Huawei vient tout juste de présenter une nouvelle technologie pour relier ses cartes graphiques et décupler leur puissance, alors même que la Chine vient d'interdire à NVIDIA de vendre ses puces dans le pays. Coïncidence ?

La guerre commerciale entre les deux premières puissances mondiales ne cesse de s'intensifier, et les puces d'intelligence artificielle (IA) constituent l'un de ses enjeux majeurs. Dans ce contexte, Huawei est perçue par le Parti communiste comme l'acteur local le plus en mesure de rivaliser avec NVIDIA.
Preuve de cette confiance, le gouvernement ne veut plus que le géant américain distribue sa technologie en Empire du Milieu, et exhorte ses entreprises à avoir recours à des solutions made in China. Huawei est donc obligée de hausser son niveau.
Huawei mise sur les clusters plutôt que les puces en elles-mêmes
Et c'est justement ce qu'elle fait. Ce jeudi 18 septembre, la firme a dévoilé SuperPod, une technologie qui permet de relier jusqu'à 15 488 cartes graphiques équipées de ses puces d'IA Ascend.
Cette solution d'interconnexion, proche du NVLink de NVIDIA, fait dialoguer efficacement les puces entre elles. Objectif : créer des superclusters (des milliers, voire des millions de GPU ou serveurs reliés entre eux) capables de rivaliser avec les systèmes du groupe américain, malgré des processeurs moins puissants individuellement. Huawei avance vite, puisqu'elle assure en avoir déjà mis un en place, qui regroupe près d'un million de cartes graphiques Ascend.
La présentation de SuperPod va dans le sens des déclarations de Ren Zhengfei, fondateur de Huawei, plus tôt cette année. Il expliquait alors être encore à la traîne par rapport aux États-Unis en termes de production par puce, mais se disait confiant dans sa capacité à « obtenir les résultats souhaités en compensant par le calcul en cluster ».

Feuille de route bien tracée
Mais ce n'est pas tout. La marque dispose aussi d'une feuille de route bien tracée concernant les livraisons futures de ses puces d'IA. Dès l’an prochain, Huawei prévoit de lancer l'Ascend 950PR, suivi de l'Ascend 950DT, puis de l'Ascend 960 en 2027 et enfin, de l'Ascend 970 en 2028.
Une cadence très élevée, qui montre sa volonté de s’imposer comme le fournisseur incontournable de solutions d'IA en Chine. En 2024, le pays asiatique représentait environ 13 à 14 % du chiffre d'affaires global de NVIDIA.
Source : Bloomberg