges clusters pour obtenir une puissance de calcul équivalente. Une approche qui fait exploser la consommation d'électricité et les coûts d'exploitation des centres de données.

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Subventionner les coûts énergétiques

Et logiquement, les entreprises qui utilisent ces serveurs ne sont pas vraiment ravies. Les géants nationaux comme ByteDance (TikTok), Alibaba ou Tencent ont dénoncé la nouvelle politique en vigueur dans le pays : interdites de se procurer du matériel américain, elles doivent se tourner vers ces solutions bien plus onéreuses en énergie.

Selon The Financial Times, Pékin a décidé de mettre en place d'importantes subventions pour les plus grands centres de données, à une condition, et pas des moindres : qu'ils utilisent des puces locales plutôt que des processeurs NVIDIA.

Concrètement, dans les provinces riches en énergie comme le Gansu, le Guizhou ou la Mongolie intérieure, où se concentrent les infrastructures cloud du pays, les factures d'électricité peuvent être réduites jusqu'à 50 % si les centres de données tournent sur des semi-conducteurs produits par Huawei ou Cambricon. Les sites équipés de puces étrangères, eux, ne bénéficient d'aucun rabais.

Les États-Unis et la Chine se vouent une véritable guerre autour des puces d'IA. ©Ken stocker / Shutterstock

La Chine voit loin

Cette mesure traduit la volonté de Pékin d'accélérer l'adoption de ses propres semi-conducteurs dans la course mondiale à l'intelligence artificielle, quitte à subventionner lourdement les dépenses énergétiques. Une stratégie risquée : elle pourrait masquer temporairement le retard technologique des fabricants chinois sans le combler réellement.

En attendant, le pays peut miser sur son réseau électrique centralisé et moins cher qu'outre-Atlantique pour attirer les investissements dans les infrastructures IA. Objectif : poser les bases de ce que certains surnomment déjà le projet Stargate chinois, rival du modèle américain développé par OpenAI.