Apple annonçait la semaine dernière son « nouveau » MacBook Pro de 14 pouces sous processeur M5. Derrière ce changement de puce, un ordinateur qui évolue trop peu par rapport aux anciens modèles. Alors en attendant le test complet de l’engin qui paraîtra prochainement sur Clubic, voici une première idée de ce que vaut le nouveau processeur mobile du géant californien.

Sans tambour ni trompettes, et sans autres fioritures qu’un communiqué de presse couplé à deux briefings auxquels nous avons pu participer, Apple annonçait la semaine dernière un MacBook Pro de 14 pouces inchangé… à un (joli) détail près : l’ajout d’une nouvelle puce M5.
Ce renouvellement de processeur, qui n’est pour l’instant d’actualité que sur le MacBook Pro 14, conduit cette année Apple à changer de mode opératoire. Au lieu de nous proposer comme d’habitude une gamme complète de nouveaux MacBook Pro, la firme se contente cette fois de miser sur un modèle M5 « classique » chargé de jouer les éclaireurs en attendant que les puces M5 Pro et M5 Max soient fin prêtes. Attendues plus tard, elles devaient notamment miser sur une nouvelle architecture modulaire, là où l’Apple M5 « classique » se limite toujours à un design monolithique plus conventionnel.

De cette situation baroque surgit donc une gamme contrariée, mêlant la puce M5 aux anciennes M4 Pro et M4 Max dans un mélange des genres assez frustrant, il faut bien le dire. Faute de mieux, nous voici donc en compagnie d’un MacBook Pro 14 M5 auquel nous avons fait subir une première batterie de tests.
Que change l’Apple M5 face à l’ancien Apple M4 ?
Plein cap sur l’IA. C’est comme ça qu’on pourrait résumer la proposition d’Apple avec cette nouvelle puce M5. Face à l’Apple M4, ce nouveau SoC mise sur une partie GPU nettement améliorée grâce au passage à une nouvelle architecture. On y trouve également une bande passante accrue de 30 % (153 Go/s désormais contre 120 Go/s auparavant) offrant une gestion plus flatteuse des grands modèles de langage, ainsi qu’une partie CPU peaufinée.
Dans le détail, la principale nouveauté de l’Apple M5 (toujours gravée en 3 nm par TSMC) est l’intégration d’un accélérateur neuronal dédié à chacun des 10 cœurs de son GPU. Les calculs voués à l’IA sont donc conduits aussi bien par le NPU que par les cœurs GPU, ce qui permet à Apple d’annoncer des performances jusqu’à 3,5 fois plus rapides en IA que ce que proposait autrefois l’Apple M1 Max… et jusqu’à 4 fois plus importantes que ce que permettait la puce M4.
La partie GPU de l’Apple M5 profite aussi de cœurs améliorés pour une gestion plus efficace des shaders, mais aussi d’une meilleure prise en charge du ray tracing (moteur de 3ᵉ génération) et d’une nouvelle mise en cache dynamique. Assez pour afficher jusqu’à 45 % de performances GPU en plus par rapport à la puce M4, toujours selon Apple. Plus modestes, les améliorations apportées à la partie CPU sont quant à elles censées développer jusqu’à 15 % de performances supplémentaires en calculs multi-thread face à la puce M4, là encore.
En revanche, le MacBook Pro M5 souffre d’une stagnation déprimante côté connectivité. Son modem se limite en effet, de nouveau, à du Wi-Fi 6E. Le Wi-Fi 7 reste donc terra incognita pour Apple dans l’univers Mac cette année encore.
Une partie graphique effectivement bien plus musclée
Quoi qu’il en soit, nos premiers essais mettent bel et bien en exergue la montée en puissance de ce nouveau processeur Apple M5 vis-à-vis de son prédécesseur. Cette amélioration des performances permet au MacBook Pro le plus abordable d’offrir une marge de manœuvre plus étendue au quotidien, mais principalement sur les usages sollicitant le plus la partie graphique, comme prévu.
En jeu ou lorsqu’on souhaite utiliser une IA localement (via des modèles installés en local via Msty Studio ou LM Studio pour ne citer que les plus connus), l’appareil fait donc nettement mieux que son prédécesseur. Ici les interactions sont plus fluides, le temps de réponse écourté et les LLM installés sur le Mac sont effectivement gérés de façon bien plus agile.
Cela dit, on reste sur un MacBook Pro « d’entrée de gamme » qui ne satisfera pas à 100 % les utilisateurs les plus exigeants. En attendant mieux, les modèles M4 Pro et M4 Max restent donc dans la course, même si en acheter un maintenant aurait tout de même assez peu de sens d’après nous. Attendez quelques mois et l’arrivée des moutures M5 Pro & M5 Max qui mériteront toute notre attention au regard de ce que propose déjà la puce M5 « classique ».
Nous avons également pu constater une très belle aisance de ce nouveau MacBook Pro M5 en utilisation créative. L’appareil est plus à l’aise que le modèle M4 en montage vidéo et en développement photo. Si ce constat est toujours difficile à quantifier, les logiciels prenant en charge l’accélération GPU, comme Da Vinci Resolve et Adobe Lightroom, profitent vraiment de la nouvelle architecture graphique d’Apple pour gagner en souplesse. Sur Lightroom, que nous avons utilisé entre autres pour traiter les photos de cet article, les retouches et l’export étaient particulièrement véloces.
Lors de nos premiers tests, c’est toutefois en jeu que nous avons observé la différence la plus flagrante face à « l’ancienne » puce M4. Sur l’Apple M5, le gain en fluidité est notable sur les titres que nous avons pris l’habitude de tester sur macOS, comme Shadow of the Tomb Raider. Le titre est animé à plus de 50 FPS en Full HD+ et avec les réglages graphiques les plus gourmands. Nous sommes donc sur un gain d’environ 15 à 20 FPS par rapport à ce que proposait l’Apple M4.
Le nouveau processeur mobile d’Apple parvient désormais aussi à propulser des jeux vraiment gourmands comme Cyberpunk 2077, et ce avec un bon niveau de fluidité. En tout cas si vous la jouez fine sur les réglages. Toujours Full HD+, en rastérisation et avec les réglages « Élevés », le titre était animé à près de 40 FPS en moyenne et pouvait même atteindre les 67 FPS une fois la Frame Generation d’AMD (FSR 3.1) active.
En maintenant les mêmes réglages, mais en activant cette fois le ray tracing, on tombait par contre à un peu plus de 34 FPS en moyenne. Seul moyen de gagner en fluidité avec ce réglage : passer par MetalFX et son échelle de résolution dynamique, avec 70 FPS moyens à la clé… mais une qualité d’image trop dégradée à notre goût.
Si vous voulez en savoir plus sur le nouveau MacBook Pro M5 et ses performances, mais aussi son écran, son design ou encore son autonomie, rendez-vous d’ici quelques jours sur Clubic pour un test complet de l’appareil.